samedi 22 septembre 2018

Migration des athlètes, Les acteurs du « prêt à gagner »



Quelques années plus tôt avant que cette escouade d’athlètes ne s’aventure dans cette expédition, en 2015, Zahra Bouras, championne d’Afrique du 800 et fille du président de la fédération alors en poste, avait devancé ce beau monde. Elle était licenciée au SCO Sainte Marguerite, un grand club de la région marseillaise.

Souad Aït Salem, l’inamovible leader féminin des courses sur route, a été une des pionnières de la migration. Ella avait pris une licence au Stade Français dès le début des années 2000. Quant à Larbi Bourraâda promu second grand champion algérien, derrière Toufik Makhloufi, ci-devant recordman et champion d’Afrique du décathlon, il est sociétaire de l’AS Villejuif depuis 2014. Il avait précédé d’une année, dans la quand même  longue file d’athlètes atteints de la « migratite », son ancienne camarade d’entraînement Zahra Bouras.

Cette courte liste de champions d’exception est à compléter par le nom d’un jeune spécialiste du 3 000 m steeple choyé par cet athlétisme différent. Ali Messaoudi vint s’incorporer dans ce groupe bien particulier en rejoignant le Lyon athlétisme.

Ce groupe présente une caractéristique très singulière. Ces athlètes ont été suspendus après avoir été reconnus coupables de dopage.

Cette liste est également celle comportant le nom de champions et championnes ayant bénéficié des conseils de coaches regardés comme les plus représentatifs de la profession. Ceux qui sont, de notoriété publique,  reconnus pour être à la fois les plus performants de l’athlétisme national et les utilisateurs d’aides multiples et multiformes. Y compris les aides biologico-pharmaceutiques.

Il nous faut admettre que dans leurs domaines, ils ont été des innovateurs. Ils font partie intégrante de la petite communauté qui s’est auto-attribuée et partagée la qualité de meilleurs entraîneurs d’Algérie. Une caste ou une secte qui, selon la légende née sur les hauteurs d’Alger, aurait imprégné de son empreinte le paysage athlétique algérien de ces dernières années. Ils sont également les capteurs patentés de talents prometteurs. En quelque sorte les ordonnateurs ou au moins les acteurs du « prêt à faire gagner »

Ces « super-entraîneurs », porteurs d’une tradition bien ancrée dans les mœurs, ont profité plus que largement des privilèges du système. Ce sont leurs poulains qui ont été les mieux lotis lorsqu’il était question de bénéficier du soutien de l’Etat. Ils ont été aussi ceux qui ont pris une part importante de la rente avant et jusqu’aux jeux olympiques de 2016. Le plus à perdre est devenu leur lot. Sur le même plan de leurs alter ego en permanence à la traîne.

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