dimanche 15 novembre 2015

Kheireddine Madoui, Une fin en queue de poisson

K
heireddine Madoui est entré dans l’histoire de l’Entente de Sétif. Avec quatre titres remportés en tant qu’entraîneur principal, il s’est rapproché de l’icône sétifienne que fut Mokhtar Aribi qu’il rejoint, si l’on en croit les statistiques, avec deux autres conquis avec le costume d’adjoint. Il ne s’agit nullement ici de comparer inutilement ces deux symboles sétifiens ayant vécu à deux époques différentes et des contextes tout à fait opposés. Tout comme nous ne pourrons oublier de citer entre autres grandes figures Abdelhamid Kermali et Rachid Makhloufi, et tant d’autres que l’on oublie souvent. Par ailleurs, notre propos n’est pas de nous engager dans une comparaison qui, de notre point de vue, n’a aucune raison d’être au vu de l’apport de chacun au football sétifien et national.
Kheireddine Madoui est un de ces footballeurs algériens qui méritent de porter dignement le titre usurpé par beaucoup d’«enfant du club ». Pendant toute sa carrière en catégorie sénior, il eut une courte infidélité avec les couleurs du club emblématique d’Aïn Fouara en rejoignant le CR Belouizdad avant de revenir ses chaussures à crampons au mythique stade du 8 mai 1945 et y endosser la tenue d’entraîneur-adjoint. Madoui fait partie des exceptions de cette corporation. Celles qui coachent et remportent des titres sans détenir les diplômes requis par l’administration footballistique nationale et continentale. Le personnage mérite le plus grand respect que malheureusement ne lui ont pas accordé ceux qui ont festoyé et défilé dans les rues de la ville lors des moments fantastiques qu’il leur a offert ces dernières années. Particulièrement à l’occasion de la conquête de la Ligue des champions d’Afrique et de la dernière super-coupe d’Algérie.
Kheireddine Madoui a résilié à l’amiable le contrat que le liait à l’Entente de Sétif. Poussé au départ par l’incompréhension des supporters déçus par un moment de flottement compréhensible par les seuls véritables sportifs et inconnu des sportifs de pacotille qui ne peuvent appréhender que, dans le contexte actuel de décrépitude du football national, il est difficile de se maintenir au plus haut niveau de la hiérarchie nationale et africaine.
Avant de rejoindre El Wihda en Arabie Saoudite qui lui aurait proposé des avantages financiers inférieurs à ceux octroyés par l’Aigle noir mais en lui assurant la sérénité,  Madoui a procédé, au siège du club, à la résiliation officielle de son contrat de travail. On raconte que l’un des dirigeants aurait, sous le coup de l’émotion, n’avait pu retenir ses larmes. Quant au président Hassan Hammar, il eut l’outrecuidance de déclarer à des confrères qu’il avait eu des difficultés à apposer sa signature officialisant cette résiliation mettant fin à une relation de travail avec celui qu’il considère comme son petit frère.
Nous voudrions bien le croire. Mais, tout milite pour le contraire. Hassan Hammar fait partie de ces personnes qui ne savent pas mesure gardé. Quelques jours auparavant, alors que la rumeur du départ de Madoui était à peine naissante, il eut une réaction qui montre bien que le triste sire vit sur une autre planète en affirmant péremptoirement que le contrat pourrait être résilié après paiement d’une contrepartie financière. Ce qui dans le fond (et les règles régissant les relations contractuelles dans l’univers du football) tout à fait légitime sauf que Hassan Hammar qui paie en dinars (monnaie du pays qu’est l’Algérie) s’est exprimé en dollars, une monnaie qui ne peut servir à des transactions entre nationaux sur le territoire national. Il est vrai qu’au fil des jours, le montant a connu une diminution importante en passant de 150 000 dollars à 50 000 dollars, soit le tiers du montant initialement exigé… par voie de presse. Il sera donc intéressant de connaitre les modalités exactes de cette rupture de contrat.  


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire