Dans une déclaration
récente à la presse, Kamel Benmissi a eu l’audace (dans un espace qui se tait,
l’expression est adéquate) de dire qu’« on a ramené 2 000 euros de
médicaments qui existent sur le marché algérien, et des produits dopants, mais
personne n’a été inquiété ».
Ce qui est dérangeant
dans cette information révélée publiquement par Kamel Benmissi qui ainsi outrepasse
les habitudes qui sévissent dans le
milieu, nous nous trouverions dans une situation d’importation (frauduleuse et
sous le couvert d’une délégation) de produits dopants que l’on imagine très (si
l’on en croit ce qui se dit à ce sujet) répandus en Russie. Observons que, peu
de temps après, cette nation athlétique de premier plan deviendra la cible des
instances internationales et de la presse anglo-saxonne, allemande, britannique
et américaine.
La Russie est un pays
où (comme sous d’autres cieux tels qu’en Jamaïque, au Kenya, en Turquie, au
Maroc et de plus en plus dans les pays du Golfe persique), selon les suspicions
dispersées par un très influent réseau médiatique, les enquêtes menées par les
instances internationales (AMA et IAAF) et enfin la lecture de la liste des
athlètes bannis ne recouvrant pas totalement les soupçons, le fléau du dopage ferait
des ravages.
En Russie, comme au
temps de l’Union des Républiques Socialistes et Soviétiques (URSS) et du
« bloc de l’Est », le système étatique aurait été
maintenu. Une notion qui inclus au moins la bienveillance des autorités et au
pire à leur instigation quand ce n’est pas avec leur collaboration efficiente.
En aparté, aux oreilles
qui veulent bien l’écouter, Kamel Benmissi laisse comprendre que ce « personne »
est aussi un mot renvoyant, sur le plan sémantique, à l’absence de réactions.
Il présente les caractéristiques de Polyphème le Cyclope, le géant à l’œil
unique, éborgné par Ulysse (roi
d’Ithaque et héros de l’ « Odyssée » de
l’aède grec Homère) qui le mis par conséquent dans l’incapacité de voir ce qui
se déroule dans son environnement immédiat.
Ce « personne »,
lorsque l’on s’intéresse un tant soit peu à ce sujet, et que Benmissi ne
dissimule pas, serait le ministère de la jeunesse et des sports. Une
institution sportive nationale qui, dans ce dossier des championnats du monde
de Moscou, aurait pris ses responsabilités en successivement diligentant une
enquête sur cette affaire via les services de son Inspection Générale, puis en
prenant une décision conservatoire de suspension de mandat du responsable
concerné (le chef de délégation)….. avant de fermer le dossier (ou du moins le
laisser devenir poussiéreux) et laisser,
quelques mois plus tard, la fédération réhabiliter l’élu. Entre temps, le
titulaire du département ministériel avait changé.
Du point de vue de
Benmissi (il développe souvent ce point de vue dans ses diatribes à l’encontre
de l’instance fédérale), la fédération, concernée par cette affaire, ne pouvait
en aucune façon réagir, mener une enquête objective. L’implication (directe ou
indirecte) d’Amar Bouras et d’Ahmed Mahour Bacha dans le dopage de la fille du
premier et de deux athlètes entraînés par le second rendait inopérante toute
velléité de dévoiler la réalité. Il les considère si ce n’est d’être les
auteurs de cette importation d’en être complices.
Pour comprendre ce
raisonnement, cette perception subjective, il faut remonter à juin 2012 (cf.
les chroniques de 2016 sur le sujet) quand Zahra et Larbi furent attrapés par
la patrouille anti-dopage provoquant des déclarations de ces deux responsables
de l’athlétisme algériens et des plaintes qu’ils auraient déposées….apparemment
sans suite.
A la relecture des
chroniques que nous avons écrites sur le sujet, il apparaitra que, le temps
d’une olympiade, Larbi Bouraâda est resté silencieux. Pendant plus de quatre
ans ! Depuis qu’il fut pris en flagrant délit de dopage, jusqu’à il y a
peu. Quelques mois en fait.
Depuis ces jeux
olympiques de Rio où il fut, selon une analyse proposée des déclarations à la
presse des protagonistes de la « crise de Rio », une
marionnette (de plus en plus récalcitrante) entre les mains de Mahour Bacha.
Dès les championnats du monde de Pékin (août
2015), des indices puisés dans les rumeurs avaient laissé penser que Larbi
Bouraâda n’était plus en complète symbiose avec son entraîneur. Larbi Bouraâda
aurait compris que la présence de Mahour Bacha à ses côtés lui portait
préjudice.
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