Les carrières d’Anou,
Keddar et de bien d’autres confortent un constat incroyable. Les jeunes
athlètes algériens réussissent des performances assez intéressantes au sein
leurs clubs, avec leurs entraîneurs, avec des moyens matériels et logistiques
dérisoires. En tous cas qui ne sont pas toujours adéquats avec ceux exigés par
le haut niveau. Ils déçoivent lorsqu’ils changent de milieu en rejoignant le
pôle de l’excellence fédérale. De quoi apporter de l’eau à ceux qui prétendent
que l’élite fédérale est conduite par l’….incompétence.
Abdelhamid « Blondin »
Zerrifi a été le premier athlète à se
plaindre de la fédération dans les colonnes des journaux. Nous avons vu les
reproches faits à la FAA. Nous pouvons concevoir que cet athlète trentenaire,
dont le classement national depuis 2009 se situe régulièrement dans le Top 3,
soit irrité par son éviction surprise de la liste des sélectionnés pour les
jeux olympiques de Rio. Nous ne reviendrons pas sur le récit de ses
mésaventures.
A l’écouter dans ses
récriminations, le lecteur moyen en arrive à douter (sans preuves) de
l’objectivité de la fédération mais aussi, par la force des choses, de la
réalité des faits racontés par « Blondin ». Trop c’est
trop, impossible d’imaginer un seul instant un tel niveau de bassesse. C’est quand même une fédération nationale.
Zerrifi, se dit-on, éructe, médit à n’en plus savoir s’arrêter. Là aussi, on ne
peut penser qu’à la méchanceté, à des propos vengeurs pour masquer un échec
personnel. Alors qu’il n’en est rien. Zerrifi a digéré sa déception et a repris
les entrainements avec Mahiedinne Mekhissi, en Californie, dans le camp dirigé
par Abderrahmane Morceli.
Quelques semaines plus
tard, alors que la majorité des membres de la délégation algérienne est
installée à Rio, que certains ont achevé leur aventure olympique, un athlète
n’est pas encore arrivé. Il s’agit du jeune Keddar Salim (21 ans), compagnon
d’entraînement de Toufik Makhloufi. Tous deux, avec les athlètes français du
coach Philippe Dupont, ont continué leur préparation sur les installations du
centre hexagonal de préparation en altitude de Font Romeu, sis dans les
Pyrénées, le massif montagneux séparant la France de l’Espagne.
Keddar Salim, tout
comme Abdelhamid Zerrifi, est mécontent. Il ne semble pas être le seul. Ses
compères du demi-fond semblent l’être également. Mais, ils ne disent rien.
Leurs entraîneurs restés en Algérie font cependant entendre leurs paroles sur
les réseaux sociaux. Discrètement. Ils n’ont pas l’aura de Mahour Bacha et
dit-on ses capacités de nuisance.
Dans un autre titre de
la presse nationale en langue française, Keddar s’est livré à une attaque de la
FAA. A fleurets mouchetés. Il y regrette les mécanismes de sélection mis en
place par la fédération. Il lui reproche les minima fédéraux imposés dans un
premier temps, la suppression de la période de référence des instances
internationales qui l’ « ont beaucoup perturbé, du moment
qu’officiellement j’étais qualifié pour les JO en ayant réalisé les minima
exigés par l’IAAF l’année dernière ». Il explique à notre confrère
qu’ « au lieu de me concentrer sur les Jeux, je me suis retrouvé perturbé à
l’idée d’aller chercher encore ces minima». Ceci est connu de nos
lecteurs. Nous remarquerons que Keddar n’a pas pu en 2016 réaliser ces minima.
La suite de sa
déclaration est consternante. Est-il possible de mettre en doute ses
propos ? Certainement pas puisque Keddar fait partie (en théorie) des
privilégiés de la fédération, ceux qui paraissent bénéficier d’une bonne prise
en charge. N’a-t-il pas été de tous les stages de Toufik Makhloufi avec
pour coach le manager du demi-fond français, Philippe Dupont ? Compte tenu
de la qualité du groupe d’entraînement, il est possible de considérer que
Keddar a été gâté. Il s’entraine avec un champion olympique, un champion
d’Europe, etc.
Mis à part, la course
au minima dans laquelle il a du s’engager, Keddar ne critique pas excessivement
la fédération. Il a pu mener à son terme, dans de bonnes conditions, sa
préparation prolongée jusqu’après le départ de l’avion spécial affrété par le
COA, le 27 juillet. C’est ce que nous comprenons lorsqu’il dit : «J’ai
rejoint Rio le 9 août, après avoir bouclé ma préparation en France en compagnie
de Makhloufi et de notre coach Philippe Dupont ». Makhloufi et
Keddar sont restés à Font Romeu jusqu’à la dernière minute pour profiter des
effets bénéfiques de l’entrainement en altitude. Près de 15 jours
supplémentaires de préparation loin des curieux, de l’agitation.
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