jeudi 23 août 2018

Migration des athlètes, A l’origine de la polémique dite des athlètes Tunisiens

Cette dernière situation (la création d’un nouveau club) est celle qui s’est produite avec l’émergence au niveau mondial de Hamdani Benahmed. Cette création d’une nouvelle entité athlétique, auparavant inexistante dans le paysage sportif de cette partie de la wilaya d’Oum El Bouaghi a été le fruit d’inspirations chauvines très fortes dans ces régions rurales reculées où un fort sentiment identitaire prévaut encore. Pour une fois, le chauvinisme est profitable.
Le MAC, malgré les jérémiades bien connues de son coordinateur général, est contraint, à chaque début de saison, de libérer (lors de la période réglementairement définie par la fédération et appliquée par les ligues), d’émettre un avis favorable aux mutations sollicitées par des qui permet de passer outre au véto brassées entières d’athlètes. Le MAC ne retient pas les partants.
Ce point particulier et sensible des mutations, un phénomène auxquels sont confrontés tous les clubs-formateurs, est vérifiable par qui le veut bien dont les dénigreurs de la politique du MAC qui seraient bien inspirés de consulter la liste établie et validée au niveau fédéral.
Ils pourront y visualiser la liste des clubs qui sont régulièrement dépouillés. Ils constateront le « système des vases communicants » : des clubs perdent leurs substances tandis que d’autres se renforcent…à peu de frais avec quelque fois, l’aide pernicieuse de membres du bureau fédéral et cette fameuse « licence FAA » qui permet de passer outre au véto des clubs et de faire de la fédération un club.
La polémique portant sur la participation des athlètes tunisiens dans les rangs du MAC a atteint son paroxysme pendant et juste après le « Championnat national Open ». En fait, il s’agit d’une réapparition, avec plus d’intensité, de la polémique sur la présence de ces athlètes, d’un débat qui avait eu lieu quelques mois plus tôt.
Cette polémique, croyons-nous savoir, est née, au mois de février 2018, lors du « Critérium national Hivernal ». Cette manifestation sportive fut le terrain propice à deux autres polémiques. Les « Nationaux », lieux de rencontres sportives, ont tout toujours été une opportunité pour des déballages improductifs car mal introduits.
Ce « Critérium » obligeait les clubs du Nord du pays à se déplacer vers une destination inhabituelle : le Grand Sud, à El Oued surnommée « la ville aux milles coupoles ». Cette domiciliation contraignait les associations participantes à engager des frais supplémentaires inhabituels pour celles qui n’ont pas coutume de bien s’éloigner des lieux de compétitions nordistes. L’avantage des saisons précédentes est devenu un inconvénient.

dimanche 19 août 2018

Migration des athlètes, La politique du MAC


Au fil des années, la politique de prospection aidant le MAC s’est agrandi quantitativement et a élargi l’espace géographique sur lequel il intervient. L’expérience extra-muros qui avait été amorcée au sein d’une école du village d’Ouled Rahmoune (aux confins de la wilaya de Constantine, aux limites de celle d’Oum El Bouaghi et à quelques encablures du complexe de Sonatrach de Bounouara) s’est étendue à d’autres localités. La simplicité, la modestie du projet et des moyens nécessaires pour le faire fonctionner  a été un des facteurs de réussite.
Le concept repose en effet sur le développement de la course à pied une discipline sportive qui  n’exige aucune installation particulière. Des chemins, des pistes agricoles, les bas-côtés des routes départementales ou des routes nationales suffisent amplement. Pour les kids, la cour de l’école.
Disons que, pour saluer cette pratique plus familière qu’on ne le croit car bon nombre de coureurs sont visibles par les automobilistes circulant sur l’autoroute Est-Ouest, du côté d’El Eulma ou de Bordj-Bou-Arreridj. Le stade de football, qui est le centre nodal de la vie sportive locale, est un luxe dans la perception qu’on en a au MAC.
Dans le modèle du club, l’aspect le plus important est l’existence d’un initiateur-encadreur local lui-même encadré par un tuteur se déplaçant périodiquement sur les sites.
Les pôles de développement sont situés à une trentaine kilomètres de Constantine. Ils ne sont pas  choisis mais imposés par la réalité du terrain et par la demande. Ils évoluent tous en totale autonomie. Les athlètes et l’encadreur sont chez eux et entre eux. Avec, de temps à autres, un regroupement-participation à Constantine, la grande cité régionale, le temps d’un cross ou d’une compétition sur piste.
Les frais du déplacement (des lieux de vie à la grande ville, à la capitale régionale) consistant essentiellement en la location du moyen de transport, de la restauration, de l’hébergement (s’il y a lieu) sont assurés totalement par le MAC. Il en est de même pour les tenues vestimentaires aux couleurs du club.
Un club qui restera le leur jusqu’à ce que, avec les niveaux de performance atteints, le chant des sirènes les attirent vers des autres clubs plus aguicheurs ou qu’un club soit créé dans l’environnement immédiat de  leurs existences quotidiennes et que les autorités locales consentent à financer les athlètes émergents.

mardi 14 août 2018

Migration des athlètes, Le changement de vision et de cap



Ces deux types de recrutement ne pouvaient déranger. Les plus jeunes n’intéressent pas dans l’immédiat. Ils ont le temps de murir. Les autres étaient (croyait-on, dans cet univers déshumanisé) sur la voie du déclin inexorable.
Dans la philosophie des clubs nantis, ils n'étaient plus rentables. Sauf qu’au sein du MAC leur apport a permis au club de maintenir la tête hors de l’eau, de marquer des points pour se faire une petite place dans la classification nationale des clubs dans l’attente de l’arrivée à maturité de ses jeunes pousses.
C’est cette politique des petits moyens, soutenue par la valorisation des résultats obtenus à  travers l’attribution de primes de performance privilégiée à l’indemnité mensuelle constitutive de rentes pratiquée dans d’autres clubs, qui a fait passer le club à une huitième place plus qu’honorable au classement 2017 après qu’il ait longtemps occupé une place hors du groupe des 20 clubs représentés à l’AG de la FAA.
Cette place dans le « G20 » de l’athlétisme national a été convoitée et disputée par un autre club constantinois (ACS Bounouara) porté aux nues aussi bien par la ligue que la précédente fédération qui lui ont apporté toute l’assistance possible et imaginable pour évincer, pour faire connaître le goût amer de la défaite à… Hassiba Boulmerka.
Remarquons que la disparition du soutien fédéral (intéressé et multiforme) à ce club (la fille du président y fut signataire à l’expiration de la sanction de suspension pour dopage prononcée par les instances internationales) et les mutations des meilleurs athlètes pour des clubs de la région Centre a eu pour effet immédiat le recul de l’ACSB qui plongea (en 2017) à la 57ème place de la hiérarchie nationale.
Au début de la saison 2017-2018, le MAC libéra tout un groupe de jeunes athlètes (ayant pour leader l’international cadet, finaliste du 2 000 m steeple des championnats du monde U18 de Nairobi 2017, Hamdani Benahmed et, pour référent technique et administratif, un entraîneur formé par le club) afin de constituer le noyau dur d’un nouveau club près de Sigus dans la wilaya d’Oum El Bouaghi.
Au cours de la décennie qui vient de s’écouler, le MAC a essaimé à la fois dans la wilaya de Constantine et dans les wilayas avoisinantes (Oum El Bouaghi, Guelma, Mila). Cela on ne veut pas le voir.



dimanche 12 août 2018

Migration des athlètes, Des kids et des masters

L’initiative individuelle (bien qu’en ce qui concerne le MAC et l’AMCB elle soit portée par un collectif) n’est pas bien vue. Au contraire, elle dérange à tous points de vue. Il semblerait que ces deux initiatives, s’inscrivant pourtant en droite ligne dans les propositions ou autres recommandations impératives dans les discours politiciens, soient perçues à travers le prisme de l’individualisation de l’action. Celle-ci irrite lorsqu’elle interfère avec les actes typiquement bureaucratiques des structures locales, contrevient aux règles de bienséance administrative et politique validées par les microcosmes. Comprendre par-là que l’onction, la bénédiction des cercles locaux est indispensable pour intégrer l’action individuelle, le projet dans le système népotique.
On sait aujourd’hui (il est loisible aux observateurs non partisans de le constater et de noter dans un processus d’examen rigoureux des informations et données disponibles) que la politique  sportive du MAC s’est construite selon deux axes diamétralement antagonistes : le recrutement « des kids » complété par celui « des masters », les deux extrêmes de l’éventail des catégories d’âges.
La priorité a longtemps été donnée au recrutement des jeunes, des néophytes en se rapprochant des établissements scolaires de la ville de Constantine. Ce recrutement s’est inscrit dans le cadre d’une action très volontariste favorisée par la très longue appartenance et par le conditionnement comportemental du coordonnateur général du club (Abboud Labed) et de sa collaboratrice de toujours (Wassila Aissani) hérité du mouvement sportif scolaire algérien.
Il y a lieu de rendre à César ce qui lui appartient. Cette action n’est pas une innovation que l’on doit au MAC. Elle galvaudée, usée par des pratiques anciennes relevant des mécanismes idéologiques de la Réforme sportive. Elle appartient, comme une seconde peau, à une tradition de l’athlétisme constantinois dont Labed a été (pendant des décennies) le principal acteur, à la fois prospecteur et bénéficiaire. La clé d’une  réussite enviée.
Le recrutement a été porté essentiellement sur des athlètes expérimentés, des athlètes en  fin de carrière, de vieux combattants de l’athlétisme, des vétérans essorés par de nombreuses campagnes athlétiques jalonnées quelquefois par des sélections en équipes nationales ou mieux des places sur les podiums nationaux. Ces athlètes y ont trouvé la possibilité d’ajouter quelques années de pratique, quelques exploits individuels avant un retrait définitif. Ils ont été en quelque sorte en pré-retraite.

samedi 11 août 2018

Ali Saidi-Sief (46) Les dogmes venus de l’Oural


Le « cross du Parti », quelles que furent ses dénominations ultérieures, a été un formidable outil de détection et de promotion de la course à pied pénétrant les coins les plus reculés de cette « Algérie profonde » au cœur des discours politiciens. Une machine, une partie de l’appareil idéologique de l’Etat qui sut s’adapter, aussi bien qu’aurait pu le faire un caméléon, aux mutations politiques, idéologiques et administratives. Ces dernières étant liées aux découpages territoriaux.
Ce fut un appareil qui conserva, au fil du temps, quasi immuablement la même philosophie sportive issue de la pensée agissante en dogme régissant la société sportive dans les pays de l’ex-bloc de l’Est et dans les pays amis. Tant que cette pensée et ces dogmes furent le moteur de la société.

Il est possible de retrouver le mode de pensée et de structuration de la politique sportive (en déclin, agonisante lorsqu’apparaissent les deux jeunes champions) dans ce qui a été tangible, à divers degrés, dans la « République des sports », ancêtre de la « Réforme sportive » de 1976 mais aussi (le partage de l’inspiration  originelle est très forte lorsque l’on se penche sur le modèle de base) dans le cross organisé en France par le journal « L’Humanité », organe du parti communiste français. « La République des sports » et le « cross de l’Humanité » sont contemporains des années 1960.
  
C’est un schéma organisationnel quasiment identique qui fut en action. Le « Cross du Parti » a été une structure pyramidale dont la base fut, dans le maillage sociétal sur lequel il reposa, le quartier et l’école avant de se propager vers le niveau national en transitant par les échelons territoriaux intermédiaires que sont la commune, la daïra et la wilaya. Des territoires portées à bout de bras  par les différentes structures (kasmates et mouhafadates) du Parti (unique jusqu’en 1989) doté de tous les pouvoirs.

Comme le cross de « L’Humanité » (auquel il faut associer, en tant qu’étapes sélectives, les cross organisés par les titres locaux et régionaux liés au parti communiste), le « cross du Parti » a été un outil d’animation sportive de proximité semi-élitiste puisque les meilleurs athlètes nationaux licenciés au sein de la fédération algérienne d’athlétisme en étaient exclus.

Les organisations du Parti (en Algérie) et la FSGT – la Fédération Sportive et Gymnique du Travail, proche du syndicat CGT (Confédération Générale des travailleurs) et du PCF (Parti Communiste Français) se tournaient essentiellement vers les non-licenciés. On perçoit d’autres similitudes entre la FAST (fédération algérienne sport et travail) et la FSGT qui sont deux fédérations sportives liées à un syndicat et à un parti politique dit « progressiste ».

Les deux jeunes champions se sont retrouvés dans des situations associatives opposées. Miloud Abaoub était licencié dans un grand club de Batna où existait une riche tradition de la course à pied symbolisée par une manifestation sportive plongeant ses racines dans la nuit des temps, le « Challenge des Aurès » et son « Relais d’Argent », son marqueur temporel si inoubliable qu’il figure dans tous les programmes d’épreuves à chaque résurrection. Le Challenge des Aurès est, il faut le dire, comme le Phoenix. Il renaît périodiquement de ses cendres.

L’athlétisme batnéen a reçu (on aurait tendance à l’oublier), au début de la décennie 80, le soutien des coopérants techniques soviétiques. Une collaboration de si haut niveau qu’elle ne pouvait donner que de nombreux champions au sein du CAB et du MSPB, deux associations sportives initiatrices  de deux écoles réputées en demi-fond (fond, courses sur route et cross-country) et en courses de haies dont ont émergé (entre autres) Allaoua Khelil et Nabil Selmi.

jeudi 9 août 2018

Migration des athlètes,La guerre des médiocres


Les règles administratives ont fait que, pendant une grande partie de sa courte histoire, le MAC n’a survécu que grâce au financement apporté par Hassiba Boulmerka et ses partenaires commerciaux. Ajoutons un bémol à cette affirmation en précisant… jusqu’à l’année 2017 marquée par l’arrivée de subsides étatiques liés à des changements de responsables.
Il en a été de même pour ce qui est le symbole organisationnel du MAC. Le challenge international des courses de demi-fond de Constantine qui est (on ne le dira jamais assez) la seule manifestation, figurant au calendrier national des compétitions sur piste, organisée par un club et non par une institution locale ou nationale. Longtemps, le MAC a été privé de cette aide. Quand elle fut consentie, ce fut sous conditions comme s’il fallait presser le citron pour en obtenir une orangeade.
Beaucoup serait à dire sur la relation entre le club et les autorités sportives locales et nationales. D’autant que l’on ne peut affirmer qu’elles furent apaisées. Ces relations, sensées être harmonieuses, font l’objet de rafales récurrentes de critiques réciproques de la part de prétendus partenaires en guerre permanente renouvelant depuis des années des situations puériles et infantilisantes, nuisibles au développement de la discipline-reine des jeux olympiques. Les esprits corrompus savent se sortir à bons comptes des situations les plus absurdes.
En fait, il émane de cette ambiance délétère le sentiment que certains éprouvent du plaisir à souffler sur les braises afin d’attiser des querelles d’égos jamais effacées.
Observons aussi que le passé de l’athlétisme algérien (à savoir celui du département de Constantine dans sa configuration d’avant 1958) rejoint la période contemporaine (avec la présence en force de la wilaya de Bejaïa) qui voient ces deux régions se débattre dans des difficultés difficiles à surmonter. Comme si un pont immatériel reliait Djebel Ouahch à Yemma Gouraya.
C’est précisément dans la wilaya de Bejaïa (vivier présent des équipes nationales jeunes) qu’un club, parmi la cinquantaine recensée dans la wilaya (l’AMC Bejaïa) est le pivot de l’organisation d’une compétition internationale de course sur route, le semi-marathon international de la ville de Bejaïa.   


dimanche 5 août 2018

Ali Saidi-Sief (45), Ali le « brûleur de frontières »


Le jeune Ali Saïdi-Sief semble avoir possédé l’esprit aventureux qui caractérise les adolescents. Surtout les jeunes Algériens dont les horizons sont perçus (à tort ou à raison) bouchés et qui sont mis en situation, par une société de plus en plus fermée imposant des tabous numériquement plus nombreux, de connaître des frustrations diverses.

Cette absence de projections sur un avenir serein, plus ou moins en phase avec les dimensions sociétales et humaines  véhiculées par les chaînes de télévision satellitaires mais également en contradiction profonde  avec les « traditions » nouvellement  ancrées dans une société progressivement transformée par l’importation d’une conception éducationnelle, pédagogique et religieuse amène à faire naître dans les esprits et à concrétiser la pensée de ce qui deviendra le « brûlage des frontières » lorsque les conditions de le faire en toute légalité sont présentes. La migration clandestine dominante présentement n’est pas encore à l’ordre du jour.

Nous avons cru comprendre, dans un des récits du vice-champion olympique du 5 000 mètres racontant ses premiers pas,  qu’Ali Saïdi-Sief a possiblement fait partie de l'équipée ratée de Miloud Abaoub. Etrangement, seul le nom de ce dernier  a été retenu par la petite histoire. Une histoire narrée par les responsables du sport scolaire de l’époque et, en premier lieu, par les responsables de la délégation (désireux vraisemblablement de se dédouaner  vis-à-vis et auprès des autorités qui auraient préféré le black-out médiatique) qui firent que celui-ci fut désigné en tant que fugueur en chef, le porte-flambeau de l’escapade.

Certainement parce qu’il venait de conquérir un renom certain avec le titre de champion du monde scolaire du 3 000 mètres et que l’information, en raison de cette particularité, avait plus de retentissement médiatique. Ce fut l’association du titre de champion du monde et de la fugue collective qui donna un éclat particulier à ces deux informations qui, en d’autres circonstances, seraient passées totalement inaperçues. Le sport scolaire n’était (et n’est toujours) pas aussi porteur, qu’il aurait dû l’être dans la perception du développement de beaucoup d’éducateurs. Il était pourtant, il nous faut le reconnaître, structurant.

Retenons aussi qu’en ce temps-là, l’IAAF n’organisait pas  de championnats du monde U 18. L’IIAF était encore « fédération internationale d’athlétisme amateur » et perdra quelques années plus tard la qualification « amateur » en devenant « fédération internationale des associations d’athlétisme ». Elle entérinait ainsi l’entrée du dollar et de l’euro dans cet univers qui longtemps avait conservé, comme marqueur social et discriminatoire inaltérable de son fonctionnement, l’absence visible et illusoire des récompenses monétaires).

En sa qualité de champion du monde scolaire du 3 000 m, Abaoub était donc un virtuel champion du monde cadet. Ce qui rehausse la participation et le statut initial d’Ali Saïdi-Sief affirmant aujourd’hui qu’il fut champion d’Algérie du 1 500. Sans préciser si ce fut sous la tutelle du sport scolaire ou de la fédération dite civile.

Observons ici l’inversion des trajectoires.  Cette inversion réside dans  la disproportion (ou l’absence, dans la phase initiale de leurs carrières sportives) des moyens accordés à l’évolution régulière des carrières, de leurs  progressions.  

Abaoub et Saïdi-Sief ont toutefois en commun d’être engagés dans le même processus de production de champions qu’a été le binôme sport scolaire et sport civil.

Il reste à élucider, pour ceux qui vécurent, (ou voudraient retracer) cette période, leurs participations à l’instrument de base de la détection des coureurs à pieds que furent, à différents moments de l’histoire : « le cross du Parti », « le cross du Parti et des APC » puis, dans la dernière livrée (à partir de 1990), du « cross de la Jeunesse ».

vendredi 3 août 2018

Migration des athlètes,Presser le citron pour une orangeade



Pourtant, l’épopée du MAC est parsemées de certaines anecdotes (cocasses mais symptomatiques d’un état d’esprit peu fair-play, ce qui est un comble dans l’univers sportif) parvenues jusqu’à nous laissant entendre que la présence de la championne olympique et championne du monde du 1 500 mètres fut même en certaines circonstances une contrainte supplémentaire, un véritable frein.
Certains responsables administratifs et politiques  dépositaires de l’autorité ont voulu faire une stricte application des éléments de langage vagues (mais en vogue) d’ « économie de marché » et de « libéralisation ». Des concepts incompris mais mis sur la table lors de discussions avec l’artisane, l’exemple de multiples réussites sportive, sociale, professionnelle et médiatique ou de ses représentants. Une situation hilarante lorsque le mythe côtoie la réalité.
Pendant ce temps, les subventions étatiques étaient par ailleurs « généreusement » réparties aux représentants de la médiocratie. En faveur de pratiquants notoirement connus d’une politique de l’appropriation indue de l’effort des autres, confortablement installés dans le paysage et, à ce titre, soutenus.
Au centre de ses pratiques malsaines et humaines on trouve la convoitise, le pillage des bourgeons de la manne macienne, des premiers fruits de la récolte dans laquelle il a été puisé sans retenue, à pleines mains.
Au hasard des discussions, on peut ainsi apprendre que quelques-unes des stars de l’athlétisme national (Triki Yasser, Skander Athmani, Hamdani Benahmed et tant d’autres) ont fait leurs premiers pas avec le MAC avant de quitter l’association pour quelques dinars de plus.
On ne sait pas (ou plus exactement on feint de ne pas voir)  dans les cercles sportifs constantinois  que sans le MAC et les clubs de Hamma-Bouziane (patrie d’Ali Saïdi-Sief et de Tayeb Filali) l’athlétisme, dans la cité perchée sur son Rocher, aurait depuis longtemps disparu.

En effet, ensemble le MAC et les clubs de Hamma-Bouziane (ville restée longtemps sans stade et qui vient enfin de réceptionner un stade de foot entouré par une piste d’athlétisme) représentent (excusez du peu) près des trois quart-des effectifs licenciés, de la participation aux compétitions locales et régionales et la quasi-totalité des médailles enregistrées au sein et pour le compte de la ligue constantinoise d’athlétisme qui n’en peut plus.


mercredi 1 août 2018

Migration des athlètes, Contraintes d’un club formateur



Jusqu’à cette année, la nuée des clubs formateurs a toujours été grugée, bernée, envoyée sur les roses par les responsables des institutions sportives institutionnelles sensées, par missions légalement conférées, encadrer juridiquement le mouvement sportif, le fonctionnement des clubs. Au cours de l’histoire de l’humanité et des sociétés qui la constitue la lutte du pot de terre contre le pot de fer a toujours été à l’avantage des plus forts.
Dans la mouvance sportive qui ne peut échapper à ce phénomène, ce sont les  clubs nantis sur tous  les plans qui, de tous temps, ont été considérés comme les plus représentatifs, les plus présents sur les terrains de la performance attirant l’attention du commun des mortels, de la puissance publique appréciant à la lettre le précepte de base de l’univers de la finance fondé sur la présentation de garanties qui ici sont celles fournies via des résultats logiquement réalisables. Les empires ne se sont-ils pas formés sur la domination des peuples fournisseurs de serfs, d’esclaves ?
Le signal de la révolte des gueux, des mal-aimés (appréciés toutefois lorsqu’ils versent leur dîme au  développement dans un dispositif de servage adapté au monde moderne) a été donné par le Mawaheeb Athlétic de Constantine (le MAC) dont la caractéristique principale est d’être l’enfant chéri de Hassiba Boulmerka.  
Hassiba Boulmerka est la créatrice, la présidente et la bailleuse de fonds quasi exclusive d’une association  sportive spécialisée en athlétisme sortie, comme tant d’autres, du néant. En 9 années, le MAC a su surmonté les embuches qui se sont dressées sur ses pas. Ce qui n’a pas toujours été possible pour les autres clubs. Le statut de Hassiba Boulmerka a fait la différence en brandissant l’étendard de la révolte.
Comme tous les clubs nouvellement créés, le MAC a rencontré des difficultés de structuration, en ressources humaines, en financement. Même si sur ce dernier plan, la présence de Hassiba Boulmerka a su et permis de pallier aux astreintes et autres contraintes administratives préexistantes à l’attribution des subventions étatiques par les autorités locales (APC, APW, DJS, etc.). Reconnaissons que ceci n’est pas à la portée des clubs naissants obligés de végéter dans leur infortune le temps de l’arrivée de la première subvention.