Le pilier de l’athlétisme, soutien indéfectible de la gestion
fédérale, omet cependant de déclarer et d’observer que ces économies bénéficient prioritairement à la
super-élite réduite à sa plus simple
expression (deux ou trois athlètes). Dont l’un (Toufik Makhloufi) échappe
totalement à la gestion fédérale.
Dans un tel contexte de laxisme qui s’apparente à un véritable bazar à
ciel ouvert, la fonction d’agents d’athlètes, jusqu’alors marginale (bien
qu’elle ait animé les débats à l’époque des Morceli et Boulmerka), est mise au centre du système.
Elle a fait naître une impression désagréable. C’est celle qui
transparait dans les récits (de plus en plus récurrents) offerts à la
consommation publique par des athlètes constatant à leurs dépens des cas de
transformation de dirigeants et d’entraîneurs
en prédateurs.
Certains membres de cette
nouvelle race d’entraîneurs-managers se conduiraient en véritables racketteurs,
délinquants, escrocs à la petite semaine. On ne peut s’empêcher (en évoquant ce
sujet du management des athlètes) de se remémorer que, au cours des années 90
et suivantes, pendant la période de Noureddine Morceli survolant les courses
mondiales de 1 500 mètres qui a vu l’introduction de cette fonction dans
l’athlétisme national, Amar Brahmia, manager du champion du monde et champion
olympique (puis des athlètes du Mouloudia d’Alger) avait été la cible
d’accusations du même type de la part du groupe antagoniste installé
confortablement dans l’assistanat fédéral.
Les néo-managers s’approprieraient de
parts plus ou moins importantes des primes et récompenses perçues en
contrepartie des résultats et performances acquis sur le terrain par ces
athlètes que l’on peut considérer sans équivoque comme les sujets d’un
esclavagisme des temps modernes.
Pire, ils s’empareraient de l’ « argent de poche »
mis à la disposition des jeunes athlètes retenus dans les sélections nationales
par la réglementation nationale relative au financement des participations à
des championnats et jeux se déroulant à l’étranger d’une part ou.
Comparativement aux maigres
avantages dont ils disposaient au pays, les sportifs exilés (qui ne sont pas
tout à fait des harragas car en règle sur le plan consulaire, couverts par un
passeport et un visa établis en bonne et due forme, un billet de retour et
quelques maigres économies constituées au fil des déplacements ponctués de
compétitions à l’étranger avec les groupes d’athlètes fédéraux ou indépendants)
survivent grâce aux aides le plus souvent octroyées par des clubs étrangers en
quête de champions en devenir pour rehausser leurs statuts dans les
classifications nationales et de techniciens, diplômés des instituts
algériens, en situation de précarité.
Dans notre réflexion, nous ne
négligerons pas que la situation sécuritaire eût également pour conséquence
l’apparition d’une branche féminine de l’exil sportif que l’on n’évoque guère.
Les sportives (athlètes, techniciennes ou conseillères des sports) ont fait
partie des cibles privilégiées du terrorisme fondamentaliste qui leur reprochait
d’abord la pratique sportive et ensuite de se comporter en tant que telles en
alliées de la mécréance et de la tyrannie.
L’ouverture politique dont il a
été question plus haut est la conséquence directe et implacable de la chute des
prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux. La diminution des
recettes pétrolières, sources principales des revenus de l’Etat, l’impossibilité
de poursuivre la politique de la rente, a conduit à une négociation (en totale
contradiction avec les principes économico-idéologique antérieurs) avec les
institutions financières consacrées par les accords dits de Bretton Woods
(Banque mondiale, Fonds Monétaire International, Club de Paris et Club de
Londres) posant, dès la fin de la 2ème Guerre Mondiale, les premiers
jalons de la globalisation et du néolibéralisme.
La volte-face économico-politique
est étonnante pour une nation qui, très tôt dans son Histoire de nation ayant arraché son indépendance, a rejoint le
camp « des collectivistes ».
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