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e mois de décembre est le mois des jérémiades. Chez les dirigeants des clubs algériens s’entend.
Eux qui - pendant que les citoyens du monde festoient durant cette période que
les chroniqueurs, sous d’autres cieux, appellent la » trêve des confiseurs »,
en référence à cette courte période (une semaine) où les restaurateurs,
confiseurs et pâtissiers font leurs chiffres d’affaires - sont occupés à faire
leur marché de joueurs, à renouveler une
partie importante de leurs effectifs par
des recrutements limités par la réglementation footballistique. Comme pour prouver une nouvelle fois leurs incompétences managériales et exposer
aux yeux des supporters et des observateurs l’ineptie des choix estivaux qui
ont vu quelquefois, un changement de plus de la moitié des joueurs dont ils
(les dirigeants-recruteurs) avaient, au moment de leurs acquisitions, claironné
pourtant qu’ils ont du talent et renforceront l’équipe aux ambitions
consciencieusement étudiées. Ils affirment aussi, n’ayant pas idée de
l’incongruité de leurs propos, que ce ne sont pas les meilleurs qui sont disponibles
et que ne sont à leurs dispositions que les moins compétitifs, les laisser pour
compte, les blessés, des joueurs à la recherche d’un temps de jeu.
Les derniers jours et les dernières semaines de décembre sont aussi la
période de préparation des comptes financiers, de ce fameux bilan, que l’on
remettra à qui de droit en dehors des délais légaux requis, qui selon toute
vraisemblance sera conclu avec un résultat à nouveau déficitaire, c'est-à-dire
avec des dépenses supérieures aux recettes. Ce résultat est connu bien à
l’avance, avant même que l’exercice comptable ne débute. D'ailleurs, c’est pour
cette raison que les instances sportives nationales (FAF et LFP) insistent tant
pour que le capital social des SSPA soit augmenté et ouvert à d’autres
investisseurs qui, comme des amoureux transis, savent que la mariée n’est pas
aussi belle qu’il n’y parait et que loin d’être une affaire qui rapporte, le
football professionnel n’est que désillusion et un tonneau percé qui se vide
chaque fois qu’il est rempli.
Qu’importe semblent-t-ils dire. Les dépenses inconsidérées
qu’occasionne le football seront récupérées ailleurs, dans les véritables
affaires commerciales, celles qui bénéficient de l’exposition médiatique
qu’offre le football. C'est l’explication qu’il faut certainement trouver
pour justifier les salaires mirobolants proposés à des internationaux à bout de
souffle, de retour de blessures ou à d’anciens joueurs de l’EN (brillants en
leurs temps) se préparant à clore définitivement leurs carrières footballistiques sur les
terrains algériens quand ceux d’Europe, des pays du Golfe ou de Tunisie sont réticents à les conserver
ou à les accueillir. Loin de nous de faire injure à tous ces joueurs qui ont
donné tant de bonheur et fait rêver les supporters des Fennecs et leur dénier
tout talent ou faire d’eux ce qu’ils ne sont pas, mais le comportement
boulimique des dirigeants des clubs algériens font des SSPA le dépotoir du
football alors que les grands clubs qui font l’actualité footballistique
mondiale sont construits autour de jeunes joueurs issus de leurs centre de
formation, de leurs viviers, de la Masia et de la Castilla pour ne citer que le
Barça et le Réal.
La FAF, selon une habitude profondément ancrée dans les traditions
locales faites de multiples exceptions à la règle établie, invite les clubs à
revoir leur capital social, un succédané à un mal bien connu (l’incompétence
notoire) au lieu de mettre réellement en œuvre sa structure (prétendument) chargée
du contrôle de gestion et d’appliquer ce fair play financier qui en Europe fait
trembler les gestionnaires des plus grands clubs, leur interdit de recruter,
les rétrograde en division inférieure ou les empêche d’accéder au niveau
supérieur………parce qu’ils n’ont pas les moyens de leurs politiques, de leurs
ambitions, de leurs rêves. Chez nous, on préfère les cauchemars.
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