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e match de la super-coupe, ayant opposé l’Entente de Sétif (vainqueur
du championnat de la Ligue 1) au MO Béjaïa (vainqueur de la Coupe d’Algérie), s’est
disputé à Constantine dans un contexte
de grande confusion et de polémique, sur un fond de rivalités culturelle et
linguistique entre deux cités (Constantine et Béjaïa) ayant porté, dans un
passé plus ou moins lointain, le statut envié de ₺capitale₺,
de ₺centre d’un empire₺ et de ₺lieux de connaissances₺,
déclenchée sans doute par des communicants avides de rehausser le prestige de
ce match (anecdotique en d’autres circonstances) en l’intégrant dans le
programme des manifestations de « Constantine, capitale 2015 de la culture
arabe ».
Bien que rémunérateur (1.5 milliard de centimes pour le vainqueur et 1
milliard pour son adversaire), les supporters les plus inconditionnels et les
plus politisés du MO Béjaïa ont fait pression sur les dirigeants de leur équipe
pour boycotter le rendez-vous inscrit le jour d’une date commémorative (1er
novembre) symboliquement porteuse. Ce match était donc un cocktail très
explosif composé autour de divergences linguistiques, culturelles et
politiques.
En marge de cette rencontre de gala attirant comme il se doit les
notables locaux et nationaux, le wali a proposé au président de la fédération
algérienne de football d’envisager de programmer une rencontre de l’équipe
nationale sur ce même stade Chahid Hamlaoui. Pour les autorités administratives
et sportives de cette wilaya, le retour à Constantine de l’EN qui n’y a plus
joué depuis les beaux jours du football national et des stars formés par les
clubs algériens, soit trois décennies), serait une victoire indicible, un
accessit à porter à leur actif.
Pendant longtemps, la capitale de l’Est a été lourdement handicapée
par l’absence d’infrastructures hôtelières d’un standard susceptible d’assouvir
les besoins de confort de plus en plus élevés des décideurs nationaux et
internationaux et de leurs armées d’accompagnateurs tout aussi exigeants sur ce
plan-là et bien d’autres. Depuis la mise en service des hôtels Ibis, Novotel et
Marriot à qui revint l’insigne honneur d’héberger les deux équipes (auxquels il
faudrait ajouter à quelques encablures de la ville aux 8 ponts) les hôtels Arc en ciel d’El Khroub ou Hocine
(nouvelle ville Ali Mendjeli), les installations du tourisme, urbain relevant du
secteur étatique (Cirta et Panoramic) ne sont plus orphelines. Le mal rédhibitoire d’antan ayant été effacé,
les passionnés de ballon se permettent
de rêver de voir en action, balle au pied, les joueurs actuels. Un changement
formidable pour les Sanafirs qui n’en
seraient plus à se contenter d’admirer des ₺has been₺, les
dribbles et les passes de ceux
qui en firent partie et terminent grassement payés leurs carrières dans les
rangs d’un CSC sans éclat particulier (Mansouri,
Bezzaz et Meghni).
Le stade de Constantine se prévaut aussi d’une capacité importante, à
mi-chemin entre celle du stade Tchaker de Blida et du stade du 5 juillet et
d’une pelouse en gazon naturel dont on fait les éloges. Un stade qui serait (avec
une telle affiche) rempli comme il ne le fut jamais avec les seuls aficionados
débordant d’enthousiasme du ₺Club₺. Mais, voila la programmation
d’une rencontre internationale de l’EN à Constantine dérangerait beaucoup de
petites habitudes logistiques solidement ancrées et rodées dans les sphères du
football national.
Le premier responsable de la wilaya de Constantine, dans une de ces
discussions qu’impose le protocole, s’est certainement laissé emporter par
l’ambiance envoûtante qui enveloppe ce genre de manifestations. Porté par ce
sentiment animant le supporter qui sommeille
en tout Algérien lorsqu’il s’agit des Fennecs, il a indubitablement perdu de
vue qu’un tel match bouleverserait la quiétude conservatrice des responsables
locaux du secteur des sports qui n’ont su, depuis des lustres, mettre à niveau
les installations sportives de la ville avec un stade d’athlétisme-annexe
anémié, un stade Benabdelmalek qui ne répond à aucune norme, un projet de ₺grand stade₺ toujours dans les tiroirs, la nouvelle salle Berchache
inachevée près de 6 ans après le début du chantier, le nouveau siège (prévu
initialement pour être une auberge de jeunesse) de la DJS toujours fermé, des
disciplines sportives autrefois louées par les instances nationales et
internationales quasiment disparues ou en voie de l’être.
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