A cette 21ème édition
du « semi-marathon Chihani Bachir », (l’un des plus
anciens sur le territoire de la ligue constantinoise d’athlétisme, chronologiquement
précédé par le « semi-marathon Abdelhamid Benbadis » -
ce dernier ayant vu le jour, au début de la décennie 1980, grâce au soutien du
directeur des sports de la DGSN (sûreté nationale) de l’époque (le regretté Talhi Mohamed Salah, frère aîné de Talhi Azzedine, l’entraîneur de
Triki Mohamed Tahar Yasser) jumelé cette année-là avec le championnat national
de semi -marathon, était présente, en
qualité d’invité d’honneur, la vice-présidente de la FAA, la championne
olympique 2000 du 1500 mètres, Nouria Benida-Merah ainsi que le SG de la
fédération, Rezki Azaoun. Sans omettre….le fameux, le célèbre camion-podium de
la fédération algérienne de cyclisme dont on parlait beaucoup et que nous
n’avions jamais vu. Un camion qui fait partie du décorum des semi-marathons
intégrés dans le challenge national. Un camion-podium qui symbolise
parfaitement la symbiose, la bonne entente, les accointances disent certains, entre les fédérations algériennes d’athlétisme
et de cyclisme ou plus exactement entre leurs présidents. Un camion sillonnant
le pays au gré des courses cyclistes et des « semis ».
Nous sûmes plus tard, alors que
nous lui tenions compagnie, de la bouche de la ravissante championne, bien
esseulée dans la tribune officielle,
abandonnée par le président de la FAA - affairé, comme un régisseur, à vérifier
la conformité de la mise en place des panneaux publicitaires - et les autorités
civiles et militaires de la localité, qu’elle était arrivée d’Alger par l’avion
du matin (départ 7 heures) qui fait donc supposer un réveil matinal. Elle avait
d’ailleurs les traits tirés et cachait ses yeux derrière de grosses lunettes.
Pour meubler le temps en
attendant l’arrivée des coureurs, nous avons discuté de tout et de rien. A dire
vrai, Nouria, que nous avons rencontré pour la première fois en 1990 (c’était
si nos souvenirs sont bons, ses débuts en athlétisme, au niveau national. Nous
eûmes d’ailleurs une discussion pour savoir si c’était aux championnats
d’Algérie scolaires à Sétif ou aux championnats nationaux Open d’Alger) nous
faisait (qu’elle nous pardonne) pitié.
Le mot n’est pas fort. Chaque
fois que nous éloignions d’elle pour saluer un ancien athlète, un
entraîneur ou un dirigeant (pouvions-nous décemment les éviter ? Faire
comme si, 20 ans plutôt, ils n’avaient pas existé alors que nous revenions
brièvement sur le circuit ? ) et que nous revenions vers elle, nous nous représentions
la jeune femme (resplendissante de santé et de beauté, élégante dans une tenue
étonnante de simplicité) comme cette grand-mère (ou cette arrière-grand-mère) à
l’esprit légèrement dérangé qu’habituellement
- dans les familles campées sur leurs positions dans la société
bien-pensante et surtout aux apparences - on tient à l’écart des regards et que
l’on doit cependant montrer, exposer, exhiber aux membres de la famille et aux
invités lors d’une festivité, d’une cérémonie familiale. Cette pensée,
biscornue (il faut bien le dire) mais malheureusement très forte, envahissait
notre esprit.
C’est ce que nous avions donc à
l’esprit, lorsque Bouras (ayant achevé sa tournée des obligations liées sans
doute aux clauses contenues dans les conventions de sponsoring et celles
relatives aux activités médiatiques) revint vers nous interrompre une
discussion éclaircissant un détail mineur de l’histoire partagée avec Nouria.
Il crut bon d’avoir un trait
d’esprit en évoquant l’écoulement du temps. Ulcéré par le peu de cas fait à madame
Benida, nous eûmes une réponse cinglante et, disons-le sans fioritures, un peu
inappropriée : « Oui, elle a vieilli ! ».
Aujourd’hui, Nouria, certainement blessée (mais n’ayant pas réagi), qui n’a pas
eu d’explications, comprendra sans doute mieux cette réaction instinctive,
impulsive. De notre point de vue, Nouria méritait plus que d’être une potiche.
Bouras, lui aussi eu une réponse
qui montra tout son désarroi : « Ah, ces Constantinois, ils ne
savent pas parler ! » adressé à celui qui est autant
Constantinois que lui est Algérois.
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