mercredi 21 novembre 2018

Migration des athlètes, Les effets de cavalerie



Dans le contexte actuel dans lequel se mêle beaucoup de résignation et de réminiscences de cet âge d’or disparu, emporté par les vagues successives d’adaptation aux chambardements idéologiques et économiques, la démarche du MAC est rebelle.
                                                                                  
Elle l’est d’autant plus que dans son action elle s’appuie sur une  gestion  la moins dispendieuse possible  des moyens financiers dont l’association dispose. C’est un modèle de gestion qui pourtant, dans l’histoire de l’économie, est conservateur et rétrograde tout en renvoyant aux premiers pas de l’humanité.

L’approche retenue appartient au registre de ces actes de gestion qu’auraient privilégiés un homme d’affaires gérant son entreprise en « bon père de famille ». Une notion qui a complétement disparue des discours modernistes pour faire place à des actions spéculatives en harmonie avec l’ambiance générale, celle qui a valeur de référence dans les souks.  Elle consiste à ne pas nuire aux activités en cours ou en projet.

Beaucoup de clubs ont en effet opté pour une course-poursuite perpétuelle consistant à recourir aux découverts, couvrir les dettes contractées par les crédits, les subventions tardant à venir : payer avec les subventions de l’année prochaine les dépenses engagées cette année. On reconnait une stratégie comparable à ce que les banquiers nomment les « effets de cavalerie ». Les prévisions inscrites dans les cahiers de charge annuels sont outrepassées par les charges induites par l’imprévoyance.

Le mode de gestion remis à l’honneur par le MAC ne plombe pas exagérément les comptes financiers de la structure sportive dans un contexte où l’austérité est de rigueur. Les recettes (subventions) sont limitées tandis que les dépenses sont en constante augmentation. L’inflation galopante et  l’apparition « normale », logique de nouveaux besoins (inspirés et portés à bouts de bras par une société consumériste à l’affut de la nouveauté) à satisfaire avec les fonds appartenant à autrui (les pouvoirs publics) dont les associations n’ont pas la maîtrise, en sont  la cause principale.

La démarche du MAC repose sur un mécanisme économique vieux comme le monde. Un mécanisme si usé qu’on a oublié qu’il a existé. Il est de toute évidence le modèle économique le plus ancien qu’ait connu l’humanité.

Il remonte indéniablement à Cro-Magnon ou à Neandertal. Il s’agit de ce bon vieux troc, ou échanges de biens (ou services) entre deux entités, matérialisé dans la situation présente par le jumelage de deux associations sportives désireuses d’apporter un plus à leurs membres sans générer d’effets pervers sur leurs trésoreries respectives.

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