mercredi 25 mai 2016

Préparation olympique (24), A boire et à manger

D
es informations nous ont été communiquées par des sources crédibles, habituellement dignes de confiance. Des informations que - en d’autres circonstances que celles d’un déballage public du linge sale, de pratiques aux contours délictueux qu’il est malheureusement difficiles à prouver, à corroborer sans que ne soient entreprises des investigations approfondies dans les dossiers comptables, dans ces dossiers de sortie qui mettent en émoi les dirigeants de l’athlétisme et du mouvement olympique – auraient méritées de notre part une plus grande attention. Ces informations émanent de personnes qui ont pourtant une connaissance des mœurs de l’athlétisme algérien et qui, pour des raisons restant à élucider (même si nous en avons une idée), se sont éloignés du circuit.
En d’autres temps, nous n’y aurions pas fait allusion parce que les déclarations que nous avons reçues ne sont pas, de notre point de vue, spontanées. N’ont pas également été sollicitées. Ne sont pas intervenues inopinément au cours d’un entretien. Des informations données en « off » et qui par conséquent ne peuvent être divulguées.
Pour nous, le risque de participer à la manipulation de l’information était très important. Ainsi que nous l’a montré la proximité que nous avons eue avec l’athlétisme, ses entraîneurs et ses dirigeants, où nous avons perçu que c’était une pratique plus courante qu’on ne le suppose. Il faut dire que les leaders de l’athlétisme ont été à bonne école, celle qui régit son environnement.
L’univers de l’athlétisme est cloisonné, enfermé dans des organigrammes qui limitent les droits de regards sur certains dossiers par le biais des prérogatives qui sont attribuées aux responsables. Mahour Bacha (encore lui) rappela, il y a quelques années, que les cadres permanents des fédérations sont l’objet d’une nomination ministérielle sur proposition fédérale résumée techniquement sur proposition du président de la fédération et des membres choisis pour l’accomplissement de son mandat.
Mahour Bacha n’avait pas dit que c’est un système qui, si l’on devait s’aventurer dans les sciences politiques, s’apparente au « système des dépouilles » en vigueur aux Etats Unis. Celui de la liste, une sorte de vente concomitante d’élus et de responsables administratifs et techniques. Une organisation sociale qui permet au responsable élu (ou nommé) de s’entourer de sa smala, de ses proches, de ceux qui partagent la même idéologie et ont les mêmes réflexes pour revisiter le diwan (le cabinet) des beys, des deys et autres aghas ottomans.  Un diwan en attente d’enfoncer un poignard dans le dos du raïs, patron-pilote du bateau corsaire.
Il est évident que la loi du silence, (l’omerta maffieuse s’affirmant en tant que devoir de réserve) règne dans ce type d’organisation. Jusqu’à ce que l’individu, par ses actes et ses propos s’inscrivant en opposition (ou en simple contradiction momentanée sur un sujet donné) avec la doxa, en soit exclu et devienne, l’expression est à la mode, « un lanceur d’alerte ». Celui qui dévoile les défauts, les dysfonctionnements de l’organisation.
 L’information qui nous avait été fournie concernait l’organisation de ces stages de préparations se déroulant à l’étranger. L’ « affaire Lahoulou » a prouvé, si cela devait l’être (l’entraineur et le kiné rejoignant le lieu du stage après l’athlète et le quittant avant lui sans informer les autorités fédérales) que leur gestion était très aléatoire et leur suivi inexistant.
Le premier niveau de contrôle (la DTN et ensuite la fédération) a été, il faut en convenir à partir des informations qui ont circulé, complétement déconnecté de la réalité. La vigilance (ou plutôt le hasard qui fait, dit-on, si bien les choses) d’une autre structure de contrôle (de suivi ?) a posteriori a permis la constatation de l’anomalie. Une constatation qui, par les effets de causalité provoqués par les catastrophes, a dévoilé d’autres sujets propices à d’autres bizarreries et à discussion.
Les sommes débloquées pour la complémentation alimentaire, les soins et les locations de véhicules (qui seraient devenus des chapitres incontournables dans tous les dossiers de sortie) montrent qu’il y a à boire et à manger. Au point d’ergoter sur les sommes allouées et de se déchirer à pleines dents pour quelques euros de plus.

Ces dossiers de sortie sont enveloppés par un brouillard épais, par des nuages de fumée ne permettant pas de distinguer le vrai du faux. Le cloisonnement des structures de contrôles, l’irrespect des procédures de remises des dossiers et de justifications des dépenses, les délais extensibles, etc. n’autorisent certainement pas une gestion administrative et financière acceptable qui, nous semble-t-il, en est encore au stade du traitement manuel n’exploitant pas les possibilités offertes par la gestion informatique des données.

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