L’ « affaire
Rafik Boussaid », ce dossier de dopage dans lequel est impliqué le
joueur éponyme du RC Arbaâ, présidé par un ancien international, ancien joueur
professionnel en Turquie et agent de
joueur, interpelle les observateurs avertis de la scène sportive algérienne. Comme
beaucoup de joueurs professionnels algériens de Ligue 1, Rafik Boussaid, un
manieur de ballon pourtant mature, ne mérite le statut de professionnel que par
ses qualités techniques et le nombre de zéro alignés sur sa fiche de paye. On
ne peut certes lui en vouloir, il n’est pas porteur des dimensions culturelles
et éducationnelles que recouvre, en d’autres lieux, cette qualité.
Les informations qui ont
fuité dans les colonnes de la presse ne font pas de Rafik Boussaid un tricheur.
Une qualification que malheureusement on peut attribuer sans trop de réflexion
à d’autres athlètes épinglés par le passé par la patrouille de contrôle anti
dopage. Nous pensons ici plus particulières (malgré les dénégations des
athlètes) à Ali Saidi Sief, Zahra Bouras, Larbi Bouraâda, Hichem Chaabane et
bien d’autres.
Bien que le produit décelé
dans les urines de Boussaid n’ait pas été dévoilé par les instances du football
national (LNF et FAF) – ce qui laisse penser qu’elles veulent étouffer dans l’œuf
les suspicions naissantes ( ?) sur les pratiques du football algérien - il
apparaitrait (contrairement aux cas précédents dont on connait le produit incriminé
synonyme souvent d’intention volontaire de la part de l’athlète et/ou de son
entourage) que les circonstances précédant le contrôle positif appartiennent
justement à cet amateurisme idéologique qui est le label du football national.
Rafik Boussaid aurait été
« contaminé » par des produits pharmaceutiques prescrits par
ordonnance médicale délivrée par un médecin du secteur libéral et obtenu auprès d’une pharmacie agréée par
les services sanitaires de l’Etat. Sur la base de ces informations (restant cependant
à confirmer, l’intention délibérée de tricherie ainsi que le recours à un
réseau occulte de commercialisation des produits dopants ne serait pas avérée.
Comprenons-nous bien, les traces de produits prohibés par la réglementation
nationale et internationale font que Rafik Boussaid est un sportif dopé.
Ce qui dérange les
observateurs est cette pratique généralisée dans le domaine sportif qui fait
que des sportifs de haut et très haut niveau aient justement recours à
n’importe quel médecin pour traiter une angine ou un rhume (ce n’est pas faire
injure à ces médecins souvent respectables peu accoutumés à ces patients
différents des autres, aux besoins sanitaires très spécifiques et pour qui un
traitement permettant une guérison rapide n’est pas toujours approprié).
Rafik Boussaid est à peine
sanctionné que l’on apprend toujours par la presse sportive que l’entraineur en
chef de la JSK vient de s’entendre (pour juguler le phénomène de l’absentéisme
à la reprise des entrainements et non pas pour lutter contre le dopage, ce
n’est pas sa fonction essentielle) pour refuser tous les arrêts de travail
délivrés par des structures sanitaires (privées et publiques) et de n’accepter
que ceux validés par médecin-chef du club.
On voit donc bien qu’un
club supposé faire partie des clubs algériens les mieux organisés (malgré les
difficultés qu’il connait présentement) n’a pas pris en charge cette
problématique. Nous devons croire qu’il en est de même au RCA et à l’USMA, le
club auquel est affilié Youcef Belaïli, sanctionné pour le même motif de dopage
positif, quasiment à la même date, par la CAF, l’instance dirigeante du
football continental.
Il n’est pas interdit à
Rafik Boussaid (ou à tout autre joueur professionnel ou sportif) de tomber
malade, de se traiter avec les produits pharmaceutiques disponibles sur le
marché. Mais, cela l’est de le faire à l’insu d’un médecin maitrisant ces
subtilités négatives pour son avenir, pouvant lui substituer un autre plus
adapté à sa situation de joueur professionnel de football, d’enregistrer la
prescription interdite et de l’empêcher (avec l’accord de l’entraineur et des
dirigeants) de prendre part à une quelconque rencontre tant que les traces du
produit peuvent être déceler dans un contrôle ou encore, dans le pire de cas
(celui où sa présence sur le terrain serait absolument nécessaire, compte tenu
des contingences clubardes qui prennent toujours le dessus sur toute autres
considérations) de détenir et de présenter immédiatement le dossier médical.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire