lundi 16 mai 2016

Préparation olympique (16), Le pouvoir de l’autorité olympique

L’intervention du président du COA  a permis, lors de la conférence de presse qu’il a animée en date du 26 avril dernier, d’affirmer la position de cette organisation sportive. Sa réaction, lorsqu’on l’insère dans le contexte général, n’est pas très éloignée de celle qu’auraient pu avoir les pouvoirs publics s’ils avaient été saisis de cette situation qui fait désordre dans un environnement économique et politique fragile (marqué par l’état de santé déficient du premier magistrat) dans lequel les décideurs cherchent marquer leur territoire dans une succession de plus en plus prévisible. 
Le président du COA n’a pas caché qu’il était informé de la réunion que devait tenir les entraîneurs et même de la décision qui devait être prise par eux. Une confirmation de la déclaration de Mahour Bacha puisque, selon le président du COA, l’issue de la réunion programmée (devancée, si l’on croit l’entraîneur récalcitrant) était de « décider de ne plus travailler avec le COA ».
La réaction du président du comité olympique s’inscrit en droite ligne dans le sentiment d’agacement que l’on peut ressentir lorsqu’un grain de sable, un événement imprévu vient perturber le déroulement d’une mécanique organisationnelle donnant l’impression de fonctionner correctement. Son « Qu'ils aillent voir un autre comité olympique » est typique et significatif de l’irritation animant, du moins nous le supposons, un haut responsable de l’Etat algérien acculé dans ses derniers retranchements et tenant absolument à montrer son autorité et faire valoir ses prérogatives.
De plus, pour clarifier ce qui devait l’être, il rappela que « En tout cas, toute inscription d'un athlète algérien aux Jeux ne peut être faite que par le COA ». Apostrophant ceux qui auraient tendance à l’oublier, il les convia à se souvenir de son statut dans le dispositif et affirma sans détours que « c'est moi qui signe le document » (d’inscription pris en considération par les organisateurs). Cela a au moins le mérite de la clarté et de mettre les points sur les « i ».
 Au sujet des préoccupations des deux principaux représentants de l’athlétisme national, ceux sur qui reposent les chances de ramener des médailles (Larbi Bourraâda et Toufik Makhloufi), qui rencontreraient des difficultés et se seraient vu refuser des stages à l’étranger, le président du COA a réfuté un conflit qui serait né d’un refus de la CPO.
Il a annoncé, en appelant au témoignage de Nouria Benida-Merah (la championne olympique 2000 du 1 500 mètres) que le dernier stage  à l’étranger de Bourraâda, se préparant normalement à Alger, serait financé par un sponsor  qui serait à la fois celui du COA et celui de l’athlète. Il indiquait que « les athlètes sont satisfaits et ils se préparent dans les meilleures conditions», il s’est refusé à « gérer les sautes d’humeur des uns et des autres en cette période préolympique ».
Comme nous l’avons supposé précédemment au sujet de Malek Lahoulou, le spectacle donné par l’athlétisme aurait pu être évité si… certaines règles de vie en société avaient été respectées. Si les relations avec les instances sportives (Fédération, COA) avaient été empreintes de sérénité et si…. La liste des « si » est longue.
Aux journalistes présents, le président du COA dit qu’il avait été en contact téléphonique, deux jours plus tôt (donc le 24 avril) avec Toufik Makhloufi (en stage de préparation en Afrique du Sud avec son coach et certainement le groupe d’athlètes français managés par Philippe Dupont au titre de sa fonction au sein de la fédération française d’athlétisme) et que Makhloufi lui avait part de son désir de prolonger (de 15 jours) son stage dans ce pays et qu’en conséquence « l'argent nécessaire à la prise en charge de cette prolongation va lui être acheminé dans les plus brefs délais».
Nous noterons cependant qu’il s’agit, dans ce cas, d’une communication, d’une relation (que nous dirons privilégiée) entre le président du COA (ordonnateur de la préparation olympique) et d’un athlète au statut également particulier puisque dernier champion olympique algérien (Londres 2012) et sérieux candidat (avec la possible éviction des coureurs kenyans) à la conservation de son titre. Une relation qui n’est sans doute  pas celle de Lahoulou, de son staff devant obligatoirement en référer à la fédération et à la CPO.


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