mardi 4 avril 2017

Les Algériens et le dopage (5), La dénonciation de Benmissi

Dans une déclaration récente à la presse, Kamel Benmissi a eu l’audace (dans un espace qui se tait, l’expression est adéquate) de dire qu’« on a ramené 2 000 euros de médicaments qui existent sur le marché algérien, et des produits dopants, mais personne n’a été inquiété ».

Ce qui est dérangeant dans cette information révélée publiquement par Kamel Benmissi qui ainsi outrepasse  les habitudes qui sévissent dans le milieu, nous nous trouverions dans une situation d’importation (frauduleuse et sous le couvert d’une délégation) de produits dopants que l’on imagine très (si l’on en croit ce qui se dit à ce sujet) répandus en Russie. Observons que, peu de temps après, cette nation athlétique de premier plan deviendra la cible des instances internationales et de la presse anglo-saxonne, allemande, britannique et américaine.

La Russie est un pays où (comme sous d’autres cieux tels qu’en Jamaïque, au Kenya, en Turquie, au Maroc et de plus en plus dans les pays du Golfe persique), selon les suspicions dispersées par un très influent réseau médiatique, les enquêtes menées par les instances internationales (AMA et IAAF) et enfin la lecture de la liste des athlètes bannis ne recouvrant pas totalement les soupçons, le fléau du dopage ferait des ravages. 

En Russie, comme au temps de l’Union des Républiques Socialistes et Soviétiques (URSS) et du « bloc de l’Est », le système étatique aurait été maintenu. Une notion qui inclus au moins la bienveillance des autorités et au pire à leur instigation quand ce n’est pas avec leur collaboration efficiente.

En aparté, aux oreilles qui veulent bien l’écouter, Kamel Benmissi laisse comprendre que ce « personne » est aussi un mot renvoyant, sur le plan sémantique, à l’absence de réactions. Il présente les caractéristiques de Polyphème le Cyclope, le géant à l’œil unique, éborgné  par Ulysse (roi d’Ithaque et héros de l’ « Odyssée » de l’aède grec Homère) qui le mis par conséquent dans l’incapacité de voir ce qui se déroule dans son environnement immédiat.

Ce « personne », lorsque l’on s’intéresse un tant soit peu à ce sujet, et que Benmissi ne dissimule pas, serait le ministère de la jeunesse et des sports. Une institution sportive nationale qui, dans ce dossier des championnats du monde de Moscou, aurait pris ses responsabilités en successivement diligentant une enquête sur cette affaire via les services de son Inspection Générale, puis en prenant une décision conservatoire de suspension de mandat du responsable concerné (le chef de délégation)….. avant de fermer le dossier (ou du moins le laisser devenir  poussiéreux) et laisser, quelques mois plus tard, la fédération réhabiliter l’élu. Entre temps, le titulaire du département ministériel avait changé.

Du point de vue de Benmissi (il développe souvent ce point de vue dans ses diatribes à l’encontre de l’instance fédérale), la fédération, concernée par cette affaire, ne pouvait en aucune façon réagir, mener une enquête objective. L’implication (directe ou indirecte) d’Amar Bouras et d’Ahmed Mahour Bacha dans le dopage de la fille du premier et de deux athlètes entraînés par le second rendait inopérante toute velléité de dévoiler la réalité. Il les considère si ce n’est d’être les auteurs de cette importation d’en être complices.

Pour comprendre ce raisonnement, cette perception subjective, il faut remonter à juin 2012 (cf. les chroniques de 2016 sur le sujet) quand Zahra et Larbi furent attrapés par la patrouille anti-dopage provoquant des déclarations de ces deux responsables de l’athlétisme algériens et des plaintes qu’ils auraient déposées….apparemment sans suite.  

A la relecture des chroniques que nous avons écrites sur le sujet, il apparaitra que, le temps d’une olympiade, Larbi Bouraâda est resté silencieux. Pendant plus de quatre ans ! Depuis qu’il fut pris en flagrant délit de dopage, jusqu’à il y a peu. Quelques mois en fait.

Depuis ces jeux olympiques de Rio où il fut, selon une analyse proposée des déclarations à la presse des protagonistes de la « crise de Rio », une marionnette (de plus en plus récalcitrante) entre les mains de Mahour Bacha.


 Dès les championnats du monde de Pékin (août 2015), des indices puisés dans les rumeurs avaient laissé penser que Larbi Bouraâda n’était plus en complète symbiose avec son entraîneur. Larbi Bouraâda aurait compris que la présence de Mahour Bacha à ses côtés lui portait préjudice. 

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