dimanche 3 janvier 2016

Dopage en France, Le président de la fédération reconnait 10 cas par an


S
elon le président de la fédération française d’athlétisme, le dopage serait, dans son pays, un phénomène marginal. Ce phénomène qui mine l’athlétisme mondial et jette quasi automatiquement la suspicion sur toutes les performances qui sortent de l’ordinaire ne  toucherait  « que peu d’athlètes ». Sur 300.000 licenciés, il serait enregistré « 10 cas par an ». En communiquant cette information, le président ajoute un commentaire, porteur de signification qui voudrait minimiser ce constat qui pour n’importe quel observateur serait alarmant. Effectivement, c’est peu comparativement à la Russie, l’Inde, la Turquie, le Kenya ou le Maroc. Comparé à l’athlétisme algérien,  qui comptabiliserait (en 2015) seulement deux cas de contrôle positif (sur lesquels les instances nationales ont peu communiqué et n’ont pas encore statué 5 mois après la constatation) c’est beaucoup et peu à la fois lorsque l’on confronte les ratios de cas de dopage recensés par rapport à la population pratiquante en clubs (10 pour 300 000 licenciés et 2 cas pour 3 000 licenciés).
Alors que beaucoup spécule sur la manière dont la fédération algérienne a géré deux des trois dopés de 2012 qui ont bénéficié d’un soutien fédéral pendant la période de suspension de deux ans, à la fédération française, on considère qu’il s’agit d’un combat permanent qu’il faut mener en faisant de la prévention, en faisant témoigner des ex-athlètes dopés devant les jeunes athlètes  et en instaurant, plusieurs fois par an, le suivi biologique. La fédération française entretient également de bons rapports avec l’OCLAEPS (office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique) qui est un service de police judiciaire à compétence nationale créé en 2004. Sa compétence a été étendue en  2009 à la lutte contre le dopage lorsque les substances utilisées ne sont pas classées comme stupéfiants. Il est intervenu dans les affaires Leila Traby et Mounir Acherki évoquées ici même.
A travers le suivi biologique, mis en place dès 2002, la fédération française exerce une vigilance sur les athlètes de premier plan en concoctant trois listes d’athlètes ciblés contrôlés par l’AFLD (agence française de lutte contre le dopage), l’IAAF et la FFA. La tricherie faisant partie de la nature humaine, les sportifs n’y échappant pas (le dopage), le principe est qu’il faut la sanctionner.
Le président de la FFA est un partisan du durcissement des sanctions. Déjà pour la 1ère infraction, il propose d’ajouter à la suspension une peine financière, et les  récidivistes seraient bannis à vie. Pour démontrer la volonté de la fédération qu’il préside à combattre ce fléau, il assure qu’elle serait la seule à avoir suspendu pendant 10 ans un athlète et quelle n’aurait sur ce sujet « aucun complexe ».
Le dopage s’accompagne de « performances étonnantes, des progressions anormales » qui suscitent de forts soupçons qu’il serait possible de valider à travers une expérience tentée en France consistant à « mettre en place des parcours d’athlètes sur leur carrière qu’on compare à des parcours normaux » qui permettraient de « voir les choses erratiques, anormales ». Se présentant sous forme de graphiques, ₺le parcours d’athlète₺ serait un instrument supplémentaire de prévention et d’observations de la performance. Suite à un test en interne montrant que cela était «un bon outil», proposition sera faite  à l’IAAF pour l’ensemble des athlètes suivis à l’international et alerterait sur des dérives.
Ainsi que nous l’avons vu ici même, il propose de sanctionner financièrement les cas de dopage avec une extension aux fédérations, lorsque, comme en Russie, il y a collusion. Il remarque également que des fédérations peuvent être victimes. Il prend l’exemple de ce qu’il appelle les pays pauvres où « il n’y a pas d’autorité, pas de laboratoires. Les Fédérations ne contrôlent rien. Ce sont des mafias installées qui font la loi ». S’il accorde des circonstances à ces pays,  il estime que« quand il y a une organisation mafieuse, avec la fédération, il faut des sanctions ». Ceci expliquant cela, il préconise  « une suspension des Russes toute l’année, y compris pour les Jeux. Il faut aller jusqu’au bout, car il faut un signal fort par rapport aux pays qui utiliseraient les mêmes méthodes ».


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