samedi 20 janvier 2018

Retour aux principes originels (7), L’information et le jeu des manipulations

Dans le premier processus de mise en circulation de l’information, qui est en action dans la chronique,  les informateurs qui sont aussi des énonciateurs (dont les énoncés sont repris par l’énonciateur principal) à la recherche de l’anonymat, ne sont pas apparents.

Les récits multiples de ces énonciateurs tapis dans la pénombre sont le plus souvent déconnectés les uns des autres. Les faits transmis ne prennent sens que dans un contexte déterminé. En dehors de ce contexte, ils n’ont aucune valeur informationnelle intrinsèque pour un lecteur moyen. Au-delà du moment où ils sont exprimés. L’information est souvent si usée…jusqu’à la trame par les répétitions désordonnées qu’elle vaut à certains, soucieux de rechercher l’oubli par l’amoncellement d’autres faits d’actualité, de parler de « réchauffé ».

Dans le second, les leaders d’opinion apparaissent splendidement et spectaculairement sur les écrans. La mise sous projecteurs fait la différence. Ils recherchent - pour différentes raisons  (celle de conforter un statut social en fait partie) dont l’explication ne sera perceptible que bien après - l’exposition aux regards du public.

Il nous faudra convenir que derrière les apparences quelques fois très trompeuses, c’est la personnalité des uns (informateurs) et des autres (leaders d’opinion) qui produit la véritable distinction.

La recherche de la visibilité est, dans le système médiatique que nous connaissons depuis 1990, le fait de deux catégories de personnes dont l’activité fait la richesse quantitative du discours journalistique.

La première catégorie est celle à laquelle appartiennent les « décideurs »,  responsables (nommés ou élus) de structures sportives en quête du raffermissement de leurs statuts (le plus souvent instables, fluctuant au gré des alliances contractées) en relation avec leurs légitimités….erratiques et controversées. Mais également en butte à la fragilisation de leurs bases par une « opposition » (ouvertement déclarée ou pas) discursivement agissante, affermie par le jeu constant des chaises musicales.

La seconde est celle des « activistes » appartenant aux deux parties en présence : les tenants du pouvoir sportif et leurs adversaires. Ce sont ceux qui ont besoin de la presse pour exister, pour « faire passer un message » en permanente adéquation avec les discours ambiants légitimant la parole politique. Jamais (ou très rarement) en position de décideurs, ils alimentent la mouvante actualité sportive en mettant à nu les stigmates des autres, premiers et seconds rôles.

Il est pertinent d’observer que « les rumeurs » peuvent  devenir l’outil de manipulations, de déformations des faits du quotidien sportif. Nous verrons qu’elles deviennent un instrument de propagande lorsqu’elles se mettent au service d’une cause dans les interminables guerres de clans agitant sans discontinuer le landernau. En particulier lorsque la fonction pédagogique des médias est dénaturée.

Les lecteurs, bien qu’ils ne maîtrisent pas la mécanique systémique de l’empire de la presse, perçoivent les enjeux de la médiatisation d’une information dont le calendrier de parution n’est pas toujours innocent. Dans le domaine sportif, comme dans les autres secteurs de l’activité humaine, la mise en valeur d’une information, d’un événement ou d’un simple fait divers, n’est pas toujours indemne d’arrière-pensées ou de manigances de la part de celui qui l’apporte sur un plateau.

Le discours de la « presse people foot », dont l’armée de correspondants missionnés auprès de structures précisément désignées (associations sportives, ligues, fédérations), est obligatoirement influencé par la proximité relationnelle qui se construit au gré des affinités et de l’écoulement  temporel, ne peut que se solidariser avec ceux qu’elle côtoie au quotidien dans les escarmouches de la guerre déclenchée plus particulièrement par les ténors.


L’alliance de ces ténors, leaders d’opinion fabriqués avec cette « presse people foot » fabriquant ces leaders, entraîne dans une nappe artificielle de brouillard tendant vers la propagande de l’idéologie du souk. 

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