lundi 12 octobre 2015

Hind Dihaba-Chahyd, Dopée en 2007, elle reçoit une médaille de bronze



Dans les milieux sportifs, l’été 2015 a été très tumultueux avec le dopage pour fil rouge et pour leitmotiv. Des articles de presse, des documentaires télévisés, des polémiques à n’en plus finir. Les Russes et les Kenyans visés. Des champions déclassés et d’autres par contre ont été récompensés par les médailles retirées à des athlètes dopés. Des champions pincés par des contrôles positifs qui reviennent en compétition, à l’issue de la période de suspension, meilleurs qu’ils ne l’ont jamais été. Des repentis qui bénéficient de réduction de peine pour avoir fournis des informations aux enquêteurs. De quoi être déboussolés par des histoires sans queue ni tête. Alors que la Turquie collectionne une liste interminable d’athlètes dopés et sanctionnés (on parle d’une cinquantaine de coureurs et coureuses), que la Russie et le Kenya sont sur la liste des nations pourvoyeuses d’importants contingents d’athlètes tricheurs, la France et les pays européens d’une manière générale engrangent des médailles ristournées et au rabais. Des médailles certainement méritées en d’autres circonstances mais dévaluées car acquises sur ce ₺tapis vert₺, honorables certes mais dégriffées par les images de la télévision.
Un cas mérite qu’on s’y attarde un instant parce qu’il déstructure tous les systèmes de pensées et introduit un doute sur l’intégrité, l’honnêteté et la sincérité de tous les athlètes sans aucune exception y compris ceux et celles qui ne méritent pas un tel anathème. La suspicion est née et reste dans les esprits.
La nouvelle de l’attribution de la médaille de bronze du 1 500 mètres des championnats du monde en salle qui s’étaient disputés en 2012 à Istanbul (capitale de la Turquie) à l’athlète française Hind Dehiba était connue depuis la mi-août. Depuis quelques jours, elle est officielle suite à la disqualification, pour cause de dopage, de l’athlète turque Asli Cakir.  Au fil des ans, Hind Dehiba a grimpé lentement au classement, de la 5ème qui avait la sienne à l’arrivée de sa course à d’abord la 4ème place après la disqualification de la Biélorusse Natalia Kareiva et donc maintenant à la dernière place du podium consécutivement à la disqualification de la coureuse turque.
Les analystes de l’athlétisme mondial ont fait un étrange constat. Dans les résultats de cette course,  trois noms sont suivis des lettres ₺DQ₺ (signifiant disqualifié) : la Russe Elena Karzakhova, la Biélorusse Natalia Kareiva (4ème de la course) et maintenant Asli Cakir (3ème). Les trois athlètes ont été disqualifiées après que des sanctions pour dopage aient été prononcées (dans les trois cas des anomalies ont été relevées dans le passeport biologique).
Asli Cakir, en ce mois d’août 2015,  a d’abord écopé d’une suspension de 8 ans décidée par le TAS (tribunal arbitral du sport) pour dopage sanguin après que son passeport biologique ait révélé des valeurs sanguines anormales. La fédération turque avait refusé de la sanctionner contraignant l’IAAF (empêtrée depuis des mois à des polémiques sans fin) à porter l’affaire devant le TAS.
Cette instance internationale n’a eu aucune mansuétude pour Cakir qui avait déjà purgé une suspension de deux ans en 2004. Pour cette athlète, cette dernière sanction est accompagnée par la perte de sa médaille d’or des JO de Londres et donc de sa médaille de bronze conquise au Mondial en salle 2012, chez elle.
Pour Hind Dehiba, cette décision du TAS lui permet de décrocher une 3ème  médaille en grandes compétitions : elle avait remporté le bronze du championnat d’Europe en salle en 2005 et l’argent du championnat d’Europe en 2010.
Pourtant, Hind Dehiba n’incarne pas la pureté sportive.  En 2007, elle avait été contrôlée positive à l’EPO et avait été suspendue pour une période de 2 ans (jusqu’à l’été 2009). Notons aussi que, par un curieux hasard, lors des championnats du monde en salle de 2012, trois athlètes précédemment dopées et suspendues avaient concourues dans la même série de 1500 mètres (Hind Dehiba, Asli Cakir, et la Marocaine Mariem Alaoui Selsouli, positive à un diurétique).


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