vendredi 28 juillet 2017

Samira Messad (35), La viande « Haram »

Des études auraient  montré que de la nandrolone a été certes trouvée dans la viande porcine. Elles indiqueraient qu’elle l’aurait été seulement dans des morceaux précis : le foie, les reins (rognons) et les testicules. Wikipédia précise qu'en France, le porc charcutier est un mâle castré ou une femelle.
La viande de porc, pour des raisons religieuses appartenant au dogme musulman, n’est pas commercialisée et consommée en Algérie. L’assiette algérienne de Samira Messad n’a donc pu en contenir. On ne peut donc établir un lien entre la consommation de cette viande avec la découverte de cette molécule dans l’urine de Samira Messad.
Si ce n’est que, presque deux ans après le prélèvement et le résultat connu des analyses, au courant du mois de juillet 2017, Samira Messad a publié, sur les réseaux sociaux, une photo la montrant, posant avec des athlètes françaises, au stade d’athlétisme Philippides, l’ancien stade universitaire de Montpellier (Hérault).  
Cette photo montre qu’elle avait participé à quelques compétitions organisées par des clubs locaux du midi de la France (Marseille et Montpellier). Il reste à savoir si, pendant ce court séjour (sur lequel nous n’avons pas d’indications précises), elle s’est permis des écarts ou plus exactement si elle n’aurait pas prêté une grande attention à la distinction alimentaire entre ce « hallal » ou « haram » qui anime, alimente (c’est le cas de le dire) les débats politico-religieux et enrichit - par un élément anecdotique-  le portrait du musulman vertueux de France et d’…..Europe.
Maintenant que nous connaissons un peu mieux la situation, le  contexte dans laquelle évolue Samira Messad, il ne fait pas de doute que ce n’est certainement pas le genre de questions qui lui viendrait en premier à l’esprit. En Algérie, tout est « hallal », n’est-ce pas. 
L’expression éculée de « tout ce qui rentre fait ventre » n’est plus aussi usitée qu’elle le fut il y a plusieurs décennies, il y a plus d’un demi-siècle, pendant la période de la colonisation ou au cours des premières années de l’indépendance. Mais, elle continue de faire partie de la réalité quotidienne de Samira Messad.
Le contenu de l’assiette, qualitativement adapté aux dogmes religieux, n’est pas sa préoccupation première. Les « petits gestes » de ses entraîneurs et dirigeants, évoqués précédemment, sont ceux qu’elle cita en priorité : le panier des fêtes religieuses, l’aide médicale. Les besoins de première nécessité de la hiérarchie de Maslow. Alors, quand la table est bien garnie, on laisse de côté ces considérations. D'autant que le lien entre la nandrolone et la viande de porc n’a jamais été vulgarisée.
La nandrolone est un produit interdit par le code mondial antidopage. Elle figure sur la liste des produits prohibés.  Sa détection lors d'un contrôle antidopage entraîne des sanctions sportives allant de six mois à deux ans de suspension (un barème à revoir certainement à la lumière du durcissement opéré après 2012). Sa revente entraîne des sanctions pénales.
La caractéristique mise en exergue de la nandrolone est celle d’être un produit facilement détectable dans les urines mais difficile à quantifier conduisant à se demander si ce ne serait pas la substance identifiée et non quantifiée par le laboratoire.
Utilisée sous sa forme injectable, dans une cure, elle serait visible durant les 6 à 8 mois suivant l’administration. Avec un traitement à base de comprimés ou de poudre, la période à risque (doit-on comprendre qu’il s’agit de la période où elle serait détectable ?) pour un sportif est nettement raccourcie. Toutefois, cela n’empêcherait pas la possibilité d’un contrôle se révélant positif pour les utilisateurs de ces deux formes.
La troisième substance est le Méthandrosténolone, plus connu sous le nom des marques « Danabol », « Dianabol », « DBOL ». C’est un stéroïde anabolisant de la première heure, sans doute un des ancêtres du dopage.  Il a été développé et commercialisé par un laboratoire pharmaceutique de dimension internationale en 1958.

Il était employé par les pratiquants de bodybuilding jusqu'à son interdiction dans de nombreux pays et par de nombreux organismes.  Bien qu’il n’y ait plus aucune production légale aux États-Unis et en Europe de l'Ouest, le produit continuerait à être fabriqué et commercialisé dans d’autres pays : au Mexique, en Russie et en Thaïlande. 

mercredi 26 juillet 2017

Samira Messad (34); Le choix de la facilité

Le rapport d’analyses décrit également les méthodes employées par le laboratoire français lors de l’examen de l’échantillon. Il conclue qu’elles ont permis de révéler la présence de « RAA », résultat d’analyse anormal, comportant trois métabolites (le code 2015 de l’AMA définit le métabolite comme étant une « substance qui résulte d’une biotransformation » et n’est donc pas le produit lui-même) de « SAA exogène » (faisant l’objet d’un apport extérieur signifiant, dans la « prohibited list » émise en 2017  par l’AMA, « Anabolic androgénic stéroids »  dont l’acronyme en anglais est AAS) de produits prohibés qui, dans l’ordre de citation par le laboratoire sont la Nandrolone, le Stanozolol  et la Methandienone.
Ce sont, observons-le, les trois substances citées dans la notification de résultat anormal adressée par la CNAD à Samira Messad introduisant son audition par le comité de discipline de la CNAD érigé en comité d’audition et de décision qui ne retiendra lors de l’audition que la nandrolone métabolite 19 Norandrosterone.
Cette liste de trois substances fera dire plus tard à l’athlète que si elle avait effectivement utilisé ces trois substances elle aurait été une sérieuse postulante pour une sélection aux championnats du monde ou aux jeux olympiques. Alors qu’elle s’échinait à courir après une sélection aux championnats maghrébins d’athlétisme!
Dans son discours imagé, simple et aussi réducteur, dans un de ses moments de délire, Samira Messad ironisera  même un jour en constatant que Zahra Bouras et Larbi Bouraâda s’étaient qualifiés pour les jeux olympiques de Londres 2012 en étant surpris avec un seul des trois produits cités : le stanolozol.
On pourrait déceler que, la laissant être emportée par le fil de ses pensées évoluant dans un esprit à la limite de l’innocence candide, elle considère que ce cocktail de produits comme un remède de cheval capable de booster en peu de temps les performances sportives.
Selon un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre disponible dans le monde virtuel, le stanolozol est interdit dans les compétitions sportives. Ceci est connu par les sportifs depuis les jeux olympiques de Séoul 1988 qui virent ce produit être lié à la disqualification du sprinter canadien Ben Johnson.  
Plus près de nous, pour les sportifs algériens, il accompagne les trois cas de dopage repérés en 2012. Ceux qui mirent au ban de la société sportive, pendant deux années, le sauteur-sprinter Réda Megdoud, la coureuse de demi-fond Zahra Bouras et le décathlonien Larbi Bouraâda. 
Vendu sous différentes dénominations, il est définit comme un stéroïde anabolisant synthétique dérivé de la testostérone.
Chez l'homme, il est utilisé pour le traitement de l'anémie et de l'angio-œdème héréditaire. En médecine vétérinaire, il sert à stimuler le développement musculaire, la production de globules rouges, la densité des os ou l'appétit d'animaux affaiblis.
Nous observerons que Samira Messad, affaiblie par un entrainement intense au cours des semaines précédant le contrôle, a reconnu, en octobre 2015, devant le comité d’audition et de décision, avoir  consommé de la viande de cheval pour retrouver des forces. Une expression dont le sens est très proche de « traitement de l’anémie » et de stimuler « l’appétit d’animaux affaiblis ».
 La Nandrolone est le premier produit cité dans la liste du résultat d’analyse anormal établie par le laboratoire de Châtenay-Malabris. Toujours selon notre source, c’est un stéroïde anabolisant dérivé de l’hormone mâle (testostérone) dont l’action d’augmenter considérablement l’assimilation des protéines alimentaires (viandes, poissons, œufs). Parfois prescrite dans le traitement des grands brûlés, en cas de chirurgie lourde, pour les personnes en état de profonde dénutrition, elle permettrait aux sportifs, lors d’une cure prolongée de plusieurs semaines, de gagner rapidement du muscle. Un gain qui ne devrait pas être l’obsession du spécialiste des haies.
Elle  améliorerait également la confiance en soi et exacerberait l’agressivité. Elle atténuerait les douleurs articulaires (épaules, coudes, genoux) liées à un entraînement intensif. Enfin, elle est peu virilisante.

Il a été constaté que la nandrolone ou métabolite 19-nor-testostérone est un composé fabriqué en abondance par le testicule chez le verrat (porc mâle non castré). Ce composé circulerait dans cette espèce animale ce qui a incité à se demander si ce composé peut se retrouver dans la viande de porc. 

lundi 24 juillet 2017

Samira Messad (33), Le laboratoire avoue ses limites

La suite de la lecture du rapport de contrôle est à la fois passionnante et…en grande partie incompréhensible pour qui n’appartient pas au milieu scientifique. Surtout ceux (dont nous faisons partie) ne disposant pas d’une expertise dans le domaine du dopage.
Contrairement aux résultats d’analyses médicales courantes, les résultats ‘ainsi que les normes acceptables) des analyses pratiquées par le laboratoire ne sont pas indiqués dans le document. Dans un commentaire précédant l’annonce des résultats, le rapport de contrôle nous apprend  que les données résultant de l’analyse ont permis de définir en premier lieu un « profil stéroïdien » et qu’ensuite ce profil a été introduit dans le système ADAMS auquel ne peuvent accéder que des  personnes accréditées. Le souci de confidentialité, la protection de la vie privée, est encore mis une  fois en avant.
Le système ADAMS est l’acronyme (en anglais) de « Système d’administration et de gestion antidopage ». Il a été  conçu  pour être un instrument de gestion en ligne (sous forme de banque de données) permettant la saisie, la conservation, le partage et à la transmission de données, d’informations afin aider l’AMA et ses partenaires (les organisateurs de grandes manifestations sportives multidisciplinaires telles que les Jeux Olympiques, les fédérations internationales et les agences nationales) dans leurs opérations antidopage en conformité avec la législation relative à la protection des données. A ce titre, il  centralise l’ensemble des données relatives aux d’athlètes dont le profil sportif implique un suivi par les instances sportives  concernées.
Quelques informations (ne nécessitant pas d’expertise particulière) nous sont cependant accessibles. Parmi ces informations à l’intérêt évident figurent celles par lesquelles les experts du laboratoire français notent que certaines valeurs ne peuvent pas être mesurées (par eux) car se situant « à des limites inférieures au niveau de quantification du laboratoire ».
Ce niveau de quantification inaccessible en raison des méthodes et des technologies utilisées, l’impossibilité de  s’aventurer au-delà d’une certaine frontière quantifiable amène les néophytes que nous sommes à conclure que les résultats d’analyse menées par le laboratoire de Châtenay-Malabris ne sont pas véritablement déterminants….bien que des indices (la présence de produits prohibés expressément dénommés par la réglementation sportive) laissent à supposer un cas de dopage que l’on ne peut toutefois affirmer sans risques, sans vérification par d’autres moyens  puisque cette présence se situerait en dessous d’une norme minimale dont nous devons considérer, en l’absence d’informations complémentaires, comme étant susceptibles de ne pas cataloguer ce cas comme une situation de dopage.
Dans le rapport du laboratoire de Châtenay-Malabris, il est également indiqué (dans une possible confirmation de ce qui précède) que « le profil stéroïdien est invalide en raison de la présence d’un stéroïde anabolisant » d’une part et de « la présence de signes de dégradation urinaire ».
Nous devons certainement comprendre que le « profil stéroïdien » dégagé par les analyses n’est pas valide, normal (ne correspondant aux normes habituellement constatées) et que l’échantillon porte les marques du temps ce qui expliquerait les signes de cette dégradation urinaire que nous retrouverons un plus tard.
D’ailleurs, le laboratoire conclue dans le même sens que les néophytes en recommandant de recourir à une analyse complémentaire par « GC-C-IRMS ….. s’il s’agit d’un premier contrôle » et donc de faire appel aux services d’un laboratoire mieux outillé. L’absence de quantification pourrait donc être surmontée par le rapprochement du résultat de cette analyse avec des analyses antérieures.
Ceci laisse supposer que la CNAD, dans une bonne démarche de la gestion de ce résultat d’analyse anormal, doit d’abord consulter le dossier de l’athlète et ensuite se rapprocher dans les meilleurs délais (compte tenu des signes de dégradation de l’urine analysée, qui pourrait ne plus être analysable en l’absence de réactivité de l’agence algérienne) d’un laboratoire disposant d’une accréditation plus élevée et pouvant donc entreprendre la quantification.

Le laboratoire de Châtenay-Malabris a indiqué ses limites et la conduite à tenir devant ce cas en particulier. Il semblerait que la CNAD n’ait pas saisi cette opportunité de jugement équitable pour des raisons de coût. Pour la même raison (290 euros) et par ignorance (celle de l’athlète et celle de son entourage), Samira Messad n’a pas demandé l’analyse de l’échantillon B qui aurait pu, dans les nouvelles conditions émises par le laboratoire de Châtenay-Malabris) orienté le choix du laboratoire. 

samedi 22 juillet 2017

Samira Messad (32), Interrogatoire décalé de la FAA

L’analyse de l’échantillon « » a été effectuée par le laboratoire sous le sceau de l’anonymat. Les experts du laboratoire ne connaissent pas le nom de la personne dont ils analysent les fluides. C’est ainsi que le rapport de contrôle remis à la CNAD ne réfère pas directement à Samira Messad mais à un numéro de dossier qui permet, lorsque toutes les conditions de traçabilité, à la fin du processus scientifique d’analyse du prélèvement, sont réunies, d’identifier, au seul niveau de l’institution ayant codifié l’échantillon (la CNAD ?), la personne ayant fourni le prélèvement à examiner.
Le rapport de contrôle indique que la personne dont l’urine a été analysée est de sexe féminin. L’information est, par la suite dans le même document, confirmée indirectement par une explication, fournie par le laboratoire, au résultat trouvé.
Dans la rubrique « Details concerning Finding » (Détails concernant le résultat), en page 2 du rapport de contrôle, il est affirmé que la présence du produit, entraînant la violation des règles et par conséquent le résultat d’analyse anormal (à savoir le métabolite 19 Norandrosterone), « ne peut s’expliquer ni par la prise d’une pilule contraceptive contenant de la Norethisterone ni par un état de grossesse ».
Il en découle que, dans la logique dans laquelle nous sommes impliqués, l’athlète incriminée ne peut être que….. Samira Messad. En effet, c’est elle qui a été destinataire (par l’intermédiation de la CNAD en charge, de par les attributions confiées par la loi, de la gestion des résultats) d’une copie de rapport et d’une notification de résultat anormal qui l’a amené à se présenter devant le comité d’audition et de décision. L’acte administratif de la CNAD établit la responsabilité de l’athlète ainsi nommément désignée.
L’explication du laboratoire de Châtenay-Malabris, si elle est tout à fait normale dans le contexte scientifique qui est celui du laboratoire, ou plutôt qui est celle que l’on attend d’experts explorant et commentant quelques-unes des éventualités susceptibles de conduire à un résultat anormal lorsqu’il s’agit d’une sportive, prend une toute autre dimension quand il en est pris connaissance dans d’autres milieux tels que le milieu sportif  algérien pataugeant à la fois dans le conservatisme puritain et la permissivité lubrique.  
Indubitablement, la présente tentative de décryptage (aussi farfelue soit-elle) permet de donner a postériori un sens aux jérémiades incompréhensibles, frôlant accusations portées par Samira Messad à l’encontre de certains membres de l’ancienne fédération algérienne d’athlétisme qui se seraient intéressés, plus que socialement permis, à sa vie privée.
La rédaction de la remarque des techniciens du laboratoire ne souffre pourtant, selon notre compréhension, d’aucune ambiguïté sémantique. Elle écarte toute explication du résultat de contrôle anormal par une argumentation qui prendrait éventuellement en compte d’abord l’utilisation de la pilule contraceptive et ensuite un état de grossesse. Le résultat positif « ne peut s’expliquer ni par la prise d’une pilule contraceptive contenant de la Norethisterone ni par un état de grossesse » écrit textuellement le laboratoire.
On comprend donc les récriminations allusives, sur les réseaux sociaux, de Samira Messad qui font suite à ce qui s’apparente à la répétition de questions (qui auraient été formulées quasiment à chacune des réunions qu’elle aurait tenues avec ces responsables fédéraux dont celui qu’elle a pris en grippe et qu’elle cite constamment pour sa supposée malveillance) portant sur ce qui se rapporte à son intimité féminine.
Un sujet de discussion à la fois délicat, et surtout hors de propos, démonstrative de l’absence de cette délicatesse qui aurait voulu, qu’en une pareille situation récurrente, ce soit le personnel féminin de la FAA ou de la CNAD qui soit diligenter pour s’inquiéter de ce genre de questions (totalement déplacées dans nos milieux) qui, par ailleurs, n’avaient pas lieu d’être formulées car invalidées au préalable par le laboratoire.

On comprend que ce que nous qualifierons pudiquement d’excès de zèle de la part de certains membres du bureau fédéral est provoqué la colère de Samira Messad : le résultat d’analyse anormal n’étant pas l’effet de pilules contraceptives ou d’un état de grossesse, il était totalement superflu de tenter de se pencher sur cette question au risque de s’inscrire dans une situation de harcèlement comme tout incite maintenant à le penser.

lundi 17 juillet 2017

Samira Messad (31), La preuve possible d’un trafic

Il ne fait aucun doute que, réglementairement parlant et dans les circonstances décrites précédemment, c’est l’AFLD (agence française de lutte contre le dopage) qui est concernée incontournablement par le prélèvement et la gestion de la première partie du cas et non la CNAD (agence algérienne de lutte contre le dopage). C’est elle qui aurait dû être citée dans le rapport de contrôle en tant que demanderesse de l’analyse.
Dans le contexte appréhendé précédemment, le prélèvement d’urine, l’échantillon « », ainsi que signalé par le rapport de contrôle portant sur un prélèvement  effectué sur un athlète de sexe féminin au cours d’une compétition d’athlétisme disputée sur le territoire français, ne peut être présenté au laboratoire de Châtenay-Malabris que par l’AFLD. La CNAD n’est pas censée être apparaitre dans le processus, dans la traçabilité d’un  contrôle anti dopage effectué en France. Du moins dans le document tel qu’élaboré par le laboratoire d’analyses de Châtenay-Malabris.
En effet, si l’on revient à nouveau à la référence juridique de la lutte contre le dopage qu’est le code mondial 2015, son article 5.2.1 définit la compétence territoriale de chaque organisation nationale antidopage. La dite compétence, est-il écrit, s’exerce « pour les contrôles en compétition et les contrôles hors compétition ». Il est précisé en outre que ces contrôles  portent indifféremment « sur les sportifs qui sont citoyens, résidents, titulaires de licence ou membres d’organisations sportives du pays de cette  organisation nationale antidopage ou qui sont présents dans ce pays ».
De cet article découle la compétence de l’AFLD sur les athlètes Algériens (ou d’autres nationalités) licenciés dans une association sportive française (ceux que nous avons appelés les « athlètes migrateurs », titulaires d’une double licence algérienne et française) ainsi que les athlètes algériens (titulaires d’une licence délivrée par la seule FAA) participant en qualité d’invités à des compétitions organisées en France.
Cependant, après la définition de la compétence des agences nationales de lutte contre le dopage, le code mondial de 2015 prévoit, en son article 5.3.2, une dérogation à cette règle cardinale.
La CNAD, en tant qu’agence de lutte antidopage opérant sur le territoire algérien, n’a certes pas la responsabilité « d’initier et de réaliser les contrôles lors d’une manifestation » se déroulant sur le territoire d’un pays tiers (ici la France). Elle dispose cependant de la possibilité de le faire après s’être entretenue (entendue) « avec l’organisation sous l’égide de laquelle la manifestation est organisée afin d’obtenir la permission de réaliser et de coordonner ces contrôles ».
Nous dirons que l’organisation algérienne (CNAD/FAA) détient la latitude de demander à son homologue française (AFLD/ FFA) de contrôler un athlète qu’elle lui aura désigné. Cette disposition est concevable dans la réalisation des programmes nationaux de contrôle dont ceux inhérents au suivi des athlètes inscrits dans le système ADAMS par la CNAD et par la FAA complétant éventuellement les programmes AMA  et IAAF.
De toute évidence, l’anomalie (dont nous commençons certainement à percevoir maintenant à la fois le double caractère d’insignifiance et d’importance) décelée ne peut être élucidée que par un examen sérieux de la chaine qui conduit le flacon d’urine du lieu de prélèvement jusqu’au laboratoire d’analyses.
Un examen impossible à réaliser à la fois à distance et de l’extérieur du procès.  A ce niveau de réflexion émerge une quasi-certitude : le contrôle n’a pas été demandé par une organisation française dans le cadre de ses activités normales. Si cela avait été le cas, cela aurait certainement entraîné l’occultation totale de l’organisation algérienne (CNAD).
Cependant, notre réflexion doit prendre en compte une possibilité des plus alambiquées, véritablement saugrenue, mais en phase avec la confusion qui règne sur le sujet. Ce serait celle qui envisagerait l’éventualité d’un prélèvement effectivement réalisé en France et présenté par la CNAD. Il est légitime d’entrevoir que, dans un processus normalisé comme cela semble être le cas, l’organisme en charge du prélèvement soit identifié par une codification. Si ceci est vérifié, l’anomalie décelée n’en serait plus une. Ce serait au contraire l’attestation de ce trafic dont on entend beaucoup parler mais que l’on ne peut prouver

mercredi 12 juillet 2017

Samira Messad (30), Le don d’ubiquité

Nous dirons, dans une tentative d’explication de l’aggravation confusionnelle que font naitre ce qui  paraissent être des erreurs, que les experts du laboratoire de Châtenay-Malabris ne sont pas censés connaitre les informations dont disposent les sportifs algériens. En particulier, ces éléments d’appréciation appartenant à la mémoire sportive partagée par les Algériens, à savoir que la majorité des institutions sportives algérienne ont leurs sièges dans cette immense étendue qu’est le « Complexe Olympique ». Un ensemble sportif qui comme l’indique sa dénomination est le témoignage d’un autre temps. Celui où le principe fondamental de l’organisation était de regrouper en un seul lieu tous les intervenants de la vie sportive, sociale, industrielle, etc.
Il ne fait pas de doute que la confusion entre le NADO et le CNMS ne peut être totalement imputée au laboratoire qui puise certaines données informationnelles dans la documentation mise à sa disposition par le demandeur de l’analyse. La dénomination et la domiciliation font partie des éléments « accessoires » de l’identification de l’échantillon à analyser et de la traçabilité du contrôle. De plus, le laboratoire de Châtenay-Malabris n’est pas en situation d’interprétation des informations qui lui sont communiquées. Surtout, lorsque les dénominations  sont sémantiquement proches.
Il est par ailleurs indiscutablement établi qu’à cette même date du 1er août, Samira Messad disputait les championnats  d’Algérie Open d’athlétisme au stade annexe du complexe olympique du 5 juillet sur les hauteurs  d’Alger. Elle ne s’en cache pas. Bien au contraire puisqu’elle reconnait avoir couru et gagné un 100 mètres haies avant d’avoir été invitée à subir un contrôle anti-dopage.  
Un contrôle qui, ainsi que nous l’avons relaté précédemment, s’est déroulé dans les circonstances rocambolesques et dépourvues de toute logique organisationnelle. Un procès que l’on dit avoir été mis en place pour permettre à certains athlètes d’échapper aux mailles du filet.
Dans sa logorrhée anarchique, Samira Messad dit qu’elle ne fut pas la seule à avoir été invitée à revenir (ou à se présenter, pour ceux qui avaient échappé aux cerbères du contrôle) au centre de prélèvement. Parmi ces athlètes figureraient des internationaux qui prendront part quelques jours plus tard aux championnats du monde de 2015 et une année après aux jeux olympiques de 2016.
L’athlète, connue pour être une spécialiste des courses de haies et des épreuves combinées, n’a pas le don d’ubiquité, cette capacité  permettant, selon les spécialistes de la littérature de science-fiction et d’anticipation, d’être présente physiquement en deux lieux différents. Comme par exemple de courir un 100 mètres haies à Alger et prendre part à une autre compétition sportive organisée en un lieu indéterminé mais cependant distant d’au moins une heure de vol d’avion, sur l’autre rive de la mer Méditerranée. Sur le sol français.
Le prélèvement d’urine ayant été effectué en France, selon l’information contenue dans le document confectionné par le laboratoire (transmis ensuite à la CNAD pour servir de support à la procédure engagée à l’encontre de Samira Messad qui en a reçu copie sans prêter attention à ce détail), le rapport de contrôle ajoute donc un nuage de suspicion supplémentaire à une ambiance malsaine issue de la compréhension de l’ensemble des éléments de ce dossier accompagné, ainsi que nous l’avons malheureusement vu, par une série d’anomalies de forme préjudiciables à l’idée que l’on se fait de l’intégrité du contrôle.
Le Code mondial anti dopage, dans sa version de 2015, délimite  en son article 5.3 (« Contrôles relatifs à une manifestation ») la responsabilité et la compétence des organisations antidopage lors de l’organisation d’une compétition sportive.
Si l’on considère que le rapport du laboratoire est de bonne foi (ce qui semble aller de soi ainsi que le confirmera la suite du rapport de contrôle) et qu’en conséquence le prélèvement a été effectué au cours d’une « compétition nationale » s’étant déroulée sur le sol français, l’article 5.3.1 du code mondial prévoit que «le prélèvement d’échantillons sera initié et réalisé par l’organisation nationale antidopage du pays en question à la demande de l’organisation responsable de la manifestation ».

Dans ce cas d’espèce, et pour plus de clarté, le contrôle est commandé par l’AFLD  (organisation nationale antidopage française) suite à une demande formulée par la fédération française d’athlétisme, sous l’égide de laquelle, la compétition est mise sur pied. 

samedi 8 juillet 2017

Samira Messad (29), Le laboratoire français pris à défaut

Samira Messad s’inscrit dans une ambiance idéologique dépréciative. Il n’est pas à se demander si elle pouvait faire autrement dans un environnement dégradé minorant les actions entreprises par les expertises locales.
N’oublions pas que Samira Messad (plus que n’importe qui) s’insère dans un contexte sociologique qui conduit de fort nombreuses personnes (y compris dans les strates les plus élevées de la société algérienne) à porter au pinacle tout ce qui est « made in France ».
Samira Messad croit sans sourciller à la fiabilité des informations communiquées par le laboratoire français disposant d’un matériel sophistiqué et d’un personnel hautement qualifié. Un « labo » qui, cela va de pair, est précédé d’une réputation  qui l’a installé en tant que référence mondiale dans le domaine de la lutte contre le dopage. Le conditionnement historique et social a fait son œuvre.
Le sentiment que connait Samira Messad est le fruit d’un ensemble de préjugés qui s’opposent  frontalement aux pratiques en usage dans le pays. Une vision du monde  mettant en confrontation le « Made in Bladi » et le « Made in…Ailleurs ». Une attitude liée essentiellement à cette tendance très largement répandue faisant la part belle à l’approximation (et à la manipulation) dans toutes les activités que nous exerçons et à nos pratiques en « borderline », en permanence à la limite de la règle……. lorsque celle-ci n’est pas sciemment enfreinte par ceux censés la conforter ou au moins la respecter.  
Ce que ressent intimement Samira Messad est un sentiment général que l’on retrouve dans l’inconscient de beaucoup de nos compatriotes. Il se retrouve aussi dans le legs de la pensée coloniale, de ce qui est resté dans le discours commun : la déformation de l’expression très largement répandue de « travail arabe ».
Un discours qui renvoie au contraire de l’ « Age d’or » musulman et dont le sens donnée aujourd’hui dessert en toutes choses. La qualité de travail historiquement enregistrée en tant qu’œuvre marquée par la plus grande précision, par la meilleure qualité esthétique appréhendées par les marqueurs des heures de l’apogée de la culture arabo-musulmane, transcendée par l’essor des sciences et des arts, par les apports perse et andalou, sont remplacées par le flux de la régression sémantique que l’on décèle dans cet antagonisme synonyme de « bricolage ».
Lorsque l’on consulte le document confectionné par le laboratoire de Châtenay-Malabris à l’intention de la CNAD (et des autres destinataires répertoriés et expressément identifiés ainsi que décrit par la réglementation mondiale) l’ayant sollicité pour procéder à l’analyse du prélèvement attribué à Samira Messad, on relève l’idée désobligeante d’un certain laisser-aller que l’on pourrait croire (sans exagération aucune) être le résultat d’une contamination provoquée par les habitudes et comportements des demandeurs que sont l’agence algérienne de lutte contre le dopage et la fédération nationale d’athlétisme. Si ce n’est que ce laisser-aller s’insère aussi dans cette perception déclinante enveloppant, depuis quelques années déjà,  le laboratoire qui aurait perdu, selon la presse française, quelque peu sa réputation ternie par une gouvernance déstabilisée.
Comme pour la CNAD, c’est dans les informations auxquelles on ne porte habituellement pas d’attention particulière, que se glisse le détail, le grain de sable qui nuit à la cohérence de l’ensemble, qui grippe la machine. Un détail qui ne prend de l’importance que parce qu’il s’ajoute à d’autres anomalies qui apparaitront ultérieurement dans le processus chronologique mais que nous avons vu précédemment.
Le rapport de contrôle « confidentiel » imprimé le 24 aout 2015, adressé à « l’AMA, au NADO et l’IAAF » indique sans aucune ambiguïté que l’analyse d’urine à laquelle il a été procédé l’a été suite à une sollicitation du NADO. On y apprend également que cette analyse  fait suite à un prélèvement réalisé dans le cadre d’une compétition s’étant déroulée en France le 1er août 2015, dont l’échantillon « » a été reçu au laboratoire quatre jours plus tard, le 5 août 2015.

Le NADO, que nous supposons être la Commission Nationale anti Dopage (CNAD), est (autre détail dérangeant) identifié par le laboratoire de Châtenay-Malabris en tant que Centre National de Médecine du Sport (connu en Algérie sous l’acronyme de CNMS) ayant son siège social au « Complexe Olympique Mohamed Boudiaf » à Dely Ibrahim. 

dimanche 2 juillet 2017

Samira Messad (28), Libérée avant d’être rappelée

Toujours selon son récit, duquel la linéarité est absente, après une longue attente, Samira Messad fut libérée sans avoir été soumise au contrôle antidopage pour lequel elle avait été retenue. Elle partit donc rejoindre ses camarades de club et s’engager dans les activités qui sont celles de tout athlète dégagé de toute obligation : discuter avec son entraîneur et ses connaissances, vadrouiller.

Ce n’est que bien plus tard, après de longues palabres entre les responsables fédéraux et de la CNAD, qu’elle fut appelée à se présenter à nouveau au centre de prélèvement.  L’obligation impérative d’être placée sous surveillance permanente entre la fin de l’épreuve et la satisfaction du contrôle n’a pas été respectée.

Aujourd’hui, devenue une paria, elle se demande si elle n’aurait pas dû agir comme tant d’autres athlètes qui, placés dans des situations similaires (plus fréquentes qu’on ne pourrait le croire) ne répondent pas aux appels.

Les déclarations décousues de Samira Messad donne (lorsque que l’on essaye d’apporter un peu de cohérence à ses propos) des indications sur ce qui se passerait lors des contrôles anti dopage. Pour beaucoup d’entre elles, c’est une sorte de collection de rumeurs, celles qui font le quotidien des journées passées au stade annexe. Des informations diffusées sous le prétendu sceau d’un prétendu secret par des athlètes envieux et d’entraîneurs emportés par les tourbillons de la gestion de la fédération, des faits et gestes de ceux qui se regroupent par clans. Pour dire vrai, tout le monde critique tout le monde sur un fond de rivalité clubarde ou fédérale. Et, il n’y a rien de mieux pour nuire à la réputation des collègues que d’imputer la réussite aux effets du dopage.
Toutefois, les produits pharmaceutiques (supposés dopants) importés de Russie au cours de l’été 2013, à l’issue des championnats du monde d’athlétisme de Moscou, ne l’ont pas été pour être stockés inutilement quelque part. Ils doivent, en toute logique, être mis sur le marché dont on dit qu’il serait florissant dans cette immense enceinte qu’est le complexe où sont recensés la quasi-totalité des institutions sportives du pays.
Le président de la CNAD dans une déclaration affirmera en 2016 qu’au cours de cette année 2015 (qui verra 3 résultats d’analyse anormaux non compris les cas constatés dans le monde du football auquel s’applique une autre procédure) le programme de lutte contre le dopage avait connu une importante activité avec 300 contrôles effectués. Constatons que cette année-là, le mouvement sportif national n’est pas impacté par ce fléau : 3 contrôles positifs sur 300 prélèvements effectués.
Pour Samira Messad qui n’est pas une habituée des lieux, ou qui du moins n’y est pas présente en permanence, ces rumeurs sont des informations dont la véracité et la fiabilité sont avérées. Elle font partie de celles dont on ne peut décemment pas douter puisque tout le monde en parle.
Nous devons avoir à l’esprit qu’elle vient d’abord d’une ville de l’intérieur du pays (où les rivalités de la capitale n’acquièrent vie et consistance que par les échos qui parviennent par personnes interposées, le plus souvent sérieuses, revenant d’un déplacement de la capitale où tout se fait et se défait) où les commérages les plus importants sont ceux qui naissent  intramuros et qu’ensuite son parcours scolaire, n’a pas été de la plus grande exemplarité. Précocement, elle a été envoyée rejoindre cette vie active qui n’a d’ « actif » que la dénomination et qui n’est en fin de compte qu’une porte de sortie impérative du système éducatif obligatoire.
 Samira Messad, initialement libérée par les techniciens de contrôle, a été rappelée pour subir ce contrôle dont le résultat sera déclaré anormal par le laboratoire agréé de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD) de Châtenay Malabris. Etrangement, sur la foi de la déclaration des responsables nationaux, Samira Messad a cru, jusqu’au printemps 2017, que les analyses avaient été effectuées soit au laboratoire d’Alger soit à celui de Tunis.

Pendant longtemps, Samira Messad a douté des résultats. En effet, il court, avec une forte insistance, une légende sportive au sein des installations du complexe olympique. Elle fait état de résultats falsifiés (et falsifiables à la demande) remis par le laboratoire tunisois. Ce serait, dit-on, le motif du retrait de l’agreement délivré par l’AMA.