Le trio flamboyant de coureurs de demi-fond que formaient Morceli,
Belaout, Azaidj ne sera supplanté chronométriquement parlant qu’avec l’émergence d’Ali Saïdi-Sief qui
s’empara, en lui faisant faire un bond de 13 secondes, du record national.
Il fut, en 2000, le premier (et au demeurant l’unique) coureur
algérien à avoir couru le 5 000 mètres en moins de 13 minutes
(12.50. 85). A l’âge de 22 ans ! Le meilleur et le plus jeune ! Quelques
mois plus tard, il sera à l’origine du pire, de la première grande flétrissure
de l’athlétisme algérien qui, une dizaine d’années plus tard (en au printemps
2012), subira les atteintes portées par trois athlètes de l’élite nationale
dont deux champions continentaux fortement soutenues par l’appareil fédéral
dont ils portaient les espoirs et ambitions de médailles olympiques et
mondiales. Comme le fut Saïdi-Sief.
Un rapide regard sur le bilan national « tous temps »,
montre qu’avec son record personnel, aujourd’hui vieux de 23 ans, Yahia Azaidj y
figure encore aujourd’hui en bonne place (9ème).
En 1990, Yahia Azaidj, alors junior 1ère année (il est
né en 1972), était encore lié
administrativement par le lien ténu d’une licence délivrée en faveur du club de
Ksar El Bokhari avec lequel il fit sa percée. Vers le milieu de la saison, il
avait viré vers le MCA qui, en complémentarité avec l’aide apportée par la
fédération en prévision des échéances internationales, lui accordait une prise
en charge, sur le plan des moyens logistiques, que nous qualifierons de non
négligeable. Il était incontestablement un jeune placé dans de bonnes
conditions pour percer.
Au sein du Mouloudia, à ses débuts, il posséda ainsi le statut
ambivalent de membre transitoire, de membre en devenir de l’association….
pendant la durée approximative d’un semestre. Membre transitoire certes, mais
déjà il jouissait de l’avantage accordé aux athlètes venus de l’intérieur du
pays, aux leaders d’une équipe de ténors nationaux de la course à pied.
Il a été, comme tant d’autres jeunes et moins jeunes, colocataire de
l’appartement de la « cité Les Sources » (aujourd’hui
« Les Anassers ») qui plus tard sera
remplacé par « la villa ». Un appartement qui en
faisait les voisins de Boualem Rahoui, Sakina Boutamine, Abderrahmane Morceli,
Amar Brahmia, les leaders, les stars de l’athlétisme des seventies et des
eighties.
Un avantage dont Aïssa Belaout, émigré en France depuis le séisme d’El
Asnam (1980) et pilier du « groupe de Brahmia » fut
évincé, quelques années plus tard, pour des raisons restant encore à expliquer
mais dont on subodore qu’elles relèvent du mode de gestion de ce club dont on s’est plu très
longtemps à caractériser, à mots couverts, la marginalité en tous points de vue
dérangeante. Un système posé sur un socle d’autoritarisme et d’opacité, il (l’appartement)
aurait ainsi servi d’instrument de mise au pas, de chantage et de représailles
si besoin en était.
Le statut du jeune Azaidj était, on le voit, particulier. Il était
compris entre celui d’un CDD (non formalisé administrativement parlant) et d’un
CDI qu’il anticipait. Une sorte de période d’essai ne disant pas son nom,
diraient les nombreux DRH de la compagnie pétrolière et de ses filiales.
Ce statut interlope, en marge de toutes les règles connues de gestion
normalisée, moderne et scientifique dont l’entreprise marraine se voulait l’exemple
national et continental, a cependant permis son entrée et son intégration dans les groupes d’entraînement du
MCA en attendant la future régularisation quasi-inéluctable de sa situation
administrative vis-à-vis des instances sportives dont l’incontournable et
indispensable mutation de Ksar El Bokhari au Mouloudia.
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