mardi 12 avril 2016

Fonctionnement des SSPA (6), Les enfants prodigues du MSN


L
orsqu’une société sportive par actions (SSPA) est en difficultés financières, ce qui est le cas de quasiment tous les clubs professionnels algériens - dont les dirigeants, pour reprendre une expression populaire « ont les yeux plus gros que le ventre » ou « prennent leurs rêves pour la réalité » - la solution est, en cela nous rejoignons le législateur, l’apport d’argent frais par les associés (et autres « bienfaiteurs ») qui couvrira les salaires, cotisations sociales et impôts impayés, les dettes de fournisseurs (factures d’hôtellerie, de restauration, de transport, d’agences de voyages organisatrices de stages de préparation ou servant d’intermédiaires entre la SSPA et les opérateurs de services touristiques), permettra de surmonter une crise de trésorerie en transitant par le compte « Apports des associés », avant, à moyen et à long terme, d’être convertis (en cas de nécessité impérieuse) en fraction du capital social. Il faut bien faire payer les enfants prodigues du football.
Ces situations sont censées être des dettes à très court terme, payables dans la semaine, le mois, avec exagération dans le courant du trimestre qui suit. Elles sont comparables aux situations dans lesquelles sont immergés les modestes citoyens quand les  fins de mois se font difficiles que les salaires ne sont pas encore virés au compte bancaire ou postal et qu’ils sont dans l’obligation d’avoir recours au « crédit » auprès des commerçants de la rue ou du quartier. Un crédit auquel nos aïeux (le plus souvent campagnards et montagnards), dépendant de l’incertitude climatique, de l’influence sur l’activité agricole en découlant, répugnaient car connaissant l’impact sur les rentrées financières. Dans ce contexte, nos ancêtres se « serraient la ceinture » le temps de franchir la « mauvaise passe » et évitaient de se rendre chez le boucher et de manger de la viande (produit de luxe) qui ne serait pas celle de la bergerie, du poulailler ou du clapier. Un geste de préservation de l’épargne accumulée pour faciliter justement le passage des mauvais jours.
90 jours est la durée maximale du crédit qui pourrait être accordé par un établissement bancaire pour ce type d’opérations commerciales. Mais quelle est la banque qui pourrait accorder à son client un escompte, une avance sur le montant des factures lorsque qu’il de notoriété publique que l’émetteur du chèque n’est pas fiable tout en sachant qu’en arrière-plan se trouve la première entreprise publique nationale ?
L’impécuniosité des SSPA (qui jouent pourtant aux grands seigneurs affichant la libéralité de ceux qui n’ont fourni aucun effort pour se constituer une trésorerie) confine à l’indélicatesse puisqu’ils ne sentent pas concernés par les difficultés de trésorerie que peuvent rencontrer ceux, qui par cet euphémisme qui sied si bien au train de vie mené, sont leurs « partenaires économiques» qu’ils traînent vers la faillite.  
En tant que sociétés commerciales, les SSPA, les clubs sportifs professionnels sont en droit de se rapprocher des établissements bancaires afin de bénéficier des avantages proposés en matière de crédits bancaires pour les opérations engagées en matière de financement du fonctionnement d’abord et d’investissements ensuite.

Nous remarquerons cependant que, même dans le contexte de surliquidités qui prévalaient il y a quelques années, il aurait été véritablement ardu pour un établissement bancaire de leur accorder un crédit. Selon les règles universelles d’octroi de crédits bancaires l’activité du club n’apporte aucune garantie de remboursement. De plus, les mécanismes de couverture des crédits par des garanties réelles (hypothèques et nantissements) sont inapplicables car les clubs ne disposent quasiment pas d’infrastructures (à l’exception des véhicules de transport en commun acquis, lorsqu’ils l’ont été, avec l’aide d’une dotation financière ministérielle. Des véhicules dont la valeur initiale doit être diminuée de l’amortissement). Pas de stade, pas de terrains, pas de siège social, pas de centre de préparation et d’entraînement. Rien qui puisse servir de garanties à présenter aux banquiers puisque ces biens appartiennent à l’Etat et aux collectivités locales qui les ont concédés aux clubs sportifs amateurs qui les ont (éventuellement) rétrocédés aux clubs sportifs professionnels à l’heure de la création de la SSPA.    

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