lundi 14 mars 2016

Dopage en Algérie, Le foot aux premières loges

L
’athlète de Bejaïa  serait le dernier cas enregistré officiellement dans les annales sportives. Cependant, l’opacité qui règne dans ce volet de la gestion des activités sportive laisse libre cours à des rumeurs insistantes du côté du Sato. Deux autres athlètes auraient été contrôlés positifs aux championnats d’Algérie d’athlétisme « Open » qui se sont disputés au mois d’août dernier. Ils auraient été blanchis par une autorisation thérapeutique d’utilisation de produits interdits (ordonnance médicale). Notons que la rumeur a même évoqué jusqu’à 10 cas ainsi que la présence sur cette liste d’un athlète encourant le bannissement à vie. Mais, ce n’est qu’une info de « Radio Sato ».
Comme l’est également celle qui affirme que la gestion des cas Bouras et Bouraâda aurait valu à la fédération algérienne d’athlétisme une mise en garde de la part de l’IAAF qui n’était pourtant pas irréprochable mais cherchait à préserver les formes Les informations les plus malveillantes et les moins fondées prennent de la consistance lorsque l’on voit le comportement des autorités sportives y compris celles qui se parent des atours les plus honorables.
Souvenons-nous que l’an dernier alors que le ministère de tutelle s’efforçait de se mettre en conformité avec les dispositions internationales régissant la lutte contre le dopage (création d’une agence nationale et mise en place d’un laboratoire d’analyses), le président du comité olympique algérien (qui vient d’affirmer lors d’une rencontre avec la presse organisé par des confrères que les sportifs tricheurs ne méritent pas d’être défendus par les instances sportives) avait eu à exprimer son désaccord pour la réalisation de ce laboratoire qu’il ne restait qu’à équiper. Son argumentation se fondait essentiellement sur le coût excessif des analyses comparativement à celles diligentées auprès des laboratoires étrangers agréés.
Son plaidoyer a été tenu au début de l’évocation des cas de dopage dans le football national. Des cas fortement médiatisés car touchant des joueurs de premier plan évoluant dans des équipes de Ligue 1 très populaires (USMA et MCA).  C’était à l’époque où fut révélé le cas de Youssef Belaili (international, ancien joueur dans le foot pro tunisien, star incontestée de l’USM Alger dont le salaire serait de 5 millions de dinars ou d’un demi-milliard de centimes). On dit alors dans la presse que d’autres joueurs de l’USMA auraient accompagné leur coéquipier dans sa démarche.
Le second cas méritant que l’on s’y arrête un instant - parce qu’il laisse supposer une pratique généralisée - est celui de Rafik Merzougui (joueur du MCA, club parrainé par la Sonatrach et suivi par des centaines de milliers de Chenaoua) dont les explications ont varié au cours du traitement de l’affaire. Parlant d’une décision personnelle (achat du produit incriminé dans une salle de sport d’Ain Defla, sa ville natale), Merzougui a, plus tard lorsque la sanction fut prononcée, impliqué le médecin du club (pas de prescription mais pas de contre-indication formelle) qui aurait formulé un avis devant quelques-uns de ses coéquipiers (qui ont témoigné en sa faveur devant la commission de discipline de la fédération en confirmant ses propos) et lui aurait même dicté ses déclarations initiales. On peut donc se demander si ces joueurs furent seulement témoins ou s’ils participaient également à ces pratiques répréhensibles sous couverture médicale de consommation de compléments alimentaires de « vitamines » produites aux USA et pas en Chine.
Une couverture médicale (la fameuse AUT, autorisation d’utilisation à usage thérapeutique) que l’on retrouve dans l’argumentaire des deux autres cas, plus anecdotiques et plus ou moins convaincants puisque les joueurs concernés (Boussaid du RCA et Ghezali de la JSM Skikda) revenaient selon leurs défenses sur les terrains après blessure et convalescence.
Les autorités sportives (fédération algérienne de football et ligue nationale de football professionnel), qui antérieurement à ces faits, avaient instauré un contrôle anti-dopage concernant 4 joueurs (2 joueurs tirés au sort pour chaque équipe) de chacune des 30 rencontres hebdomadaire de Ligue 1 et 2, ont élargi le champ de contrôles aux championnats semi professionnels (divisions nationale amateur et Inter-régions).  

Ce sont donc (uniquement pour le football) quelques 300 analyses qui doivent être réalisées hebdomadairement. Un fait qui doit sans doute inciter le président du COA à réexaminer sa position sur la question. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire