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heirredinne Merzougui
est au cœur d’une tourmente, d’une tempête dont il ne voit pas le bout. Même
s’il espéra, pendant une courte période, l’indulgence des instances footballistiques
nationales qui l’on sanctionné d’une suspension de quatre pour avoir consommé
une substance prohibée par le code de lutte contre le dopage. Un espoir qui ne
fut pas entendu malgré les révélations tardives qu’il fit.
Depuis quasiment la
fin de la « phase Aller » du champion national de football de Ligue
1, les cas de dopage s’accumulent. Celui de Merzougui ouvre une autre ère. Une
ère nouvelle, celle de l’ingestion de compléments alimentaires, ces fameuses
vitamines qui font partie du discours des sportifs de toutes envergures
(professionnels et amateurs) et de tous âges…et depuis toujours.
Depuis quelques temps
(cela remonte à plus d’un quart de siècle), la complémentation alimentaire fait
partie des mœurs sportives, en particulier au sein de ces nations en voie de
développement où la ration alimentaire est considérée comme insuffisante ou
pour le moins inadaptée à la pratique sportive intensive. Une pratique
consistant à compenser les carences nutritionnelles par la consommation de
pilules multicolores qui, dans leur grande majorité, sont en vente libre. Y
compris, dans certains pays consuméristes, dans les superettes et les
hypermarchés. Chez nous, ces pilules, ces « vitamines » sont
disponibles, exposées et ont été longtemps vendues sous le manteau dans les
salles de sports privées où les arts martiaux et l’acquisition de force ou de
volume musculaire sont les principaux créneaux d’activité. Au nom également de la sacro-sainte
récupération inscrite dans les programmes d’entraînement.
La première
explication de Merzougui (dont la valeur est seulement anecdotique puisqu’elle
est aujourd’hui niée par l’intéressé lui-même qui est revenu sur sa déclaration
initiale, celle que l’on a pu découvrir dans les colonnes de la presse et qu’il
aurait soutenue devant les membres de la commission de discipline qui l’a
auditionnée sur cette infraction à l’éthique sportive) est qu’il en a fait l’acquisition
dans une salle de sports d’Ain Defla, une ville moyenne de l’Algérie profonde,
un chef-lieu de wilaya, un des fiefs de la culture de la pomme de terre et de
l’agriculture maraichère. La preuve s’il
en est que le produit en question est disponible partout y compris en ces lieux
où on s’y attend le moins. La confirmation s’il peut en être que le dopage
cause des ravages à tous les niveaux de la pratique sportive et dans toutes les
régions du pays (voir le cas du footballeur de la JSM Skikda). A l’Est comme à
l’Ouest.
Après que la CD ait
prononcé une sanction lourde (4 ans de suspension), mais au diapason avec le
durcissement des sanctions telles que réglementées par les instances
internationales, Merzougui modifia son témoignage en impliquant dans sa dérive
le médecin du club qui lui aurait accordé son feu vert pour la consommation du
produit incriminé et qui lui aurait dicté les termes de sa déclaration initiale
et incité à ne pas demander l’analyse de l’échantillon « B ». Pour
faire bonne mesure, des joueurs du MCA (son club employeur) ont témoigné en sa
faveur en corroborant ses nouvelles déclarations. Un rebondissement qui n’a pas
été pris en compte.
Bien
que les déclarations de Merzougui aient toutes les apparences d’une procédure
dilatoire le conduisant à faire appel devant le TAS (tribunal arbitral du sport), on ne peut
s’empêcher de penser que le cas Merzougui, expression d’un acte individuel, est
aussi une forme laxiste et collective de la transgression de règles sportives.
On ne peut qu’être tenté de conclure à la possibilité d’une forme d’association
de malfaiteurs qui aurait investi le domaine sportif algérien. Une hypothèse
que les instances sportives ne veulent pas envisagée par ce qu’elle les
obligerait à faire appel aux services de sécurité et judiciaires pour en
démêler l’écheveau. Une possibilité que les fédérations se refusent au nom de
l’indépendance des fédérations nationales vis-à-vis des pouvoirs publics et de
leurs soumissions aux règles maffieuses des fédérations internationales.
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