Des études auraient montré que de la nandrolone a été certes trouvée
dans la viande porcine. Elles indiqueraient qu’elle l’aurait été seulement dans
des morceaux précis : le foie, les reins (rognons) et les testicules. Wikipédia
précise qu'en France, le porc charcutier est un mâle castré ou une femelle.
La viande de porc, pour des raisons religieuses appartenant
au dogme musulman, n’est pas commercialisée et consommée en Algérie. L’assiette
algérienne de Samira Messad n’a donc pu en contenir. On ne peut donc établir un
lien entre la consommation de cette viande avec la découverte de cette molécule
dans l’urine de Samira Messad.
Si ce n’est que, presque deux ans après le prélèvement et le
résultat connu des analyses, au courant du mois de juillet 2017, Samira Messad
a publié, sur les réseaux sociaux, une photo la montrant, posant avec des
athlètes françaises, au stade d’athlétisme Philippides, l’ancien stade
universitaire de Montpellier (Hérault).
Cette photo montre qu’elle avait participé à quelques
compétitions organisées par des clubs locaux du midi de la France (Marseille et
Montpellier). Il reste à savoir si, pendant ce court séjour (sur lequel nous
n’avons pas d’indications précises), elle s’est permis des écarts ou plus
exactement si elle n’aurait pas prêté une grande attention à la distinction
alimentaire entre ce « hallal » ou « haram » qui
anime, alimente (c’est le cas de le dire) les débats politico-religieux et
enrichit - par un élément anecdotique- le portrait du musulman vertueux de France et
d’…..Europe.
Maintenant que nous connaissons un peu mieux la situation, le
contexte dans laquelle évolue Samira
Messad, il ne fait pas de doute que ce n’est certainement pas le genre de
questions qui lui viendrait en premier à l’esprit. En Algérie, tout est « hallal »,
n’est-ce pas.
L’expression éculée de « tout ce qui rentre fait
ventre » n’est plus aussi usitée qu’elle le fut il y a plusieurs
décennies, il y a plus d’un demi-siècle, pendant la période de la colonisation
ou au cours des premières années de l’indépendance. Mais, elle continue de
faire partie de la réalité quotidienne de Samira Messad.
Le contenu de l’assiette, qualitativement adapté aux dogmes
religieux, n’est pas sa préoccupation première. Les « petits gestes »
de ses entraîneurs et dirigeants, évoqués précédemment, sont ceux qu’elle cita
en priorité : le panier des fêtes religieuses, l’aide médicale. Les
besoins de première nécessité de la hiérarchie de Maslow. Alors, quand la table
est bien garnie, on laisse de côté ces considérations. D'autant que le lien
entre la nandrolone et la viande de porc n’a jamais été vulgarisée.
La nandrolone est un produit interdit par le code mondial
antidopage. Elle figure sur la liste des produits prohibés. Sa détection lors d'un contrôle antidopage
entraîne des sanctions sportives allant de six mois à deux ans de suspension
(un barème à revoir certainement à la lumière du durcissement opéré après 2012).
Sa revente entraîne des sanctions pénales.
La caractéristique mise en exergue de la nandrolone est celle
d’être un produit facilement détectable dans les urines mais difficile à quantifier
conduisant à se demander si ce ne serait pas la substance identifiée et non
quantifiée par le laboratoire.
Utilisée sous sa forme injectable, dans une cure, elle serait
visible durant les 6 à 8 mois suivant l’administration. Avec un traitement à
base de comprimés ou de poudre, la période à risque (doit-on comprendre qu’il
s’agit de la période où elle serait détectable ?) pour un sportif est
nettement raccourcie. Toutefois, cela n’empêcherait pas la possibilité d’un
contrôle se révélant positif pour les utilisateurs de ces deux formes.
La troisième substance est le Méthandrosténolone, plus connu
sous le nom des marques « Danabol », « Dianabol »,
« DBOL ». C’est un stéroïde anabolisant de la première
heure, sans doute un des ancêtres du dopage.
Il a été développé et commercialisé par un laboratoire pharmaceutique de
dimension internationale en 1958.
Il était employé par les pratiquants de bodybuilding jusqu'à
son interdiction dans de nombreux pays et par de nombreux organismes. Bien qu’il n’y ait plus aucune production
légale aux États-Unis et en Europe de l'Ouest, le produit continuerait à être
fabriqué et commercialisé dans d’autres pays : au Mexique, en Russie et en
Thaïlande.