Le mouvement sportif connait parfaitement
la notion de cycles. Selon les discours méthodologiques qui ont cours dans ce
milieu, la préparation comporte des microcycles et des macrocycles. Le cycle
olympique (une olympiade) est l’un d’entre eux. 2016 a vu l’achèvement d’un
cycle. 2017 entame un nouveau cycle.
Dans la vie sportive, le cycle est
rythmé par un début et une fin (jeux olympiques). Mais aussi par des échéances intermédiaires que sont les championnats régionaux ou
mondiaux et les jeux régionaux (méditerranéens, africains, islamiques, etc.).
Ces moments sont l’occasion pour chacun des intervenants dans la dynamique sportive de faire une pause,
un point de situation, d’intervenir en temps opportun dans un processus
préalablement réfléchi. D’apporter si nécessaire des retouches, des
aménagements, des chambardements. Pour dépasser le statut de champions en vue
d’atteindre celui de….. Dieux des stades.
La réussite sportive repose sur une
base duale (entraineurs-athlètes). On oublie souvent, dans un souci
d’occultation de la réalité ou par
négligence intellectuelle, que viennent se greffer sur ce duo important des
adjuvants (dans le sens donné à ce mot
par T. Todorov - dans son analyse structurale des contes russes - d’apporteurs
de soutiens, d’aides multiformes souvent négligées) que sont les staffs médical
et logistique, les clubs, les ligues, la fédération, le comité olympique, les
pouvoirs publics, les opérateurs économiques permettant in fine l’optimisation
de la relation de départ dans laquelle s’accordent les qualités physiques et
morales de l’athlète et la compétence de l’entraîneur.
La fin d’une relation
athlète-entraîneur est un moment non négligeable dans un cycle. Elle impacte
(on a tendance à la passer sous silence) les objectifs préalablement définis.
Dans un sens ou dans un autre.
Ailleurs, là où athlétisme baigne
dans un bocal dont l’eau n’est pas polluée, la fin de la relation, la rupture,
le divorce de la base duale est certes un moment critique, douloureux qui
trouve place dans les médias lorsque les protagonistes possèdent les attributs
pour faire la « Une ».
Chez nous, comme le divorce dans la
vie civile, longtemps objet de tabous qu’il fallait à tout prix dissimuler avant
qu’il ne verse dans la banalité, la fin de la relation entre un athlète de
premier plan et son entraîneur est placée sous la loi de l’omerta.
Larbi Bouraâda et Mahour Bacha se
sont séparés. Cette éventualité était dans l’air depuis des mois. Certains s’avancent
à dire depuis les championnats du monde de Pékin. D’autres la datent depuis les
championnats du monde en salle de Portland et…..le forfait douteux (et si riche
en événements accessoires) enregistré. Un forfait que n’aurait pas digéré
Bouraâda et qui aurait conduit d’abord à une séparation puis à une
réconciliation via « Moh » Hocine appelé à servir
d’intermédiaire entre les membres du couple en désaccord.
Depuis les Jeux Olympiques (nous
verrons cela de plus près dans la série de chroniques « Polémiques »),
Larbi Bouraâda avait pris ses distances avec les déclarations de son entraîneur
et avec la fédération qu’il a accusé de ne pas soutenir comme il convient (une
notion ambiguë dans la bouche d’un privilégié du système fédéral) les athlètes
susceptibles de remporter des médailles.
Mahour Bacha, dans une déclaration
télévisée très surprenante lorsque l’on connait le personnage et son
égocentrisme, a préconisé que la préparation de Larbi Bouraâda soit confié à
d’autres entraîneurs mieux armés pour le très haut niveau. Une annonce
diplomatique de la rupture des relations…sportives ? Dans son esprit et
dans celui des décideurs, cet expert en épreuves combinées ne se trouve pas sur
le territoire national.
Quasi simultanément, ce fut le
président du comité olympique qui annonça l’intention des pouvoirs publics
d’accorder une meilleur prise en charge au décathlonien. Sans entrer dans les
détails. Normal, car peu de temps auparavant, ce même président avait confié
que la préparation serait du ressort des fédérations et que le COA ne s’y
impliquerait pas.
A l’approche du changement d’année
calendaire, selon un consultant ayant assisté à un entretien radiodiffusé de
Bouraâda, celui-ci a fait part de la séparation, un divorce sans tapage
médiatique puisque l’athlète complet a sobrement
indiqué : « Il sait et je sais pourquoi nous nous séparons ».
Une façon de dire, il y a rien à voir ou plutôt à savoir. Le puits restera
couvert. D’ailleurs, si Bouraâda devait s’exprimer, il devrait ouvrir la page
avec ses premiers pas dans sa collaboration avec Mahour Bacha.
Ceci étant, l’année 2017 a été
entamée. Pour les athlètes le sommet de la saison athlétique sera les
championnats du monde d’athlétisme de Londres. Et, Larbi Bouraâda n’a pas
officiellement d’entraîneur.
Deux pistes ont été évoquées. L’une
d’elle (celle d’un entraîneur ukrainien) aurait été écartée. La fédération (ou
plus exactement, selon les discours qui fleurissent dans les couloirs de la
maison des fédérations) le président Bouras aurait proposé un entraîneur cubain.
Les commentaires que nous avons
entendus sont si désobligeants que nous préférons ne pas en dire plus si ce
n’est que la tendance générale laisse à penser à la poursuite de la fameuse
préparation biologique et qu’une autre (minoritaire certes mais mieux imprégnée
des mœurs du « clan satanique ») évoque l’idée de
partage.
Dire de ces commentaires qu’ils ne
sont pas le fait de membres de la « famille athlétisme »
est une indication sur cette aura maléfique
entoure qui cette fédération et que les dessous des affaires de l’athlétisme
ont franchi les parois des baraques de la maison vermoulue des fédérations.
Mais, en ce début de mois de
janvier 2017, rien n’a encore été décidé. Nous devons supposer (nos amis
lecteurs régulièrement présents au stade annexe sont mis à contribution pour
confirmer ou infirmer cette supposition) que Larbi Bouraâda a repris les
entraînements sous la coupe de « Moh » Hocine, le
substitut fédéral polyvalent, adjoint patenté de Mahour Bacha.
Pendant ce temps, les journées passent.
Bouraâda, à son retour de Londres (où le retrait d’Ashton Eaton le rapproche d’une
médaille) pourra reprendre, sans aucun souci et arguments à l’appui, avec les intonations de la
sincérité, qui jusqu’à présent lui est déniée, le refrain qu’il avait entonné
au retour de Rio. Ce refrain dans lequel il disait qu’à la fédération on (les
responsables) ne pensait aux échéances importantes que dans les mois qui
précèdent.
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