Lorsque Ali Saïdi-Sief, coureur licencié avons-nous écrit plus haut à
Hamma-Bouziane, se classe à la 5ème place du championnat d’Algérie
junior de cross-country, il est quasiment, à 18 ans, dans la situation d’un « semi-professionnel »…..sans
le sou.
Contrairement à ses adversaires de la même catégorie d’âge accordant une
attention normale à leur cursus scolaire,
Ali Saïdi-Sief, le coureur junior
1ère année qu’il est en 1996, peut consacrer le temps nécessaire à sa préparation sportive. La priorité accordée à
la carrière sportive au détriment de la scolarité est une explication plausible à explorer dans une tentative
de compréhension de tous les semi-échecs que l’athlétisme algérien a
enregistrés.
Pour Ali Saïdi-Sief, ainsi que pour des centaines d’autres de ses
pairs (heureux ou malheureux), les 6 séances
hebdomadaires d’entraînement sont
monnaie courante. Elles ont fait (et continue de faire) partie du paysage
sportif.
Ces entraînements conduisent, lorsque l’athlète appartient aux
catégories jeunes (cadets et juniors), à la réalisation de performances de
premier plan pour ce qui concerne la tranche d’âge, à la postulation à une
sélection en équipe nationale, à un classement dans le « Top 100
mondial » des U18 et U20.
Cette perspective est pourtant très réduite pour les U20 algériens
puisque cette liste « all times » (limitée par
l’impitoyable réalité chronométrique et de l’adversité à 3.38) ne comprend que
2 noms : Ali Saïdi-Sief (3.37.47 en 1997. 84ème) et Noureddine
Morceli (3.37. 87 en 1988. 92ème).
Ce bilan montre, à travers l’incroyable bond en avant des chronos, que le champion du
monde et olympique N. Morceli n’aurait été qu’un espoir sans perspective
d’avenir dans une confrontation avec la composante de l’actuel « Top 10
juniors all times » formant un groupe élitiste restreint dont les
performances (après que l’on ait extrait
du lot les stratosphériques 3.28.81 de Ronald Kwemoi de 2014 et les 3.30.10 de
Robert Biwot en 2015) s’échelonnent entre 3.30 et 3.32 réalisés antérieurement, entre 2003 et 2011.
Bien que n’étant pas le seul dans ce cas la courbe de progression Ronald Kwemoi est
étonnante. Il est passé de 3.45.39 en 2013 (18 ans) à donc 3.28.81 en 2014 avant de se stabiliser à 3.30 (3.30.43 en 2015 ;
3.30.49 en 2016 et 3.30.89 en 2017). Une analyse exhaustive (et comparative
avec les athlètes de la génération précédente) menée par des spécialistes en
études de données statistiques pourrait dévoiler des surprises.
Noah Ngeny, adversaire de Miloud Abaoub et d’Ali Saïdi-Sief sur le
1 500 m des championnats du monde junior de Sidney, futur champion du
monde senior à Séville (1999) et champion olympique de la distance (Sidney
2000) n’est enregistré qu’à la 13ème
place avec 3.32.91 (1997).
Parmi le « Top 25 », quelques noms frappent rétrospectivement l’attention. Ils suscitent
des interrogations restant sans réponse bien que quelques-uns figurant dans
cette liste entrouvrent la porte à une
réflexion plus approfondie incitant à des croissements de données pour y voir
plus clair.
Ce sont ceux du Qatari d’origine marocaine Hamza Driouch, du Kenyan
Asbel Kiprop (contrôlés positivement) et du Djiboutien Ayanleh Souleiman
(suspecté de dopage en raison de son appartenance au groupe d’entraînement
constitué autour d’Aden Jama).
Ceux qui s’intéressent de près à la course à pied savent que le classement
au championnat national de cross-country une
valeur seulement indicative. Le chrono réalisé aux championnats du monde
juniors de Sydney 1996 (3.42.12) et son classement (9ème place) en
finale du 1 500 m peuvent a
contrario servir de référence.
Ce chrono lui aurait permis de figurer à la 23ème place du
bilan 2017 derrière une cohorte de coureurs kenyans et éthiopiens. Miloud
Abaoub (médaillé de bronze) aurait été classé 10ème.
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