mercredi 6 janvier 2016

Au sujet des « no shows », Une invitation massivement critiquée

L
a fin de l’année 2015 a été marquée dans les milieux de l’athlétisme par deux importants scandales de dopage. Le premier est bien évidemment celui qui a éclaboussé l’ensemble de la structure russe à partir des athlètes en passant par les entraîneurs, certains dirigeants de la fédération, ceux de l’agence russe de lutte contre le dopage, leurs collaborateurs et même cet Etat russe qui dérange les stratégies géopoliticiennes et même ces services secrets, accommodés à toutes les sauces, qui auraient coordonné les opérations. Nous savons, selon la propagande agissante occidentale en permanence,  que la Russie (et les pays qui en furent satellites pendant la période soviétique ainsi que les pays qui se sont tenus et/ou se tiennent dans son sillage) sont sous l’emprise des services secrets. En Europe, le concept de « théorie du complot » met en avant l’action d’officines qui seraient des groupuscules de barbouzes encore plus secrets que les services secrets officiels. A ces actes de tricherie sportive s’ajoutent l’extorsion de fonds, la corruption et le financement de campagnes présidentielles.
Le deuxième de ces scandales retentissants liés au dopage est celui qui rythme la progression internationale de l’athlétisme kenyan devenu le plus important collecteur de médailles lors des championnats du monde qui se sont déroulés en Chine l’été dernier. Manque de chance, les contrôleurs n’ont pas pu inquiéter les ténors des courses de demi-fond et de fond et n’ont pu épingler que des seconds couteaux (même si quelques champions ont été suspendus). Il n’empêche que ces coureurs-là qui défraient régulièrement la chronique sportive par des chronos époustouflants, hors normes sont la cible permanente de l’AMA et de l’IAAF.    
Le monde de la course à pied a été secoué également par un autre scandale que l’on a eu tendance en Europe à occulter, à ne pas lui donner l’importance qu’il mériterait. Sans doute parce qu’il s’agit de 28 athlètes européens (Italiens) dont la réputation (dans diverses disciplines sportives) de dopés et de maîtres d’œuvre de systèmes organisés de dopage n’est plus à faire et que l’on retrouve au cœur du scandale kényan. Il ne s’agit pas de cas de dopage francs, constatés par des résultats positifs d’analyse sanguine et/ou urinaires mais de situations suspicieuses suscitées par des absences à des contrôles ou à des défauts de localisation synonymes d’infractions  à la réglementation assimilées à des cas de dopage, sanctionnées au même titre que les cas avérés.
Un athlète français, le triple sauteur Teddy Tamgho a lui aussi été suspendu pour  trois absences (en 15 mois) au passage du contrôleur. Il a bénéficié d’une certaine mansuétude de la fédération française qui, en plus de l’avoir soutenu devant les instances internationales,  l’a invité à assister officiellement aux championnats de France de cross (2015). Un geste, à destination du meilleur triple sauteur mondial de ces dernières années, vivement critiqué par la presse et les autorités sportives tandis que des athlètes algériens suspendus en 2012 ont profité, sous le boisseau, du soutien des autorités fédérales algériennes. Encore et toujours la culture du secret.
Mis sur la sellette à ce sujet, le président de la FFA  a usé d’artifices pour justifier cette invitation en faisant valoir que les situations de « no shows » sont la conséquence de contraintes qui pèsent sur les athlètes devant faire preuve d’un sens de la programmation élevé : « Il faut que constamment, ces individus disent où ils sont, et qu’ils veillent pendant des mois à être présents là où ils se sont engagés à être».  Le président de la FAA revendique caricaturalement une sorte de bracelet électronique prenant la forme d’applications sur le téléphone de l’athlète qui l’alerterait de la présence du contrôleur.  Pourtant, le système de localisation Adams permet les ajustements de localisation et permet de prendre en charge les changements imprévus et imprévisibles de position géographique.
L’affaire italienne de 28 « no shows » ne le choque guère. Cela ne l’empêche pas d’inciter à ne pas faire « d’amalgame entre l’affaire de l’Italie et les Russes » en distinguant les « no shows » des cas validés de dopage. Pour l’Italie, ce serait « un problème de toilettage des listes», et surtout une expression « du laxisme de l’agence anti-dopage qui n’a pas fait son travail en temps et en heure » qui a conduit à une remise en ordre.



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