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a fin de l’année 2015 a été marquée dans les milieux de l’athlétisme
par deux importants scandales de dopage. Le premier est bien évidemment celui
qui a éclaboussé l’ensemble de la structure russe à partir des athlètes en
passant par les entraîneurs, certains dirigeants de la fédération, ceux de l’agence
russe de lutte contre le dopage, leurs collaborateurs et même cet Etat russe
qui dérange les stratégies géopoliticiennes et même ces services secrets,
accommodés à toutes les sauces, qui auraient coordonné les opérations. Nous
savons, selon la propagande agissante occidentale en permanence, que la Russie (et les pays qui en furent
satellites pendant la période soviétique ainsi que les pays qui se sont tenus
et/ou se tiennent dans son sillage) sont sous l’emprise des services secrets.
En Europe, le concept de « théorie du complot » met en avant
l’action d’officines qui seraient des groupuscules de barbouzes encore plus
secrets que les services secrets officiels. A ces actes de tricherie sportive
s’ajoutent l’extorsion de fonds, la corruption et le financement de campagnes
présidentielles.
Le deuxième de ces scandales retentissants liés au dopage est celui
qui rythme la progression internationale de l’athlétisme kenyan devenu le plus
important collecteur de médailles lors des championnats du monde qui se sont
déroulés en Chine l’été dernier. Manque de chance, les contrôleurs n’ont pas pu
inquiéter les ténors des courses de demi-fond et de fond et n’ont pu épingler
que des seconds couteaux (même si quelques champions ont été suspendus). Il n’empêche
que ces coureurs-là qui défraient régulièrement la chronique sportive par des
chronos époustouflants, hors normes sont la cible permanente de l’AMA et de
l’IAAF.
Le monde de la course à pied a été secoué également par un autre
scandale que l’on a eu tendance en Europe à occulter, à ne pas lui donner
l’importance qu’il mériterait. Sans doute parce qu’il s’agit de 28 athlètes
européens (Italiens) dont la réputation (dans diverses disciplines sportives)
de dopés et de maîtres d’œuvre de systèmes organisés de dopage n’est plus à
faire et que l’on retrouve au cœur du scandale kényan. Il ne s’agit pas de cas
de dopage francs, constatés par des résultats positifs d’analyse sanguine et/ou
urinaires mais de situations suspicieuses suscitées par des absences à des
contrôles ou à des défauts de localisation synonymes d’infractions à la réglementation assimilées à des cas de
dopage, sanctionnées au même titre que les cas avérés.
Un athlète français, le triple sauteur Teddy Tamgho a lui aussi été
suspendu pour trois absences (en 15
mois) au passage du contrôleur. Il a
bénéficié d’une certaine mansuétude de la fédération française qui, en plus de
l’avoir soutenu devant les instances internationales, l’a invité à assister officiellement aux
championnats de France de cross (2015). Un geste, à destination du meilleur
triple sauteur mondial de ces dernières années, vivement critiqué par la presse
et les autorités sportives tandis que des athlètes algériens suspendus en 2012
ont profité, sous le boisseau, du soutien des autorités fédérales algériennes. Encore
et toujours la culture du secret.
Mis sur la sellette à ce sujet, le président de la FFA a usé d’artifices pour justifier cette
invitation en faisant valoir que les situations de « no shows » sont la
conséquence de contraintes qui pèsent sur les athlètes devant faire preuve d’un
sens de la programmation élevé : « Il faut que constamment, ces
individus disent où ils sont, et qu’ils veillent pendant des mois à être
présents là où ils se sont engagés à être». Le président de la FAA revendique caricaturalement
une sorte de bracelet électronique prenant la forme d’applications sur le
téléphone de l’athlète qui l’alerterait de la présence du contrôleur. Pourtant, le système de localisation Adams
permet les ajustements de localisation et permet de prendre en charge les
changements imprévus et imprévisibles de position géographique.
L’affaire italienne de 28 « no shows » ne le choque guère.
Cela ne l’empêche pas d’inciter à ne pas faire « d’amalgame entre l’affaire
de l’Italie et les Russes » en distinguant les « no
shows » des cas validés de dopage. Pour l’Italie, ce serait « un
problème de toilettage des listes», et surtout une expression « du
laxisme de l’agence anti-dopage qui n’a pas fait son travail en temps et en
heure » qui a conduit à une remise en ordre.
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