dimanche 19 mars 2017

AGE de la FAA (8), ces champions exclus

Au-delà de Nouria Benida-Merah, que Kamel Benmissi dû réconforter après l’exclusion des champions olympiques de la composante statutaire de l’assemblée générale de la FAA, c’est l’inexistante exemplarité des champions olympiques,  leur place dans la famille de l’athlétisme qui est mise en avant.
Ils sont pourtant peu nombreux. Seulement quatre athlètes ont pu conquérir cette position mondialement  convoitée par des millions d’athlètes dispersés sur la planète. Beaucoup sont appelés, peu sont admis dans ce cénacle réduit: Hassiba Boulmerka, Noureddine Morceli, Nouria Benida-Merah, Toufik Makhloufi.
Quatre champions olympiques (toutes disciplines sportives confondues et curieusement auréolés de la médaille de vermeil dans la seule et unique épreuves du 1 500 mètres), deux hommes et deux femmes (comme un symbole fort dans les palmarès de cette parité présente dans les discours et les textes par l’adjonction d’un alinéa promouvant la représentativité  féminine dans la composante du bureau fédéral mais absente dans la réalité) à rajouter aux 96 membres constituant l’assemblée générale de la FAA où pullulent 68 présidents de ligues (les 48 ligues de wilaya) et de clubs (ceux des 20 meilleurs clubs de la classification nationale établis sur la base de la performance et des résultats aux championnats nationaux).
 Se souvenant qu’il a  vu Nouria Benida-Merah « quitter la salle en pleurs », il note que, au sein d’autres nations athlétiques, ces champions olympiques bénéficient d’une aura, d’une considération sans commune mesure avec celle qui leur est réservée chez nous : « nos voisins de l’Ouest ont placé tous leurs champions au niveau des instances internationales et les nôtres, on ne les invite même pas aux AG. C’est malheureux ».
Nawel El Moutawakel, la championne olympique du 400 mètres haies des jeux olympiques de Los Angeles (1984) occupe des fonctions de premier plan dans l’instance internationale olympique et dans le gotha sportif mondial. Un rôle que l’on ne peut décemment pas comparer à celui de Hassiba, de Noureddine et de Nouria dans les instances athlétiques algériennes. Heureusement que le comité olympique national, rattrapant un peu cet impair, a intégré les médaillés olympiques et leur a confié quelques missions.
Le propos de Kamel Benmissi est excessif. Il dénote cependant que la représentation nationale au sein de l’instance athlétique  est dans la logique mécanique de la versatilité des hommes occupant les fonctions fédérales. Les compétences nationales (aussi modestes soient-elles) reconnues au plan international ne font toujours les affaires de ceux qui sont en poste à la fédération privilégiant les intérêts particuliers à l’intérêt général. Abderrahmane Belaid ancien secrétaire général de la FAA, continue à faire partie de la confédération africaine en tant que membre honorifique. En dépit de l’opposition de la FAA présidée par Bouras. Mais, combien d’autres sont exclus.
L’exemple montré par ces champions – y compris le dernier, Toufik Makhloufi, le double médaillé des jeux olympiques de Rio de Janeiro (2016) que l’on exhibe avec ostentation comme on le fit avec ses prédécesseurs… avant qu’ils ne soient remisés dans les oubliettes dont on ne les sort que pour parader (le temps d’une cérémonie ou d’un événement) aux côtés des nouveaux seigneurs de la discipline – relève (nous devons en convenir)  des arts théâtral et cinématographique. Benmissi ne le dit pas en ces termes. Il le fait comprendre à demi-mots à ceux qui connaissent vraiment les lieux hantés par la médiocrité.
Lorsqu’il évoque la dérive administrative et financière (que l’on a pu percevoir dans la conservation des devises allouées dans le cadre des missions, des stages et des compétitions à l’étranger) qui d’après lui ne revêtirait pas un caractère de gravité de première ou de grande importance, cet aspect est latent et sert à la promotion des cousins et des copains.

C’est en portant un regard se voulant inquisiteur sur la pratique de l’athlétisme qu’il observe ces « autres choses graves » qu’il traduit en deux phrases : « Sur les 48 wilayas du pays, il n’y a pas 15 ligues qui travaillent sérieusement. C’est l’indifférence totale ». Un avis partagé par tous ceux qui sont par tous les temps au contact du terrain et des jeunes. La valeur travail est absente dans la maison athlétisme. Supplantée qu’elle est par les discours et les apparences des apparatchiks accompagnés (ainsi que le disent d’autres aussi acerbes) par l’accaparement des subventions.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire