samedi 24 mars 2018

Ali Saidi Sief (15), L’apparition des racketteurs


Le pilier de l’athlétisme, soutien indéfectible de la gestion fédérale, omet cependant de déclarer et d’observer que ces  économies bénéficient prioritairement à la super-élite  réduite à sa plus simple expression (deux ou trois athlètes). Dont l’un (Toufik Makhloufi) échappe totalement à la gestion fédérale.

Dans un tel contexte de laxisme qui s’apparente à un véritable bazar à ciel ouvert, la fonction d’agents d’athlètes, jusqu’alors marginale (bien qu’elle ait animé les débats à l’époque des Morceli et Boulmerka), est mise au  centre du système.

Elle a fait naître une impression désagréable. C’est celle qui transparait dans les récits (de plus en plus récurrents) offerts à la consommation publique par des athlètes constatant à leurs dépens des cas de transformation de dirigeants et  d’entraîneurs en prédateurs.

Certains membres de cette nouvelle race d’entraîneurs-managers se conduiraient en véritables racketteurs, délinquants, escrocs à la petite semaine. On ne peut s’empêcher (en évoquant ce sujet du management des athlètes) de se remémorer que, au cours des années 90 et suivantes, pendant la période de Noureddine Morceli survolant les courses mondiales de 1 500 mètres qui a vu l’introduction de cette fonction dans l’athlétisme national, Amar Brahmia, manager du champion du monde et champion olympique (puis des athlètes du Mouloudia d’Alger) avait été la cible d’accusations du même type de la part du groupe antagoniste installé confortablement dans l’assistanat fédéral.
 Les néo-managers s’approprieraient de parts plus ou moins importantes des primes et récompenses perçues en contrepartie des résultats et performances acquis sur le terrain par ces athlètes que l’on peut considérer sans équivoque comme les sujets d’un esclavagisme des temps modernes.
Pire, ils s’empareraient  de l’ « argent de poche » mis à la disposition des jeunes athlètes retenus dans les sélections nationales par la réglementation nationale relative au financement des participations à des championnats et jeux se déroulant à l’étranger d’une part ou.
Comparativement aux maigres avantages dont ils disposaient au pays, les sportifs exilés (qui ne sont pas tout à fait des harragas car en règle sur le plan consulaire, couverts par un passeport et un visa établis en bonne et due forme, un billet de retour et quelques maigres économies constituées au fil des déplacements ponctués de compétitions à l’étranger avec les groupes d’athlètes fédéraux ou indépendants) survivent grâce aux aides le plus souvent octroyées par des clubs étrangers en quête de champions en devenir pour rehausser leurs statuts dans les classifications nationales et de techniciens, diplômés des instituts algériens,  en situation de précarité.
Dans notre réflexion, nous ne négligerons pas que la situation sécuritaire eût également pour conséquence l’apparition d’une branche féminine de l’exil sportif que l’on n’évoque guère. Les sportives (athlètes, techniciennes ou conseillères des sports) ont fait partie des cibles privilégiées du terrorisme fondamentaliste qui leur reprochait d’abord la pratique sportive et ensuite de se comporter en tant que telles en alliées de la mécréance et de la tyrannie.  
L’ouverture politique dont il a été question plus haut est la conséquence directe et implacable de la chute des prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux. La diminution des recettes pétrolières, sources principales des revenus de l’Etat, l’impossibilité de poursuivre la politique de la rente, a conduit à une négociation (en totale contradiction avec les principes économico-idéologique antérieurs) avec les institutions financières consacrées par les accords dits de Bretton Woods (Banque mondiale, Fonds Monétaire International, Club de Paris et Club de Londres) posant, dès la fin de la 2ème Guerre Mondiale, les premiers jalons de la globalisation et du néolibéralisme.
La volte-face économico-politique est étonnante pour une nation qui, très tôt dans son Histoire de nation  ayant arraché son indépendance, a rejoint le camp « des collectivistes ».

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