I
|
l y a quelques années, lorsque le 20ème siècle laissa la
place au 21ème , Abderrahmane Morceli - grand coureur de 1 500
mètres devant l’Eternel, avant que ne vinrent Rachid Kram et Noureddine
Morceli, puis bien plus tard Toufik Makhloufi - de passage à Alger (qu’il avait
quitté à contre cœur pour rejoindre le staff du Riverside Collège en Californie
où son cadet Noureddine avait arasé ses « pointes ») avait
déclaré en substance dans cette langue toute empreinte de simplicité qui
appartient en propre à ceux qui sont proches du terrain, de la nature
nourricière - de la terre et de la mer- comme peuvent l’être les techniciens
d’athlétisme à la base du système pyramidal, les paysans, les montagnards et les
pêcheurs) que le mode d’expression de l’athlétisme était celui que font vivre
le chrono et le mètre. Abderrahmane
Morceli se désolait déjà de la régression connue par l’athlétisme national qui
pourtant, à l’époque de cette déclaration, était encore florissant.
Il ne fait aucun doute que l’appréciation d’Abderrahmane Morceli a une
base tout à fait subjective en s’appuyant sur l’aspect qualitatif (transcrit
dans les mémoires par le niveau de performance réalisée par les athlètes du 21ème siècle) comparativement à ses propres
performances (3.36.26 au 1500) que l’on ne peut écarter ou celles de son frère
Noureddine qui figurent, vingt ans plus tard, sur toutes les tablettes. En
premières lignes, SVP.
Dans ce registre des performances d’antan, l’appréciation
d’Abderrahmane Morceli s’appuie également sur une densité chronométrique (en
demi-fond) sans égale dans les classements africains (les compilations des
athlètes et des performances africaines
publiés dans les « Athlétisme africain » des
statisticiens Yves Pinaud et Walter Abmayer enregistrant une bonne vingtaine
d’athlètes algériens de tous âges parmi les 100 meilleurs continentaux de l’année
considérée.
En ces temps bénis, l’administration fédérale, malgré l’inexistence
des outils technologiques actuels, était capable, par la seule volonté de bien
faire des « permanents » et des « bénévoles »
(souvent mis en opposition depuis cette belle époque), de compiler d’abord l’ensemble
des résultats réalisés sur le territoire national et dans les compétitions
internationales et de proposer ensuite des classifications jusqu’à une
cinquantaine d’athlètes dans toutes les épreuves du programme et dans toutes
les catégories d’âges.
Aujourd’hui, le site de la fédération ne livre qu’une classification
dite « Top 10 » qui reflète l’indigence actuelle que les
résultats en dents de scie de Toufik Makhloufi (et de quelques autres athlètes
de moindre envergure internationale mais en devenir) ne peuvent dissiper.
Hassiba Boulmerka, la grande athlète de la fin du 20ème siècle, la première athlète arabe médaillée
de vermeil dans les courses de demi-fond des championnats du monde et des jeux
olympiques, s’est inquiétée quant à elle
de la diminution quantitative. Elle prétend, avec l’autorité que lui octroie
son statut, que les effectifs de licenciés ont considérablement diminué. La
fédération s’est tue à ce sujet. On ne saura rien sur la courbe des effectifs
que nous n’avons pu trouver sur son site géré, nous a-t-on dit, par un
partenaire spécialisé dans la communication.
Mais, Hassiba possède un atout que ne détient pas Abderrahmane
Morceli. En sa qualité de fondatrice, de présidente et de commanditaire
partielle d’un club d’athlétisme affilié à la ligue constantinoise
d’athlétisme, le M.A. Constantine (Mawaheeb Athlétic Constantine), elle sait
que son tout récent (2011) petit club représente près de la moitié des athlètes
licenciés dans cette ligue et un bon tiers des participants aux compétitions
locales et régionales d’athlétisme et de cross-country. Avec un classement plus
qu’honorable (dans le classement national des clubs) pour une association qui
recrute dans les petites catégories et axe son projet sportif sur la formation
et le développement du demi-fond.
Pendant ce temps-là,
la FAA - riche de quelques 25 milliards de centimes de ressources annuelles -
organise une multitude de stages et de compétitions à l’étranger en faveur de
quelques athlètes soigneusement choisis dans sa proximité. La même politique
que les fédérations du foot et du cyclisme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire