Pourtant, la masse indistincte des
dirigeants composant l’assemblée générale de la fédération est issue de cette
base (un concept que nous empruntons aux doubles discours politique et sportif dont
la sémantique appartient à la tradition du Parti Unique et des courants idéologiques
qui l’ont accompagné dans une vision de « critique constructive »)
formatrice de l’assise de la pyramide.
Cependant, on ne dit pas suffisamment
(dans la périphérie de la fédération et des ligues, que cette structure pyramidale est tronquée en l’absence de
structures intermédiaires entre cette base et le sommet de l’iceberg.
Les ligues régionales, rouages
intermédiaires au sein de toutes les fédérations sportives légalement agréées, sont
remplacées dans la structure de l’athlétisme, la puissance idéologique et administrative
fédérale aidant, par des conseils de coordination régionale aux statuts
juridiques indéfinis.
Ces CCR ont été imposés en toute
illégalité (par rapport aux règles juridiques établies par les statuts-types des
fédérations nationales et par la loi). Le fondement d’une théorie de coup
d’état juridique (déjà en germe dès 1989 avec la mise en place du célèbre « tiers
bloquant » réservé à la corporation et dans d’autres structures
sociales) repose sur le concept idéologique structurant de la « souveraineté
de l’assemblée générale ». Nous constatons qu’elle est remisée au
placard en d’autres circonstances, au nom de la délégation de pouvoir exécutif
accordée au bureau fédéral et à son président, pour être confiée ensuite aux
« cadres permanents ».
Curieusement, ces nouveaux
statuts ont été adoptés en catimini par l’assemblée générale dans le sens où
cette résolution (et bien d’autres par la suite. Aucun PV de réunion n’a été
publié sur le site de la fédération depuis le 30 mai 2017) ne bénéficient pas
de la publicité adéquate via la transmission de la nouvelle assise juridique aux
instances concernées (le ministère de la jeunesse, le comité olympique, la
fédération internationale) afin d’en valider le contenu vis-à-vis des
conventions internationales et de la réglementation nationale.
Ce sont ces dirigeants
(présidents de ligue de wilaya) qui devraient ressentir le plus lourdement les conditions dans lesquelles évoluent les clubs
et donc faire évoluer le contexte. Ils ne sont malheureusement que des spectateurs
d’une pièce théâtrale jouée par les acteurs principaux de la dynamique
athlétique que nous rencontrerons plus loin.
En fait, la description de la
structure fédérale de type démocratiques est une vue de l’esprit. Depuis 1989,
le président de fédération est issu, le plus souvent, de l’autocratique et
aristocratique corporation des cadres du sport dont sont extirpés (pour assumer
les fonctions de responsabilité) des proches de la tutelle (wilaya et
nationale) mise au premier plan et à la commande des ballets électoraux.
La composante des clubs et des
ligues de wilaya qui est à la fois émanation de la base et représentation
élitiste locale, n’échappe pas à la physionomie de la fédération. A ces deux autres niveaux (clubs et ligues) de
la pyramide sont quasiment exclus les bénévoles, les fameux « hors secteur »
dont la représentation numérique est négligeable.
Dans la catégorie basique de
l’échelle sont toutefois inclus, dans une attitude proche de condescendance seigneuriale,
afin de pallier à la vacance de candidatures, ceux et celles qui appartenant à
la grande famille de l’athlétisme par un curriculum vitae sportif qu’il est
impossible pour la technocratie en formation, dans les années 1990, d’écarter
d’un revers de main : les médecins et les arbitres.
L’écosystème dans lequel évolue
l’athlétisme est caractérisé par un repli sur soi. Cet environnement clanique
d’essence élective est renforcé par la nomination des représentants de la
tutelle, par les membres techniques des
structures (ligues et fédérations), en charge des rouages administratif et financier,
de la technique, de l’organisation sportive et du développement. Cet
encadrement est choisi exclusivement parmi les cadres salariés du secteur.
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