lundi 10 octobre 2016

Polémiques (30), Brahmia passe à la télé

Aujourd’hui, lorsque l’on veut atteindre quelqu’un (dans certains milieux – dont l’athlétisme devenu, selon des propos surpris à notre corps défendant sur les réseaux sociaux, un repaire de faux-jetons et de voyous -  on ne s’en prive pas d’ailleurs) on cherche le point prétendument faible.
Souvent pour ne pas dire toujours, on recherche avec sadisme, on cible ses relations partisanes. En particulier celles qui, pour les plus âgés d’entre nous (de moins en nombreux), seraient susceptibles de posséder un lien ombilical avec la participation à la guerre de libération (que l’on a de plus en plus tendance à ne plus citer) ou à la répression populaire  en collaboration avec l’armée coloniale.
Pour les plus jeunes, ceux qui n’étaient pas en âge (entre 1954 et 1962) à prendre  les armes et à « monter au maquis », ce sont les rapports avec les mouvances politiques  (éradicateurs et islamistes) en action, dans les années de la décennie 90 et jusqu’à aujourd’hui, qui font couler beaucoup de salive et qui servent de repères.
Les faits sont connus. Juste avant les élections législatives de 1992, Amar Brahmia est intervenu à la télévision publique pour soutenir le parti islamiste dissous, le FIS. La question de savoir si l’enfant de Nador, sur le versant Sud des monts Aurès, est islamiste (dans la conception radicale qui permettrait de le classer définitivement et donc de l’écarter, ce qui semble être le but de la manœuvre médiatique, de toutes responsabilités dans le monde du sport s’est posée à nouveau (ou du moins a été brandie par ses ennemis intimes)  au cours des derniers jeux olympiques de Rio.
L’Histoire étant écrite par les vainqueurs (pour ce qui nous concerne ici et maintenant, les partisans de l’éradication des islamistes radicaux), Amar Brahmia aura toujours tort et on rappellera ce qui fut. On se souviendra éternellement du camp qu’il choisit. Il en sera ainsi jusqu’à ce que la sérénité soit revenu dans les esprits et que ceux qui ont été meurtris dans leurs chairs et dans les esprits aient un peu oublié ces événements douloureux qui marquent les Algériens sans exception aucune.
Nous ne pouvons faire œuvre d’historien. La date exacte de cette intervention télévisée ne fait pas partie de nos souvenirs et nous ne l’avons pas notée sur des calepins.
Mais nous avons en mémoire, les circonstances dans lesquelles elle fut diffusée. Quelques-uns s’en souviendront certainement, lorsque nous rafraichirons leurs mémoires, en disant que ce fut  la veille du cross Ahmed Klouch de Chlef. Pour d’autres, un détail sera salvateur, le jour où fut organisé dans le cadre du jubilé Mohamed Kacemi « Chad » (un brillant athlète de cross-country et de demi-fond) une course sur route de 4 ou 5 kilomètres entre Oum Drou et Chlef.
Nous y étions. Nous avions fait la dernière partie (Alger-Chlef) du périple Constantine- Alger-Chlef  dans le bus affrété par nos amis de la délégation du CR Belcourt grâce à l’amabilité d’Abdenour Belkheir, le DTS du club et journaliste à « Horizons ».
Sur l’esplanade de Chlef, rendez-vous des délégations et des notables de l’athlétisme (entraîneurs, dirigeants de clubs et de la fédération, anciens athlètes venus se ressourcer). Les groupes de discussion se formaient et se défaisaient. Amar Brahmia, que nous avions commencé à suivre à la trace (tant les commentaires à son sujet étaient diversifiés et polémiques), était là lui aussi. Il était accompagné de son double Abderrahmane Morceli et pérorait inlassablement (nous avons envie de dire comme à son habitude)  devant ses anciens coéquipiers de l’équipe nationale dont Mohamed Kacemi, Mohamed Salem, Boualem Rahoui ainsi que des dirigeants et techniciens (Hamouni, Benmissi).
Les retrouvailles font émerger les souvenirs des uns et des autres, les plaisanteries, les bourdes et bévues d’hier et d’avant-hier remontaient à la surface. Les moments forts et de faiblesse, les anecdotes sur les victoires et les défaites étaient toujours objets de plaisanteries, d’un instant de fou-rire. Tous riaient de bon cœur. Un instant de libération, de défoulement, de décompression. L’ambiance générale ne disposait pas à l’insouciance.

Dans le soir finissant, Amar Brahmia, alors que le thème des élections avait été abordé (il devait incontestablement l’être), annonça qu’il allait passer à la télévision.

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