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our mieux comprendre
l’environnement douteux de Mo Farah, on doit nécessairement s’intéresser au
Nike Oregon Project. Un projet dont Alberto Salazar est le pivot. Le NOP est un
groupe d’athlètes professionnels créé en 2001 par l’équipementier sportif de
réputation internationale Nike dont le fief est situé dans l’Etat américain de
l’Oregon.
L’idée de la création de ce
groupe serait née, dans l’esprit de Thomas E. Clarke, vice-président de
l’équipementier ( dépité par les résultats médiocres de ses compatriotes
coureurs de demi-fond long et de courses sur route lors des compétitions
majeures) à la suite d’une rencontre avec Alberto Salazar. En fait, tout étant
relatif, c’est le recul des coureurs américains face à l’avancée des coureurs
de l’Afrique de l’Ouest, qui les perturbe. Le souvenir des trois victoires
d’Alberto Salazar au marathon de New York, prodige du début des années 80, est
vivace dans l’esprit du haut dirigeant de l’entreprise, de la multinationale
rivale des pionniers de l’équipement sportif que sont les entreprises
allemandes Adidas et Puma.
Selon la petite histoire, l’idée du projet serait apparue au cours
d’un déjeuner où Tom Clarke était installé face à Alberto Salazar. Ce dernier,
insupporté par le résultat du marathon de Boston 2001 (où le premier américain
s’est classé à la 6ème place),
se serait demandé comment la course sur route américaine, si dominatrice du
temps où il était athlète, avait pu en arriver à ce niveau décevant.
A la suite de ce déjeuner, la paire Clarke-Salazar a formalisé un projet de renaissance.
Ce projet, qui sera le NOP, tablait sur une mise en commun des ressources. A Salazar
revenait la partie la plus importante du projet, celle de la prise en charge du
volet entraînement tandis que Nike (agissant en tant que catalyseur en vue de « l'amélioration
de la biomécanique et les capacités des athlètes américains») mettait à
sa disposition la technologie et les ressources indispensables à la réussite.
Comme tout projet du même genre en phase de démarrage (le plus souvent
avec des ressources moindres), le Nike Oregon Project, adossé à une
multinationale aux moyens sans commune mesure avec ceux qui peuvent être
octroyés ailleurs, est placé dans l’obligation d’obtenir (dans des délais les
plus courts possibles) des résultats, des performances de premier plan. Le NOP
est aussi confronté de ce fait à une contrainte incontournable : ne pouvoir
compter que sur l’existant, à savoir un réservoir de coureurs connus, repérés,
sélectionnés à la fois sur des résultats répertoriés, dotés d’un talent avéré
et d’un potentiel susceptible de développement. Toutefois, ce lancement présentait une
faiblesse. Les athlètes recrutés, étaient des coureurs accomplis, souvent même
de haut niveau, arrivés dans le groupe avec (par rapport aux attentes des
concepteurs/créateurs du projet) leurs insuffisances en matière de préparation pouvant
cependant être surmontées.
Les coureurs recrutés dans le cadre du projet sont soumis à des
contraintes en particulier celles de vivre et de s’entraîner à Portland, près
du siège de Nike. Certains d’entre eux sont tenus de vivre dans une maison
spécialement conçue pour simuler la vie à haute altitude. Ces conditions de vie
sont une application d’études ayant montré que la vie en altitude provoquerait chez
l'athlète une augmentation des globules rouges qui entrainerait une
amélioration de la performance athlétique.
Le NOP relève aussi de la science-fiction. Les athlètes feraient, ainsi
que le laisse entrevoir certaines narrations, l’objet d’une surveillance
numérique qui, via un logiciel et des électrodes fixées aux athlètes,
permettrait de déterminer en permanence leur état de forme.
Ils utiliseraient également des tapis de course sous-marins et des installations permettant de s’entraîner
dans des situations de faible pesanteur. Ils auraient bénéficié de la collaboration
du centre californien d’entrainement en altitude qui auraient à mis à leurs
dispositions leur équipement d'entraînement hypoxique.
Finalement, Salazar, bien qu’ayant choisi les meilleurs coureurs
américains de l’époque, dû se rendre à l’évidence. Ces athlètes, d’un certain
âge, avaient acquis certaines habitudes d’entrainement. Cela le conduit à les
remplacer par des athlètes plus jeunes dont fit partie Galen Rupp ainsi que
Adam et Kara Goucher. Des athlètes ayant connu la réussite car, selon les
laudateurs, Salazar a été en mesure de travailler avec eux à partir d'un plus
jeune âge et selon ses conceptions.
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