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’athlétisme algérien n’est pas exempté du phénomène
du dopage. Quelques cas émaillent l’histoire de la discipline. Le premier cas
connu (ou le plus médiatisé) est celui du médaillé d’argent du 5 000
mètres des jeux olympiques (Ali Saidi Sief) suspendu suite à un contrôle
positif aux championnats du monde d’Edmonton (Canada) où sur la piste il avait
conquis une seconde médaille d’argent. Ce cas eut des conséquences internationales.
Son entraîneur de l’époque, Philippe Dupont (l’actuel
entraîneur de Toufik Makhloufi), s’était senti trahi. Il fut un temps impliqué
dans cette affaire scabreuse et en fut considéré par les belles âmes comme
l’instigateur principal. Fortement marqué par cet épisode douloureux, il
s’était retiré des terrains. Certainement pour cacher sa peine et éviter les
regards de ses pairs.
Plus tard, on apprendra que ce serait un
ancien médecin de l’équipe nationale devenu
médecin personnel (?) de l’athlète qui lui aurait prescrit le stanolozol
incriminé. Un médecin dont on dit aussi qu’il aurait sévi avec les équipes
nationales de football de 82 et 86 et qu’il serait à l’origine des
malformations constatées parmi la descendance de joueurs ayant appartenu à ces
équipes.
Malgré cette information peu médiatisée, la
réputation de Dupont a été entachée par cet incident de parcours, le suit et le
suivra certainement longtemps. Ce fut l’élément négatif avancé en priorité à
l’annonce de sa collaboration avec Toufik Makhloufi. Mais aussi à ses
réticences pour coacher Makhloufi.
Le second cas est passé inaperçu de l’univers de l’athlétisme algérien.
Tayeb Kalloud, un athlète de demi-fond, international sur piste, cross et route
a été pris au crépuscule de sa carrière quand il écumait les courses sur route
dans l’Ouest de la France. Il était déjà
redevenu un inconnu dans le landernau athlétique algérien.
Nous avons le souvenir qu’en 1996, lors de l’avant dernière édition du
meeting international d’athlétisme de Constantine figurant (cette année-là) au
calendrier de la confédération africaine d’athlétisme, un contrôle anti-dopage
avait mis en place à l’instigation du docteur Baba. Les organisateurs
affirmèrent quelques mois plus tard qu’un sprinter étranger
(néo-zélandais ?) avait été contrôlé positif et suspendu. Une certitude
cependant les meilleurs lanceurs algériens
étaient absents. La rumeur était qu’ils étaient chargés et ayant appris
la présence d’un contrôle, ils auraient préféré faire faux bond aux organisateurs en
avance sur leur temps et avaient prévu de leur accordé les mêmes avantages
qu’aux compétiteurs étrangers (primes de participation, primes de résultats,
prises en charge de l’hébergement, transport, restauration). Ces situations passèrent inaperçues. Le dopage
n’était pas une préoccupation majeure. Du moins, il n’avait pas pris sa
dimension actuelle.
Deux autres épisodes marquent l’époque contemporaine. En 2012, trois
cas furent recensés en quelques semaines (si ce n’est quelques jours). Trois
athlètes de l’équipe nationale furent contrôlés positifs lors de compétitions
de début de saison à l’étranger. Ils écopèrent tous les droits d’une suspension
de deux (2) ans pour avoir utilisé du stanolozol, un produit qui provoqua la disqualification
du Canadien Ben Jonhson et la perte de la médaille de vermeil du 100 mètres des
jeux olympiques de Séoul (1988). Le premier Mohamed Reda Megdoud (100, 200,
saut en longueur), un des meilleurs Algériens de l’époque, a complétement
disparu des radars depuis sa sanction. Les deux autres (Zahra Bouras et Larbi
Bourraâda), tous deux champions d’Afrique du 800 mètres dames et du décathlon
connurent un meilleur sort. En dépit de la sanction prononcée, ils continuèrent
à profiter des faveurs de la fédération (ainsi qu’en témoigne un PV de réunion
du bureau fédéral) qui les intégra dans son programme de préparation aux
échéances importantes (championnats du monde, jeux olympiques). Les deux
athlètes étaient entraînés par Ahmed Mahour Bacha que beaucoup considèrent
comme le pilier de la DTN et de la fédération. Sauf que Zahra Bouras était
revenue s’entraîner avec son père (anciennement entraineur de Hassiba Boulmerka
et Azzedine Brahmi) quelques mois avant son contrôle positif. Les deux
athlètes, à l’expiration de leurs sanctions, sont revenus sur le devant de la
scène. Bourraâda en prenant la 5ème
place du décathlon des championnats du monde de Pékin (2015) alors que
Zahra Bouras est en retrait par rapport à ses performances d’avant 2012 (2.03
au lieu de 1.58) malgré son exil athlétique à Constantine (ACS Bounouara) et en
France (SCO Sainte Marguerite dans la banlieue marseillaise).
Le dernier cas recensé serait celui d’une spécialiste des haies de
Bejaïa dont le sort n’a pas été médiatisé.
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