Au retour des jeux
olympiques de Rio, la collaboration qui liait Bouraâda et Ahmed Mahour Bach a été rompue. A la surprise générale ! D’autant
que la rupture a été à l’initiative médiatique du second. Le coach a avoué sur
la place publique, via la presse télévisée, son incapacité à poursuivre sa
mission auprès de l’athlète, à le mener plus loin dans la hiérarchie mondiale. Le
super-entraîneur d’athlétisme algérien reconnaissait (c’est la stupéfaction du
siècle naissant) avoir atteint ses limites et admet l’impossibilité d’apporter
à son ex-poulain les moyens indispensables pour franchir les dernières marches
de la gloire.
En filigrane, il fallait
sans doute apercevoir la fin de la tentative de coup d’Etat mené contre les instances sportives. Bouraâda,
encore une fois, a gardé le silence bien qu’il ait été utilisé comme bélier
dans une tentative d’éperonner le mouvement olympique algérien. Il faut
reconnaitre que, pourtant, quelques jours plus tôt, alors que la délégation
algérienne n’avait pas encore quitté Rio et juste après avoir achevé son
décathlon olympique, il avait redressé la tête, fait face.
Sa prise de parole dans
la presse officielle, laissait apparaitre pour la première fois que des
dissensions traversaient le duo. Bouraâda, dans un contexte différent de celui
du stade annexe, totalement ouvert sur le microcosme sportif. Par sa rencontre
avec les responsables, il avait découvert qu’il avait été dupé.
Bouraâda, en fin mars
2017, confirma ce que nous avions décelé. La relation n’était plus sereine.
L’interview a montré que la dernière année, celle séparant les championnats du
monde de Pékin des jeux olympiques de Rio a été marquée par trois moments de
tension : les championnats du monde de Pékin, les championnats du monde en
salle de Portland et cet avant jeux olympiques qui n’a pas débordé dans la presse.
Ce moment de l’interview vient expliquer a posteriori la présence de « Moh »
Hocine dans la délégation algérienne et
le rôle qu’il a joué.
Il avait apporté la
contradiction aux déclarations de Mahour Bacha. Le sujet de la discordance
apparue au grand jour a été celui de la
voiture officielle qui aurait dû l’accompagner pour sa séance de técarthérapie.
En s’écartant de la voie que lui traçait antérieurement Mahour Bacha, Larbi
Bouraâda montrait l’envie d’emprunter le chemin de l’émancipation. Bouraâda a
certainement ressenti qu’il était le dindon de la farce.
Mahour Bacha a été
surpris par l’attitude de Larbi Bouraâda d’autant qu’un peu plus tard,
l’athlète (en prélude aux déclarations de Toufik Makhloufi sur les responsables
sportifs) s’en prenait véhément à la fédération d’athlétisme. Nul ne
s’attendait à une telle prise de position.
Dans des déclarations
récentes publiées sur un site d’informations générales, Bouraâda est revenu sur
l’arrêt de sa collaboration avec Mahour Bacha et de sa présence en France
auprès d’un entraîneur français (choisi et rémunéré par le COA ce qui serait à
l’origine des atermoiements pour la désignation de son nouvel entraîneur qui
selon les vœux exprimés par Mahour Bacha et Amar Bouras auraient dû être ressortissant
d’Ukraine ou de Cuba) dans la perspective ambitieuse d’une place sur le podium
des championnats du monde de cet été.
Il y affirme sans circonvolutions langagières qu’il
n’avait plus totalement confiance en son coach avec lequel il avait passé de
nombreuses années. Depuis son retour après sa suspension, chaque compétition,
déclara-t-il, était marquée par la hantise d’être à nouveau contrôlé
positivement : « Quand je suis revenu à la compétition, je vous
avoue qu’à chaque fois que je subissais un contrôle, je tremblais comme une
feuille. Entre moi et mon entraîneur, il n’y avait plus de confiance ».
Nous devons convenir
que cette crainte n’a pas été la seule motivation de ce changement. Zahra
Bouras, dès les semaines qui suivirent son contrôle positif, avait affronté
médiatiquement son ancien entraîneur. A la fin de la suspension, elle s’est
exilée dans un club de Constantine, ville natale de son père et a pris une
autre licence dans un club du Sud de la France. Sa tentative de reprendre sa
carrière sportive n’a pas répondu à ses attentes avec des chronos éloignés des
2 minutes aux 800.
Bouraâda est resté s’entraîner
avec Mahour Bacha disposant du soutien précieux du président de la fédération,
Amar Bouras.
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