dimanche 13 mars 2016

Dopage en Algérie, L’athlétisme est-il profondément infecté ?


L
’athlétisme algérien n’est pas exempté du phénomène du dopage. Quelques cas émaillent l’histoire de la discipline. Le premier cas connu (ou le plus médiatisé) est celui du médaillé d’argent du 5 000 mètres des jeux olympiques (Ali Saidi Sief) suspendu suite à un contrôle positif aux championnats du monde d’Edmonton (Canada) où sur la piste il avait conquis une seconde médaille d’argent.  Ce cas eut des conséquences internationales.
Son entraîneur de l’époque, Philippe Dupont (l’actuel entraîneur de Toufik Makhloufi), s’était senti trahi. Il fut un temps impliqué dans cette affaire scabreuse et en fut considéré par les belles âmes comme l’instigateur principal. Fortement marqué par cet épisode douloureux, il s’était retiré des terrains. Certainement pour cacher sa peine et éviter les regards de ses pairs.
Plus tard, on apprendra que ce serait un ancien  médecin de l’équipe nationale devenu médecin personnel (?) de l’athlète qui lui aurait prescrit le stanolozol incriminé. Un médecin dont on dit aussi qu’il aurait sévi avec les équipes nationales de football de 82 et 86 et qu’il serait à l’origine des malformations constatées parmi la descendance de joueurs ayant appartenu à ces équipes.  
Malgré cette information peu médiatisée, la réputation de Dupont a été entachée par cet incident de parcours, le suit et le suivra certainement longtemps. Ce fut l’élément négatif avancé en priorité à l’annonce de sa collaboration avec Toufik Makhloufi. Mais aussi à ses réticences pour coacher Makhloufi. 
Le second cas est passé inaperçu de l’univers de l’athlétisme algérien. Tayeb Kalloud, un athlète de demi-fond, international sur piste, cross et route a été pris au crépuscule de sa carrière quand il écumait les courses sur route dans l’Ouest de la France. Il était déjà  redevenu un inconnu dans le landernau athlétique algérien. 
Nous avons le souvenir qu’en 1996, lors de l’avant dernière édition du meeting international d’athlétisme de Constantine figurant (cette année-là) au calendrier de la confédération africaine d’athlétisme, un contrôle anti-dopage avait mis en place à l’instigation du docteur Baba. Les organisateurs affirmèrent quelques mois plus tard qu’un sprinter étranger (néo-zélandais ?) avait été contrôlé positif et suspendu. Une certitude cependant les meilleurs lanceurs algériens  étaient absents. La rumeur était qu’ils étaient chargés et ayant appris la présence d’un contrôle, ils auraient  préféré faire faux bond aux organisateurs en avance sur leur temps et avaient prévu de leur accordé les mêmes avantages qu’aux compétiteurs étrangers (primes de participation, primes de résultats, prises en charge de l’hébergement, transport, restauration).  Ces situations passèrent inaperçues. Le dopage n’était pas une préoccupation majeure. Du moins, il n’avait pas pris sa dimension actuelle.
Deux autres épisodes marquent l’époque contemporaine. En 2012, trois cas furent recensés en quelques semaines (si ce n’est quelques jours). Trois athlètes de l’équipe nationale furent contrôlés positifs lors de compétitions de début de saison à l’étranger. Ils écopèrent tous les droits d’une suspension de deux (2) ans pour avoir utilisé du stanolozol, un produit qui provoqua la disqualification du Canadien Ben Jonhson et la perte de la médaille de vermeil du 100 mètres des jeux olympiques de Séoul (1988). Le premier Mohamed Reda Megdoud (100, 200, saut en longueur), un des meilleurs Algériens de l’époque, a complétement disparu des radars depuis sa sanction. Les deux autres (Zahra Bouras et Larbi Bourraâda), tous deux champions d’Afrique du 800 mètres dames et du décathlon connurent un meilleur sort. En dépit de la sanction prononcée, ils continuèrent à profiter des faveurs de la fédération (ainsi qu’en témoigne un PV de réunion du bureau fédéral) qui les intégra dans son programme de préparation aux échéances importantes (championnats du monde, jeux olympiques). Les deux athlètes étaient entraînés par Ahmed Mahour Bacha que beaucoup considèrent comme le pilier de la DTN et de la fédération. Sauf que Zahra Bouras était revenue s’entraîner avec son père (anciennement entraineur de Hassiba Boulmerka et Azzedine Brahmi) quelques mois avant son contrôle positif. Les deux athlètes, à l’expiration de leurs sanctions, sont revenus sur le devant de la scène. Bourraâda en prenant la 5ème  place du décathlon des championnats du monde de Pékin (2015) alors que Zahra Bouras est en retrait par rapport à ses performances d’avant 2012 (2.03 au lieu de 1.58) malgré son exil athlétique à Constantine (ACS Bounouara) et en France (SCO Sainte Marguerite dans la banlieue marseillaise).

Le dernier cas recensé serait celui d’une spécialiste des haies de Bejaïa dont le sort n’a pas été médiatisé.   

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