Le panel d’artifices, le plus
souvent dilatoires, privilégie le maintien de l’opacité au détriment de la
transparence. Il cible des groupes d’athlètes assurés de bénéficier d’une
certaine impunité laquelle découle de leurs appartenances associatives et leurs
rattachements à des puissances porteuses d’éléments constitutifs forts inscrits
dans la formation des tutelles organiques, administratives et financières
réputées pour leur emprise sociétale.
Ce survol du paysage athlétique,
tout en éclairant le phénomène du dopage en Algérie, n’éclaircit pas totalement
la confusion enveloppante. Extraordinairement, et contrairement à ce que l’on
pourrait être amené à penser, la question du dopage n’est devenu un point nodal
des polémiques ayant agité le milieu qu’à partir de la fin de l’année 1988.
Cette question, jusque-là
périphérique et le plus souvent anecdotique, est devenue importante
consécutivement à la médiatisation du cas du sprinter canadien Benjamin Johnson, vainqueur (par la suite déclassé) de la finale du
100 mètres des Jeux Olympiques de Séoul.
En
Algérie, antérieurement à 1988, à l’exception des allégations concernant Ahmed
Mahour Bacha (d’abord en sa qualité d’athlète puis d’entraîneur) et quelques
lanceurs, la question du dopage n’a pas alimenté outre mesure les persiflages.
Les
commentaires les plus courants étaient alors liés, pour une bonne partie, à des
questions de méthodologie relatives surtout à l’entraînement des coureurs de
demi-fond et de fond. Des problématiques axées essentiellement sur l’opposition
très déchaînée portant sur la place des notions, réductrices de qualité et de
quantité empruntées à la confrontation philosophique et idéologique transnationale
et au foisonnement des méthodes importées appliquées sur les stades d’Algérie.
Depuis, le dopage est la première explication fournie à une performance ou à un
résultat hors normes habituelles.
Ainsi
que nous avons pu l’indiquer précédemment (à titre indicatif), le jeune Youcef
Abdi (ou plutôt la programmation qui lui a été proposée dès la catégorie
minimes puis en cadets) s’y est retrouvé impliqué en tant que victime
collatérale de la guéguerre mettant au prise les partisans de l’augmentation
des distance d’entraînement et ceux prônant le raccourcissement des délais de
récupération entre les séquences à fortes intensités.
La
question du dopage a trouvé une place importante (dont elle ne sera jamais dépossédée)
et est devenue récurrente depuis le contrôle positif d’Ali Saïdi-Sief (en 2001).
Le statut d’athlète de niveau mondial (médaillé d’argent des jeux olympiques)
et surtout son implication dans une affaire de dopage ayant conduit au retrait
(incompréhensible pour le public algérien) de sa médaille d’argent du
5 000 m des championnats du monde d’Edmonton a donné du piment à cette
affaire d’utilisation de substances interdites.
Une
affaire qui fut la première révélée au grand public lequel était branché sur les émissions diffusées par les
chaînes de télévision satellitaires lesquelles ne pouvaient manquer une telle
information. Elle bouscula les habitudes et les valeurs d’intégrité et de
fair-play qui accompagnaient traditionnellement la discipline.
Après Saïdi-Sief, les suspensions (deux années
également) de Fethi Meftah et de Tayeb Kalloud laissèrent pourtant une petite marque
(quasiment illisible) dans l’histoire médiatique du dopage. Elles passèrent quasiment
inaperçues à l’époque avant qu’elles ne
soient aujourd’hui totalement oubliées.
Elles
furent (cela doit être dit) pourtant médiatisées par des articles (de la presse
française et algérienne) publiés au début de l’année 2009.
Ces
deux cas marqueront aussi la chronologie médiatique du dopage algérien. Le
dopage était devenu commun dans le demi-fond mondial (espagnol, turc, italien,
etc.) africain (marocain, kenyan, etc.) et algérien.
Ces trois
athlètes (Saïdi-Sief, Meftah et Kalloud) appartiennent (de notre point de vue) à
la première génération (sans doute incomplète) des résultats positifs. Cette catégorie
a la caractéristique d’enregistrer les contrôles effectués en compétitions
organisées à l’étranger par des agences de lutte contre le dopage elles-mêmes
étrangères.
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