jeudi 29 mars 2018

Ali Saidi Sief (17), La pyramide tronquée

Pourtant, la masse indistincte des dirigeants composant l’assemblée générale de la fédération est issue de cette base (un concept que nous empruntons aux doubles discours politique et sportif dont la sémantique appartient à la tradition du Parti Unique et des courants idéologiques qui l’ont accompagné dans une vision de « critique constructive ») formatrice de l’assise de la pyramide.
Cependant, on ne dit pas suffisamment (dans la périphérie de la fédération et des ligues, que cette structure    pyramidale est tronquée en l’absence de structures intermédiaires entre cette base et le sommet de l’iceberg.
Les ligues régionales, rouages intermédiaires au sein de toutes les fédérations sportives légalement agréées, sont remplacées dans la structure de l’athlétisme, la puissance idéologique et administrative fédérale aidant, par des conseils de coordination régionale aux statuts juridiques indéfinis.
Ces CCR ont été imposés en toute illégalité (par rapport aux règles juridiques établies par les statuts-types des fédérations nationales et par la loi). Le fondement d’une théorie de coup d’état juridique (déjà en germe dès 1989 avec la mise en place du célèbre « tiers bloquant » réservé à la corporation et dans d’autres structures sociales) repose sur le concept idéologique structurant de la « souveraineté de l’assemblée générale ». Nous constatons qu’elle est remisée au placard en d’autres circonstances, au nom de la délégation de pouvoir exécutif accordée au bureau fédéral et à son président, pour être confiée ensuite aux « cadres permanents ».
Curieusement, ces nouveaux statuts ont été adoptés en catimini par l’assemblée générale dans le sens où cette résolution (et bien d’autres par la suite. Aucun PV de réunion n’a été publié sur le site de la fédération depuis le 30 mai 2017) ne bénéficient pas de la publicité adéquate via la transmission de la nouvelle assise juridique aux instances concernées (le ministère de la jeunesse, le comité olympique, la fédération internationale) afin d’en valider le contenu vis-à-vis des conventions internationales et de la réglementation nationale.
Ce sont ces dirigeants (présidents de ligue de wilaya) qui devraient ressentir le plus lourdement les  conditions dans lesquelles évoluent les clubs et donc faire évoluer le contexte. Ils ne sont malheureusement que des spectateurs d’une pièce théâtrale jouée par les acteurs principaux de la dynamique athlétique que nous rencontrerons plus loin.
En fait, la description de la structure fédérale de type démocratiques est une vue de l’esprit. Depuis 1989, le président de fédération est issu, le plus souvent, de l’autocratique et aristocratique corporation des cadres du sport dont sont extirpés (pour assumer les fonctions de responsabilité) des proches de la tutelle (wilaya et nationale) mise au premier plan et à la commande des ballets électoraux.
La composante des clubs et des ligues de wilaya qui est à la fois émanation de la base et représentation élitiste locale, n’échappe pas à la physionomie de la fédération.  A ces deux autres niveaux (clubs et ligues) de la pyramide sont quasiment exclus les bénévoles, les fameux « hors secteur » dont la représentation numérique est négligeable.
Dans la catégorie basique de l’échelle sont toutefois inclus, dans une attitude proche de condescendance seigneuriale, afin de pallier à la vacance de candidatures, ceux et celles qui appartenant à la grande famille de l’athlétisme par un curriculum vitae sportif qu’il est impossible pour la technocratie en formation, dans les années 1990, d’écarter d’un revers de main : les médecins et les arbitres.
L’écosystème dans lequel évolue l’athlétisme est caractérisé par un repli sur soi. Cet environnement clanique d’essence élective est renforcé par la nomination des représentants de la tutelle, par les membres  techniques des structures (ligues et fédérations), en charge des rouages administratif et financier, de la technique, de l’organisation sportive et du développement. Cet encadrement est choisi exclusivement parmi les cadres salariés du secteur.
  

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