mardi 2 août 2016

Nike Oregon Project, Aux portes de la science-fiction

P
our  mieux comprendre l’environnement douteux de Mo Farah, on doit nécessairement s’intéresser au Nike Oregon Project. Un projet dont Alberto Salazar est le pivot. Le NOP est un groupe d’athlètes professionnels créé en 2001 par l’équipementier sportif de réputation internationale Nike dont le fief est situé dans l’Etat américain de l’Oregon.

 L’idée de la création de ce groupe serait née, dans l’esprit de Thomas E. Clarke, vice-président de l’équipementier ( dépité par les résultats médiocres de ses compatriotes coureurs de demi-fond long et de courses sur route lors des compétitions majeures) à la suite d’une rencontre avec Alberto Salazar. En fait, tout étant relatif, c’est le recul des coureurs américains face à l’avancée des coureurs de l’Afrique de l’Ouest, qui les perturbe. Le souvenir des trois victoires d’Alberto Salazar au marathon de New York, prodige du début des années 80, est vivace dans l’esprit du haut dirigeant de l’entreprise, de la multinationale rivale des pionniers de l’équipement sportif que sont les entreprises allemandes Adidas et Puma.

Selon la petite histoire, l’idée du projet serait apparue au cours d’un déjeuner où Tom Clarke était installé face à Alberto Salazar. Ce dernier, insupporté par le résultat du marathon de Boston 2001 (où le premier américain s’est classé à la 6ème  place), se serait demandé comment la course sur route américaine, si dominatrice du temps où il était athlète, avait pu en arriver à ce niveau décevant.

A la suite de ce déjeuner, la paire  Clarke-Salazar a formalisé un projet de renaissance. Ce projet, qui sera le NOP, tablait sur une mise en commun des ressources. A Salazar revenait la partie la plus importante du projet, celle de la prise en charge du volet entraînement tandis que Nike (agissant en tant que catalyseur en vue de « l'amélioration de la biomécanique et les capacités des athlètes américains») mettait à sa disposition la technologie et les ressources indispensables à la réussite.

Comme tout projet du même genre en phase de démarrage (le plus souvent avec des ressources moindres), le Nike Oregon Project, adossé à une multinationale aux moyens sans commune mesure avec ceux qui peuvent être octroyés ailleurs, est placé dans l’obligation d’obtenir (dans des délais les plus courts possibles) des résultats, des performances de premier plan. Le NOP est aussi confronté de ce fait à une contrainte incontournable : ne pouvoir compter que sur l’existant, à savoir un réservoir de coureurs connus, repérés, sélectionnés à la fois sur des résultats répertoriés, dotés d’un talent avéré et d’un potentiel susceptible de développement.  Toutefois, ce lancement présentait une faiblesse. Les athlètes recrutés, étaient des coureurs accomplis, souvent même de haut niveau, arrivés dans le groupe avec (par rapport aux attentes des concepteurs/créateurs du projet) leurs insuffisances en matière de préparation pouvant cependant être surmontées.

Les coureurs recrutés dans le cadre du projet sont soumis à des contraintes en particulier celles de vivre et de s’entraîner à Portland, près du siège de Nike. Certains d’entre eux sont tenus de vivre dans une maison spécialement conçue pour simuler la vie à haute altitude. Ces conditions de vie sont une application d’études ayant montré que la vie en altitude provoquerait chez l'athlète une augmentation des globules rouges qui entrainerait une amélioration de la performance athlétique.

Le NOP relève aussi de la science-fiction. Les athlètes feraient, ainsi que le laisse entrevoir certaines narrations, l’objet d’une surveillance numérique qui, via un logiciel et des électrodes fixées aux athlètes, permettrait de déterminer en permanence leur état de forme.

Ils utiliseraient également des tapis de course sous-marins et  des installations permettant de s’entraîner dans des situations de faible pesanteur. Ils auraient bénéficié de la collaboration du centre californien d’entrainement en altitude qui auraient à mis à leurs dispositions leur équipement d'entraînement hypoxique.


Finalement, Salazar, bien qu’ayant choisi les meilleurs coureurs américains de l’époque, dû se rendre à l’évidence. Ces athlètes, d’un certain âge, avaient acquis certaines habitudes d’entrainement. Cela le conduit à les remplacer par des athlètes plus jeunes dont fit partie Galen Rupp ainsi que Adam et Kara Goucher. Des athlètes ayant connu la réussite car, selon les laudateurs, Salazar a été en mesure de travailler avec eux à partir d'un plus jeune âge et selon ses conceptions.

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