Au-delà de Nouria Benida-Merah, que Kamel Benmissi dû
réconforter après l’exclusion des champions olympiques de la composante
statutaire de l’assemblée générale de la FAA, c’est l’inexistante exemplarité
des champions olympiques, leur place
dans la famille de l’athlétisme qui est mise en avant.
Ils sont pourtant peu nombreux. Seulement quatre athlètes
ont pu conquérir cette position mondialement
convoitée par des millions d’athlètes dispersés sur la planète. Beaucoup
sont appelés, peu sont admis dans ce cénacle réduit: Hassiba Boulmerka,
Noureddine Morceli, Nouria Benida-Merah, Toufik Makhloufi.
Quatre champions olympiques (toutes disciplines sportives
confondues et curieusement auréolés de la médaille de vermeil dans la seule et
unique épreuves du 1 500 mètres), deux hommes et deux femmes (comme un
symbole fort dans les palmarès de cette parité présente dans les discours et
les textes par l’adjonction d’un alinéa promouvant la représentativité féminine dans la composante du bureau fédéral
mais absente dans la réalité) à rajouter aux 96 membres constituant l’assemblée
générale de la FAA où pullulent 68 présidents de ligues (les 48 ligues de
wilaya) et de clubs (ceux des 20 meilleurs clubs de la classification nationale
établis sur la base de la performance et des résultats aux championnats
nationaux).
Se souvenant qu’il
a vu Nouria Benida-Merah « quitter la salle en pleurs »,
il note que, au sein d’autres nations athlétiques, ces champions olympiques
bénéficient d’une aura, d’une considération sans commune mesure avec celle qui
leur est réservée chez nous : « nos voisins de l’Ouest ont
placé tous leurs champions au niveau des instances internationales et les
nôtres, on ne les invite même pas aux AG. C’est malheureux ».
Nawel El Moutawakel, la championne olympique du 400 mètres
haies des jeux olympiques de Los Angeles (1984) occupe des fonctions de premier
plan dans l’instance internationale olympique et dans le gotha sportif mondial.
Un rôle que l’on ne peut décemment pas comparer à celui de Hassiba, de
Noureddine et de Nouria dans les instances athlétiques algériennes.
Heureusement que le comité olympique national, rattrapant un peu cet impair, a
intégré les médaillés olympiques et leur a confié quelques missions.
Le propos de Kamel Benmissi est excessif. Il dénote cependant
que la représentation nationale au sein de l’instance athlétique est dans la logique mécanique de la
versatilité des hommes occupant les fonctions fédérales. Les compétences
nationales (aussi modestes soient-elles) reconnues au plan international ne
font toujours les affaires de ceux qui sont en poste à la fédération
privilégiant les intérêts particuliers à l’intérêt général. Abderrahmane Belaid
ancien secrétaire général de la FAA, continue à faire partie de la
confédération africaine en tant que membre honorifique. En dépit de l’opposition
de la FAA présidée par Bouras. Mais, combien d’autres sont exclus.
L’exemple montré par ces champions – y compris le dernier, Toufik
Makhloufi, le double médaillé des jeux olympiques de Rio de Janeiro (2016) que
l’on exhibe avec ostentation comme on le fit avec ses prédécesseurs… avant qu’ils
ne soient remisés dans les oubliettes dont on ne les sort que pour parader (le
temps d’une cérémonie ou d’un événement) aux côtés des nouveaux seigneurs de la
discipline – relève (nous devons en convenir) des arts théâtral et cinématographique.
Benmissi ne le dit pas en ces termes. Il le fait comprendre à demi-mots à ceux
qui connaissent vraiment les lieux hantés par la médiocrité.
Lorsqu’il évoque la dérive administrative et financière (que
l’on a pu percevoir dans la conservation des devises allouées dans le cadre des
missions, des stages et des compétitions à l’étranger) qui d’après lui ne
revêtirait pas un caractère de gravité de première ou de grande importance, cet
aspect est latent et sert à la promotion des cousins et des copains.
C’est en portant un regard se voulant inquisiteur sur la
pratique de l’athlétisme qu’il observe ces « autres choses graves »
qu’il traduit en deux phrases : « Sur les 48 wilayas du pays,
il n’y a pas 15 ligues qui travaillent sérieusement. C’est l’indifférence
totale ». Un avis partagé par tous ceux qui sont par tous les
temps au contact du terrain et des jeunes. La valeur travail est absente dans
la maison athlétisme. Supplantée qu’elle est par les discours et les apparences
des apparatchiks accompagnés (ainsi que le disent d’autres aussi acerbes) par l’accaparement
des subventions.
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