jeudi 13 avril 2017

Les Algériens et le dopage (9), La valse à deux pas de Bouraâda

Bouraâda le dopé est revenu dans l’estime des Algériens depuis sa belle aventure en terre brésilienne. Malgré l’échec, grâce à sa combativité.

Après ses instants de gloire, un accueil de star à l’aéroport d’Alger et dans la petite ville où il réside, il était attendu sur le thème du dopage relégué en marge. Nul ne sait intéresser sérieusement à ce sujet éminemment dérangeant pour la périphérie sportive.

A notre grand désappointement qui est également celui de ceux qui attendaient beaucoup de cette intervention), il n’a pas été très prolixe sur ce sujet. Les espérances de l’entendre enfin impliquer (ou mettre hors de cause) directement Mahour Bacha ont été déçues.

Les « amis » de ce dernier, sans avoir vu la vidéo, se sont fait entendre. Leurs interventions ont été bien évidemment orientées dans le sens que l’on devine être celui de l’« amitié », celui de la défense de leur héros. Les réactions sont significatives car faisant porté par Bouraâda l’habit de traitre. Tout a été fait pour discréditer celui qu’ils ont porté quelques mois plus tôt sur leurs épaules.

Dans le corpus documentaire (dont l’interview télévisée) que nous avons à notre disposition, la prise de parole de Bouraâda est édulcorée. Quelque part, Mahour Bacha n’a pas tort. Elle semble avoir été commandée et dirigée. Le recordman d’Afrique des épreuves combinées évoque seulement cette hantise (naturelle pour celui pris la main dans le sac) qui l’a habité depuis qu’il a repris la compétition.

Le sujet du dopage est esquivé. Bouraâda, à cause de cette suspension déstabilisatrice de deux années, a vu sa crédulité, sa routine et ses certitudes bousculées sur leurs fondements. Il ne dit pas  que, pendant la période de suspension de deux années, il a été soutenu par son entraîneur la fédération algérienne d’athlétisme. A propos de Driouch, Kyle Barber avait parlé d’un prix du silence.

Ce sujet fait partie des secrets de famille qu’il ne faut pas porter sur la place publique. Il en sait indirectement quelque chose. Encore qu’il soit difficile de penser (le sujet ayant été bien caché comme le fut le montant des dossiers de sortie dont il a bénéficié) que Mahour Bacha (ou Bouras) ait évoqué devant lui cette situation répréhensible du point de vue réglementaire.

Le soutien que lui apporta la fédération algérienne fut mal apprécié par la fédération internationale qui adressa une mise en garde à la FAA. Pourtant, on saura plus tard que l’IAAF n’est pas indemne de dérapages dans ce domaine ultra-sensible.

La question du dopage n’a pas été abordée. C’est un passé qu’il (Bouraâda et son entourage proche ainsi que tous ceux qui ont besoin de ses exploits et de cette image forte d’une Algérie qui gagne qu’il véhicule) vaut mieux oublier et faire oublier. Nous ne saurions dire si l’enfant d’Ouled Hedjadj a effacé de sa mémoire ce moment douloureux (nous ne le croyons pas après avoir vu la vidéo) alors que Mahour Bacha semble être habité par la crainte que suscite la résurgence de ses vieux démons.

Les déclarations de Bouraâda (comparées à celles de Zahra Bouras) n’ont que peu de poids. Elles ont cependant conduit Mahour Bacha (certainement à titre préventif) à réagir sur son compte Facebook qui est sans doute le seul moyen qu’il ait à sa disposition pour faire entendre sa voix, pour être entendu ses aficionados et par la presse.

Depuis ses actions de guérilla contre l’ordre établi, ses déclarations intempestives contre les instances du mouvement olympique honni qui l’ont écarté et les tentatives de prise de pouvoir et le renversement de celui en place le nom d’Ahmed Mahour Bacha n’est plus apparu porteur. Il n’a pas été associé aux débats….. sur le renouvellement des instances sportives fédérales.

L’interview de Bouraâda, son apparition sur la chaine de télévision privée qui avait fait de son ancien coach son incontournable expert, les articles de presse les rapportant ont permis à Mahour Bacha de revenir sur le devant de la scène.


Il a en cette occasion remis au goût du jour ce qui fut son habitude, sa manie, sa réaction conditionnée, cette intention d’exiger d’abord un droit de réponse et ensuite d’ « aller en justice afin que chacun puisse répondre de ses actes et de ses paroles ». 

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