mardi 22 mai 2018

Ali Saidi-Sief (34) Le socle de l’impunité


Le panel d’artifices, le plus souvent dilatoires, privilégie le maintien de l’opacité au détriment de la transparence. Il cible des groupes d’athlètes assurés de bénéficier d’une certaine impunité laquelle découle de leurs appartenances associatives et leurs rattachements à des puissances porteuses d’éléments constitutifs forts inscrits dans la formation des tutelles organiques, administratives et financières réputées pour leur emprise sociétale.
Ce survol du paysage athlétique, tout en éclairant le phénomène du dopage en Algérie, n’éclaircit pas totalement la confusion enveloppante. Extraordinairement, et contrairement à ce que l’on pourrait être amené à penser, la question du dopage n’est devenu un point nodal des polémiques ayant agité le milieu qu’à partir de la fin de l’année 1988.
Cette question, jusque-là périphérique et le plus souvent anecdotique, est devenue importante consécutivement à la médiatisation du cas du sprinter canadien Benjamin Johnson, vainqueur (par la suite déclassé) de la finale du 100 mètres des Jeux Olympiques de Séoul.
En Algérie, antérieurement à 1988, à l’exception des allégations concernant Ahmed Mahour Bacha (d’abord en sa qualité d’athlète puis d’entraîneur) et quelques lanceurs, la question du dopage n’a pas alimenté outre mesure les persiflages.  
Les commentaires les plus courants étaient alors liés, pour une bonne partie, à des questions de méthodologie relatives surtout à l’entraînement des coureurs de demi-fond et de fond. Des problématiques axées essentiellement sur l’opposition très déchaînée portant sur la place des notions, réductrices de qualité et de quantité empruntées à la confrontation philosophique et idéologique transnationale et au foisonnement des méthodes importées appliquées sur les stades d’Algérie. Depuis, le dopage est la première explication fournie à une performance ou à un résultat hors normes habituelles.
Ainsi que nous avons pu l’indiquer précédemment (à titre indicatif), le jeune Youcef Abdi (ou plutôt la programmation qui lui a été proposée dès la catégorie minimes puis en cadets) s’y est retrouvé impliqué en tant que victime collatérale de la guéguerre mettant au prise les partisans de l’augmentation des distance d’entraînement et ceux prônant le raccourcissement des délais de récupération entre les séquences à fortes intensités.
La question du dopage a trouvé une place importante (dont elle ne sera jamais dépossédée) et est devenue récurrente depuis le contrôle positif d’Ali Saïdi-Sief (en 2001). Le statut d’athlète de niveau mondial (médaillé d’argent des jeux olympiques) et surtout son implication dans une affaire de dopage ayant conduit au retrait (incompréhensible pour le public algérien) de sa médaille d’argent du 5 000 m des championnats du monde d’Edmonton a donné du piment à cette affaire d’utilisation de substances interdites.
Une affaire qui fut la première révélée au grand public lequel était branché sur les émissions diffusées par les chaînes de télévision satellitaires lesquelles ne pouvaient manquer une telle information. Elle bouscula les habitudes et les valeurs d’intégrité et de fair-play qui accompagnaient traditionnellement la discipline.
 Après Saïdi-Sief, les suspensions (deux années également) de Fethi Meftah et de Tayeb Kalloud laissèrent pourtant une petite marque (quasiment illisible) dans l’histoire médiatique du dopage. Elles passèrent quasiment inaperçues  à l’époque avant qu’elles ne soient aujourd’hui totalement oubliées.
Elles furent (cela doit être dit) pourtant médiatisées par des articles (de la presse française et algérienne) publiés au début de l’année 2009.
Ces deux cas marqueront aussi la chronologie médiatique du dopage algérien. Le dopage était devenu commun dans le demi-fond mondial (espagnol, turc, italien, etc.) africain (marocain, kenyan, etc.) et algérien.
Ces trois athlètes (Saïdi-Sief, Meftah et Kalloud) appartiennent (de notre point de vue) à la première génération (sans doute incomplète) des résultats positifs. Cette catégorie a la caractéristique d’enregistrer les contrôles effectués en compétitions organisées à l’étranger par des agences de lutte contre le dopage elles-mêmes étrangères.

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