samedi 27 février 2016

Sport en mutation (1), La réglementation pour pierre d’achoppement

I
l y a quelques semaines, une partie de ce que l’on appelle le «  mouvement sportif national » était sur le point de déclencher une mutinerie. Les équipes de l’élite de ces disciplines que l’on distingue du football-roi, des «sports individuels » et des « sports de combat » en leur attribuant le vocable de « sports collectifs », comme si la balle aux pieds n’était pas un « sport co », à savoir le hand-ball, la basket-ball et le volley-ball sont montés au créneau en revendiquant la révision de la réglementation sportive nationale qui, selon la perception qu’en ont leurs dirigeants, les sportifs d’une manière générale, leur interdit de proposer des avantages pécuniaires (salaires et indemnités) à ceux qui portent leurs couleurs dans les compétitions de l’élite nationale en puisant dans les subventions accordées via les direction de la jeunesse et des sports ou le ministère de tutelle.
Les intentions velléitaires de porter atteinte à la régularité chronologique des compétitions (boycott des rencontres) ont « provisoirement » disparu après la mise en place par les pouvoirs publics du processus de résolution des situations de crise caractérisé, selon des mécanismes réglés comme du papier à musique, par une rencontre entre les dirigeants contestataires et le département ministériel concerné à savoir la jeunesse et des sports, mettant temporairement (nous le supposons en l’absence d’informations crédibles sur le déroulement de cette rencontre) sous le boisseau l’application du décret  contesté.  
L’action des dirigeants des équipes de « sports co » médiatise une contrainte que vivent tous les clubs sportifs amateurs et leurs sections. Cette obligation faite au sport dit amateur de ne pas verser de rémunérations (quelles qu’en soient les formes) était à l’œuvre depuis plusieurs mois déjà, avant même la promulgation du décret. En fait, depuis que les clubs (toutes disciplines confondues) ont produit, devant les autorités sportives, les dossiers d’attribution de subventions étatiques. Nous avons le souvenir que des clubs  ont été contraints de réviser leurs bilans financiers (pourtant certifiés par un commissaire aux comptes et approuvés par l’assemblée générale) et d’en expurger toutes références à ces « maudites » rémunérations qui les incitent à déroger à la stricte règle comptable et à tenir une double comptabilité : une (que nous qualifierons de « comptabilité cadrée ») pour satisfaire les exigences des DJS (qui, comme le Tartuffe de Molière, ne veulent pas voir la réalité et se voilent la face pour occulter administrativement parlant les situations dérangeantes)  et une autre qui répond aux normes.
L’Etat, représenté par le MJS, s’appuyant sur son crédo idéologique né aux débuts des années 90 et sur les textes législatifs balisant depuis cette époque la pratique sportive  sur le territoire national, s’en tient fermement à la distinction entre le « sport professionnel » et le « sport amateur ». Cela fait partie incontestablement de ses prérogatives de souveraineté. On ne peut décemment le lui reprocher. Sauf que, entre ces deux univers juridiquement définis, le mouvement sportif national évolue dans un no man’s land, une zone où s’épanouit un « professionnalisme de façade », vestige du professionnalisme étatique des années 70-80 et produit de l’économie de bazar.

Doit-on reprocher au mouvement sportif national, aux disciplines sportives qui ne sont pas le football, de s’inspirer des modes de gestion du football professionnel (qui justement donnent le mauvais exemple en ce domaine) se caractérisant par des pratiques occultes prédominantes? Les subventions destinées initialement aux règlements des différentes charges (matériel pédagogique, équipements sportifs, etc.) font l’objet de changement de chapitres  et sont donc détournées et utilisées pour le paiement des salaires et indemnités qui révulsent des institutions qui, parce qu’elles sont impliquées directement ou indirectement dans la dérive (par au moins leurs laxismes) et détournent leurs yeux au nom de la paix sociale. Les « sports co » (et les autres disciplines sportives) ont appris à leurs dépens que les pratiques permises au football leur sont strictement interdites au nom de la légalité républicaine et de l’insuffisance de l’accompagnement par les supporters.

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