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l’orée de l’avènement du 21ème siècle et du 3ème millénaire,
alors que se profile la dernière décennie d’un siècle et d’un millénaire, le
mouvement sportif national, stabilisé depuis une décennie et demie par un
soubassement en perte de vitesse dans les nations qui l’ont vu naître mais
encore fortement ancré à l’intérieur des frontières nationales, ressent les
premières secousses qui frappent les sphères idéologiques, politiques et
économiques du pays. La crise des hydrocarbures, la baisse vertigineuse du prix
du pétrole et du gaz impacte les ressources en devises de l’Etat
mono-producteur. Les « conditionnalités» des
institutions financières mondiales de Brettons Wood (Fonds monétaire
international, Banque mondiale, Club de Paris et Londres) nées pour gérer le
cataclysme économique consécutif à la fin de la seconde guerre mondiale
pointent leurs nez. Les programme d’ajustement structurel (P.A.S) qui restructuraient,
dans une perspective libérale, les économies nationales (et en lamineront beaucoup
d’autres) au cours du demi-siècle qui suivra, se mettent en place. Ils
participeront au démantèlement d’une organisation économique et politique déjà
mise à mal par les expériences d’une gouvernance qui s’écarte de plus en plus
du « boumediénisme », du « socialisme
spécifique » pur et dur, qui a perdu son leader tout en laissant
en héritage une « Réforme sportive » que ses partisans
n’ont pourtant pas hissé sur le même piédestal que les « Révolutions »
agraire et industrielle.
Pourtant, il s’agit d’un véritable séisme qui a bouleversé les
structures sportives nationales qui ont continué à fonctionner comme avant le 5
juillet 1962, avec une organisation, fondée sur les associations sportives
créées selon la loi de 1905. Un mode d’organisation qui reste dans les esprits
comme étant le « sport civil » que porteront haut, du
moins dans les discours populistes en direction des masses populaires, le
fameux « peuple » mis en avant par les anciens
dirigeants (essentiellement ceux des gros clubs – à savoir le MCA et le CSC - revendiquant et se disputant, par médias
interposés, une légitimité et un leadership s’inspirant de l’histoire de la
guerre d’Indépendance et le primat accordé aux « historiques »)
qui reviendront prendre les rênes des clubs après que la parenthèse ouverte en
1976 soit légalement refermée.
Le mouvement sportif connait comme ce fut, dit-on, en des temps bien
lointain pour la planète Terre un déplacement des pôles provoquant ce qui
deviendra ce qui est appelé « la théorie de la dérive des continents
de Wegener ». Progressivement, les repères idéologiques et
organisationnels léguées par la loi dite de 1901 que, par une simplification
outrancière, nous qualifierons de l’ « ère de la
débrouillardise », laissent place à un système dans lequel les
entreprises publiques (sociétés nationales puis entreprise publiques
socialistes et enfin entreprises publiques économiques lorsque la réforme
sportive connaitra son extinction), envisagées comme une excroissance de l’Etat
participant à la prise en charge des activités sociales (les soins, la pratique
sportive, les loisirs, la distribution des biens et services, via les centres
médico-sociaux, les œuvres sociales et
les coopératives, etc.).
Comme dans les pays de l’Europe de l’Est, la réforme sportive a porté
à son paroxysme le « sport corporatif » d’antan (resté
vivace dans la nouvelle organisation en tant que « sports et
travail » aux côtés des sports scolaires, universitaires) Le « sport
de performance » est parrainé par ces entreprises et par les
municipalités. Celles-ci permettent aux sportifs d’élite (formant un véritable corps social) à la fois de pratiquer au plus
haut niveau leur sport favori, et - selon les situations individuelles - de
poursuivre leurs études ou d’exercer une activité professionnelle qui permet
aux sportifs de haut niveau d’occuper des postes de travail le plus souvent fictifs
pendant la carrière sportive et se concluant, à l’issue de celle-ci, par une
intégration professionnelle effective.
Ces considérations (pourtant liminaires) expliquent la prise de
position des dirigeants des clubs omnisports rejoints (depuis la première
chronique sur cette problématique) par les sportifs qui, par le décret décrié,
estiment qu’ils sont désavantagés par les concepteurs du nouveau régime
sportif. Cela fait partie des « acquis
sociaux » que l’on disperse aux quatre vents.
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