mardi 5 janvier 2016

Trêve des confiseurs, Du rêve aux cauchemars


L
e mois de décembre est le mois des jérémiades. Chez  les dirigeants des clubs algériens s’entend. Eux qui - pendant que les citoyens du monde festoient durant cette période que les chroniqueurs, sous d’autres cieux, appellent la » trêve des confiseurs », en référence à cette courte période (une semaine) où les restaurateurs, confiseurs et pâtissiers font leurs chiffres d’affaires - sont occupés à faire leur marché de joueurs,  à renouveler une partie importante  de leurs effectifs par des recrutements limités par la réglementation footballistique.  Comme pour prouver une nouvelle fois  leurs incompétences managériales et exposer aux yeux des supporters et des observateurs l’ineptie des choix estivaux qui ont vu quelquefois, un changement de plus de la moitié des joueurs dont ils (les dirigeants-recruteurs) avaient, au moment de leurs acquisitions, claironné pourtant qu’ils ont du talent et renforceront l’équipe aux ambitions consciencieusement étudiées. Ils affirment aussi, n’ayant pas idée de l’incongruité de leurs propos, que ce ne sont pas les meilleurs qui sont disponibles et que ne sont à leurs dispositions que les moins compétitifs, les laisser pour compte, les blessés, des joueurs à la recherche d’un temps de jeu.
Les derniers jours et les dernières semaines de décembre sont aussi la période de préparation des comptes financiers, de ce fameux bilan, que l’on remettra à qui de droit en dehors des délais légaux requis, qui selon toute vraisemblance sera conclu avec un résultat à nouveau déficitaire, c'est-à-dire avec des dépenses supérieures aux recettes. Ce résultat est connu bien à l’avance, avant même que l’exercice comptable ne débute. D'ailleurs, c’est pour cette raison que les instances sportives nationales (FAF et LFP) insistent tant pour que le capital social des SSPA soit augmenté et ouvert à d’autres investisseurs qui, comme des amoureux transis, savent que la mariée n’est pas aussi belle qu’il n’y parait et que loin d’être une affaire qui rapporte, le football professionnel n’est que désillusion et un tonneau percé qui se vide chaque fois qu’il est rempli.
Qu’importe semblent-t-ils dire. Les dépenses inconsidérées qu’occasionne le football seront récupérées ailleurs, dans les véritables affaires commerciales, celles qui bénéficient de l’exposition médiatique qu’offre le football. C'est l’explication qu’il faut certainement trouver pour justifier les salaires mirobolants proposés à des internationaux à bout de souffle, de retour de blessures ou à d’anciens joueurs de l’EN (brillants en leurs temps) se préparant à clore définitivement  leurs carrières footballistiques sur les terrains algériens quand ceux d’Europe, des pays du Golfe  ou de Tunisie sont réticents à les conserver ou à les accueillir. Loin de nous de faire injure à tous ces joueurs qui ont donné tant de bonheur et fait rêver les supporters des Fennecs et leur dénier tout talent ou faire d’eux ce qu’ils ne sont pas, mais le comportement boulimique des dirigeants des clubs algériens font des SSPA le dépotoir du football alors que les grands clubs qui font l’actualité footballistique mondiale sont construits autour de jeunes joueurs issus de leurs centre de formation, de leurs viviers, de la Masia et de la Castilla pour ne citer que le Barça et le Réal.

La FAF, selon une habitude profondément ancrée dans les traditions locales faites de multiples exceptions à la règle établie, invite les clubs à revoir leur capital social, un succédané à un mal bien connu (l’incompétence notoire) au lieu de mettre réellement en œuvre sa structure (prétendument) chargée du contrôle de gestion et d’appliquer ce fair play financier qui en Europe fait trembler les gestionnaires des plus grands clubs, leur interdit de recruter, les rétrograde en division inférieure ou les empêche d’accéder au niveau supérieur………parce qu’ils n’ont pas les moyens de leurs politiques, de leurs ambitions, de leurs rêves. Chez nous, on préfère les cauchemars.  

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