samedi 17 novembre 2018

Ali Saidi-Sief (53), Azaidj, colocataire de l’« appartement »



Le trio flamboyant de coureurs de demi-fond que formaient Morceli, Belaout, Azaidj ne sera supplanté chronométriquement parlant  qu’avec l’émergence d’Ali Saïdi-Sief qui s’empara, en lui faisant faire un bond de 13 secondes, du record national.

Il fut, en 2000, le premier (et au demeurant l’unique) coureur algérien à avoir couru le 5 000 mètres en moins de 13 minutes (12.50. 85). A l’âge de 22 ans ! Le meilleur et le plus jeune ! Quelques mois plus tard, il sera à l’origine du pire, de la première grande flétrissure de l’athlétisme algérien qui, une dizaine d’années plus tard (en au printemps 2012), subira les atteintes portées par trois athlètes de l’élite nationale dont deux champions continentaux fortement soutenues par l’appareil fédéral dont ils portaient les espoirs et ambitions de médailles olympiques et mondiales.  Comme le fut Saïdi-Sief.

Un rapide regard sur le bilan national « tous temps », montre qu’avec son record personnel, aujourd’hui vieux de 23 ans, Yahia Azaidj y figure encore aujourd’hui en bonne place (9ème).

En 1990, Yahia Azaidj, alors junior 1ère année (il est né  en 1972), était encore lié administrativement par le lien ténu d’une licence délivrée en faveur du club de Ksar El Bokhari avec lequel il fit sa percée. Vers le milieu de la saison, il avait viré vers le MCA qui, en complémentarité avec l’aide apportée par la fédération en prévision des échéances internationales, lui accordait une prise en charge, sur le plan des moyens logistiques, que nous qualifierons de non négligeable. Il était incontestablement un jeune placé dans de bonnes conditions pour percer. 

Au sein du Mouloudia, à ses débuts, il posséda ainsi le statut ambivalent de membre transitoire, de membre en devenir de l’association…. pendant la durée approximative d’un semestre. Membre transitoire certes, mais déjà il jouissait de l’avantage accordé aux athlètes venus de l’intérieur du pays, aux leaders d’une équipe de ténors nationaux de la course à pied.

Il a été, comme tant d’autres jeunes et moins jeunes, colocataire de l’appartement de la « cité Les Sources » (aujourd’hui « Les Anassers ») qui plus tard sera remplacé par « la villa ». Un appartement qui en faisait les voisins de Boualem Rahoui, Sakina Boutamine, Abderrahmane Morceli, Amar Brahmia, les leaders, les stars de l’athlétisme des seventies et des eighties.

Un avantage dont Aïssa Belaout, émigré en France depuis le séisme d’El Asnam (1980) et pilier du « groupe de Brahmia » fut évincé, quelques années plus tard, pour des raisons restant encore à expliquer mais dont on subodore qu’elles relèvent du mode de  gestion de ce club dont on s’est plu très longtemps à caractériser, à mots couverts, la marginalité en tous points de vue dérangeante. Un système posé sur un socle d’autoritarisme et d’opacité, il (l’appartement) aurait ainsi servi d’instrument de mise au pas, de chantage et de représailles si besoin en était.

Le statut du jeune Azaidj était, on le voit, particulier. Il était compris entre celui d’un CDD (non formalisé administrativement parlant) et d’un CDI qu’il anticipait. Une sorte de période d’essai ne disant pas son nom, diraient les nombreux DRH de la compagnie pétrolière et de ses filiales.

Ce statut interlope, en marge de toutes les règles connues de gestion normalisée, moderne et scientifique dont l’entreprise marraine se voulait l’exemple national et continental, a cependant permis son entrée et son  intégration dans les groupes d’entraînement du MCA en attendant la future régularisation quasi-inéluctable de sa situation administrative vis-à-vis des instances sportives dont l’incontournable et indispensable mutation de Ksar El Bokhari au Mouloudia.

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