L
|
orsqu’une société sportive par actions (SSPA) est en difficultés
financières, ce qui est le cas de quasiment tous les clubs professionnels
algériens - dont les dirigeants, pour reprendre une expression populaire
« ont les yeux plus gros que le ventre » ou « prennent
leurs rêves pour la réalité » - la solution est, en cela nous
rejoignons le législateur, l’apport d’argent frais par les associés (et autres
« bienfaiteurs ») qui couvrira les salaires,
cotisations sociales et impôts impayés, les dettes de fournisseurs (factures
d’hôtellerie, de restauration, de transport, d’agences de voyages
organisatrices de stages de préparation ou servant d’intermédiaires entre la
SSPA et les opérateurs de services touristiques), permettra de surmonter une
crise de trésorerie en transitant par le compte « Apports des
associés », avant, à moyen et à long terme, d’être convertis (en cas
de nécessité impérieuse) en fraction du capital social. Il faut bien faire
payer les enfants prodigues du football.
Ces situations sont censées être des dettes à très court terme,
payables dans la semaine, le mois, avec exagération dans le courant du
trimestre qui suit. Elles sont comparables aux situations dans lesquelles sont
immergés les modestes citoyens quand les
fins de mois se font difficiles que les salaires ne sont pas encore
virés au compte bancaire ou postal et qu’ils sont dans l’obligation d’avoir recours
au « crédit » auprès des commerçants de la rue ou du
quartier. Un crédit auquel nos aïeux (le plus souvent campagnards et
montagnards), dépendant de l’incertitude climatique, de l’influence sur
l’activité agricole en découlant, répugnaient car connaissant l’impact sur les
rentrées financières. Dans ce contexte, nos ancêtres se « serraient
la ceinture » le temps de franchir la « mauvaise passe »
et évitaient de se rendre chez le boucher et de manger de la viande (produit de
luxe) qui ne serait pas celle de la bergerie, du poulailler ou du clapier. Un
geste de préservation de l’épargne accumulée pour faciliter justement le
passage des mauvais jours.
90 jours est la durée maximale du crédit qui pourrait être accordé par
un établissement bancaire pour ce type d’opérations commerciales. Mais quelle
est la banque qui pourrait accorder à son client un escompte, une avance sur le
montant des factures lorsque qu’il de notoriété publique que l’émetteur du
chèque n’est pas fiable tout en sachant qu’en arrière-plan se trouve la
première entreprise publique nationale ?
L’impécuniosité des SSPA (qui jouent pourtant aux grands seigneurs
affichant la libéralité de ceux qui n’ont fourni aucun effort pour se
constituer une trésorerie) confine à l’indélicatesse puisqu’ils ne sentent pas
concernés par les difficultés de trésorerie que peuvent rencontrer ceux, qui
par cet euphémisme qui sied si bien au train de vie mené, sont leurs « partenaires
économiques» qu’ils traînent vers la faillite.
En tant que sociétés commerciales, les SSPA, les clubs sportifs
professionnels sont en droit de se rapprocher des établissements bancaires afin
de bénéficier des avantages proposés en matière de crédits bancaires pour les
opérations engagées en matière de financement du fonctionnement d’abord et
d’investissements ensuite.
Nous remarquerons cependant que, même dans le contexte de
surliquidités qui prévalaient il y a quelques années, il aurait été véritablement
ardu pour un établissement bancaire de leur accorder un crédit. Selon les
règles universelles d’octroi de crédits bancaires l’activité du club n’apporte
aucune garantie de remboursement. De plus, les mécanismes de couverture des
crédits par des garanties réelles (hypothèques et nantissements) sont
inapplicables car les clubs ne disposent quasiment pas d’infrastructures (à
l’exception des véhicules de transport en commun acquis, lorsqu’ils l’ont été,
avec l’aide d’une dotation financière ministérielle. Des véhicules dont la
valeur initiale doit être diminuée de l’amortissement). Pas de stade, pas de
terrains, pas de siège social, pas de centre de préparation et d’entraînement.
Rien qui puisse servir de garanties à présenter aux banquiers puisque ces biens
appartiennent à l’Etat et aux collectivités locales qui les ont concédés aux
clubs sportifs amateurs qui les ont (éventuellement) rétrocédés aux clubs
sportifs professionnels à l’heure de la création de la SSPA.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire