mardi 10 janvier 2017

Bouraâda en rade au Sato


Le mouvement sportif connait parfaitement la notion de cycles. Selon les discours méthodologiques qui ont cours dans ce milieu, la préparation comporte des microcycles et des macrocycles. Le cycle olympique (une olympiade) est l’un d’entre eux. 2016 a vu l’achèvement d’un cycle. 2017 entame un nouveau cycle.
Dans la vie sportive, le cycle est rythmé par un début et une fin (jeux olympiques). Mais aussi par des  échéances intermédiaires  que sont les championnats régionaux ou mondiaux et les jeux régionaux (méditerranéens, africains, islamiques, etc.). Ces moments sont l’occasion pour chacun des intervenants  dans la dynamique sportive de faire une pause, un point de situation, d’intervenir en temps opportun dans un processus préalablement réfléchi. D’apporter si nécessaire des retouches, des aménagements, des chambardements. Pour dépasser le statut de champions en vue d’atteindre celui de….. Dieux des stades.
La réussite sportive repose sur une base duale (entraineurs-athlètes). On oublie souvent, dans un souci d’occultation de la  réalité ou par négligence intellectuelle, que viennent se greffer sur ce duo important des adjuvants  (dans le sens donné à ce mot par T. Todorov - dans son analyse structurale des contes russes - d’apporteurs de soutiens, d’aides multiformes souvent négligées) que sont les staffs médical et logistique, les clubs, les ligues, la fédération, le comité olympique, les pouvoirs publics, les opérateurs économiques permettant in fine l’optimisation de la relation de départ dans laquelle s’accordent les qualités physiques et morales de l’athlète et la compétence de l’entraîneur.
La fin d’une relation athlète-entraîneur est un moment non négligeable dans un cycle. Elle impacte (on a tendance à la passer sous silence) les objectifs préalablement définis. Dans un sens ou dans un autre.
Ailleurs, là où athlétisme baigne dans un bocal dont l’eau n’est pas polluée, la fin de la relation, la rupture, le divorce de la base duale est certes un moment critique, douloureux qui trouve place dans les médias lorsque les protagonistes possèdent les attributs pour faire la « Une ».
Chez nous, comme le divorce dans la vie civile, longtemps objet de tabous qu’il fallait à tout prix dissimuler avant qu’il ne verse dans la banalité, la fin de la relation entre un athlète de premier plan et son entraîneur est placée sous la loi de l’omerta.
Larbi Bouraâda et Mahour Bacha se sont séparés. Cette éventualité était dans l’air depuis des mois. Certains s’avancent à dire depuis les championnats du monde de Pékin. D’autres la datent depuis les championnats du monde en salle de Portland et…..le forfait douteux (et si riche en événements accessoires) enregistré. Un forfait que n’aurait pas digéré Bouraâda et qui aurait conduit d’abord à une séparation puis à une réconciliation via « Moh » Hocine appelé à servir d’intermédiaire entre les membres du couple en désaccord.
Depuis les Jeux Olympiques (nous verrons cela de plus près dans la série de chroniques « Polémiques »), Larbi Bouraâda avait pris ses distances avec les déclarations de son entraîneur et avec la fédération qu’il a accusé de ne pas soutenir comme il convient (une notion ambiguë dans la bouche d’un privilégié du système fédéral) les athlètes susceptibles de remporter des médailles.
Mahour Bacha, dans une déclaration télévisée très surprenante lorsque l’on connait le personnage et son égocentrisme, a préconisé que la préparation de Larbi Bouraâda soit confié à d’autres entraîneurs mieux armés pour le très haut niveau. Une annonce diplomatique de la rupture des relations…sportives ? Dans son esprit et dans celui des décideurs, cet expert en épreuves combinées ne se trouve pas sur le territoire national.
Quasi simultanément, ce fut le président du comité olympique qui annonça l’intention des pouvoirs publics d’accorder une meilleur prise en charge au décathlonien. Sans entrer dans les détails. Normal, car peu de temps auparavant, ce même président avait confié que la préparation serait du ressort des fédérations et que le COA ne s’y impliquerait pas.
A l’approche du changement d’année calendaire, selon un consultant ayant assisté à un entretien radiodiffusé de Bouraâda, celui-ci a fait part de la séparation, un divorce sans tapage médiatique puisque l’athlète complet a  sobrement indiqué : « Il sait et je sais pourquoi nous nous séparons ». Une façon de dire, il y a rien à voir ou plutôt à savoir. Le puits restera couvert. D’ailleurs, si Bouraâda devait s’exprimer, il devrait ouvrir la page avec ses premiers pas dans sa collaboration avec Mahour Bacha.
Ceci étant, l’année 2017 a été entamée. Pour les athlètes le sommet de la saison athlétique sera les championnats du monde d’athlétisme de Londres. Et, Larbi Bouraâda n’a pas officiellement d’entraîneur.
Deux pistes ont été évoquées. L’une d’elle (celle d’un entraîneur ukrainien) aurait été écartée. La fédération (ou plus exactement, selon les discours qui fleurissent dans les couloirs de la maison des fédérations) le président Bouras aurait proposé un entraîneur cubain.
Les commentaires que nous avons entendus sont si désobligeants que nous préférons ne pas en dire plus si ce n’est que la tendance générale laisse à penser à la poursuite de la fameuse préparation biologique et qu’une autre (minoritaire certes mais mieux imprégnée des mœurs du « clan satanique ») évoque l’idée de partage.
Dire de ces commentaires qu’ils ne sont pas le fait de membres de la « famille athlétisme » est une indication  sur cette aura maléfique entoure qui cette fédération et que les dessous des affaires de l’athlétisme ont franchi les parois des baraques de la maison vermoulue des fédérations.
Mais, en ce début de mois de janvier 2017, rien n’a encore été décidé. Nous devons supposer (nos amis lecteurs régulièrement présents au stade annexe sont mis à contribution pour confirmer ou infirmer cette supposition) que Larbi Bouraâda a repris les entraînements sous la coupe de « Moh » Hocine, le substitut fédéral polyvalent, adjoint patenté de Mahour Bacha. 

Pendant ce temps, les journées passent. Bouraâda, à son retour de Londres (où le retrait d’Ashton Eaton le rapproche d’une médaille) pourra reprendre, sans aucun souci et arguments  à l’appui, avec les intonations de la sincérité, qui jusqu’à présent lui est déniée, le refrain qu’il avait entonné au retour de Rio. Ce refrain dans lequel il disait qu’à la fédération on (les responsables) ne pensait aux échéances importantes que dans les mois qui précèdent.

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