mardi 26 mai 2015

Après la 26ème journée de Ligue 1, Haro sur les….. "supporters"!

                                                                                                                           

Les supporters de la JSK seraient-ils comme Janus, le dieu de l’antiquité romaine, des personnages à double face ? Se seraient-ils inspirés de docteur Jekyll and mister Hyde₺, un personnage de roman avec deux types de comportements complètement opposés comme le sont le jour et la nuit, le bien et le mal, les anges et le démon ? On peut le supposer après les récits médiatiques des événements qui ont suivis la rencontre entre la JSK et le MOB. Une rencontre pourtant remportée par l’équipe locale qui avait bien besoin de cette victoire pour espérer rester dans ce championnat de Ligue 1 qu’elle n’a pas quittée depuis son accession en …1969.
Au cours de la semaine précédant le match, le président du comité des supporters de la JSK s’était opposé, au nom de la sagesse et des bonnes relations unissant les dirigeants et les supporters de la JSK à ceux du MOB, à la décision du club de Tizi Ouzou et avait (au cours de la réunion de la commission de sécurité) fait pratiquement tripler le quota de places attribué aux supporters venus de Béjaïa (les Crabes ont obtenu 1 200 tickets d’entrée au lieu des 500, dit-on, habituellement réservés aux équipes visiteuses). Mais, la présence réelle varie, selon les sources, entre 700 et 2 000. Retransmission télévisée oblige ou…prémonition.
Avant, pendant le match, aucun incident particulier n’a été signalé entre les deux galeries. Une démonstration du fair play aurait  régné dans les tribunes.
Il a cependant été rapporté que les supporters de la JSK auraient pris à partie leurs propres joueurs en les insultant et en leur jetant (à la mi-temps) des projectiles tandis que d’autres auraient tenté de s’introduire dans les vestiaires afin de s’expliquer avec les joueurs ( ?) et avec le président  Moh Cherif Hannachi traité de tous les noms…..d’oiseaux. Un président qui, dans les déclarations d’après-match dira « je sais qu’ils sont manipulés et ils sont venus pour casser la JSK ». Un discours trop souvent entendu dans la bouche des présidents de clubs en difficulté avec les supporters pour qu’on lui accorde plus qu’une relative crédibilité.
A la fin du match remporté par la JSK, c’est sur le chemin du retour, que les supporters du MOB auraient été victimes d’agressions caractérisées ayant occasionnés des saccages de véhicules, des vols de « deux roues », de blessés hospitalisés, de recherche de protection dans les locaux de la sûreté nationale, dans des commissariats. Des images évocatrices de lynchage.
De retour d’El Eulma (où se disputait une rencontre entre mal-classés), le président Amroune de l’USM Bel Abbés dénonce les agissements d’une « bande d’irresponsables sans foi ni loi ». Il s’agirait ici aussi du comportement de certains à la mi-temps. Si à Tizi Ouzou, ce sont des supporters qui se sont attaqués à leurs propres joueurs, à El Eulma, l’agression aurait l’œuvre de personnes habituellement chargées de faire en sorte que la rencontre ait lieu dans de bonnes conditions. Ces fameux stadiers trop souvent impliqués dans des pratiques de conditionnement de l’équipe visiteuse. Mais, le présidant du MCEE réfute les accusations tandis que la LFP sanctionne le club des hautes plaines.
Au stade du 20 août 55, en plein cœur d’Alger, les supporters du CR Belouizdad, déçus par les résultats de leur équipe ont, avant même le début du match, sifflé et insulté les joueurs portant leurs couleurs. En retour, les joueurs, après le coup de sifflet final n’auraient pas salué le public. Un geste symbolique qui n’est pas fait pour améliorer les relations.
A Oran, au stade Zabana, un incident mineur pouvant conduire à une décision de huis clos lors du derby oranais (MCO-ASMO) a été enregistré. Un coup₺ savamment et habilement préparé par des ₺mains manipulatrices₺ se traduisant par le jet d’un fumigène sous les yeux du trio d’arbitrage. A en croire le président des supporters du MCO, l’individu (qui aurait été arrêté par des supporters et aurait été remis entre les mains des policiers) serait un présumé supporter de l’autre équipe oranaise, l’ASMO.

Comme l’a été le match USMA-MCA (derby de la capitale), le derby de l’Ouest se déroulera certainement à huis clos. Le scénario égyptien s’annonce : un championnat à huis clos.

Avant le JSK-MOB, Bravo aux supporters de la JSK


                                                                                                                                
A la veille d’un match important, il est devenu coutumier d’entendre des dirigeants de clubs, généralement en difficulté, annoncer des mesures drastiques à l’encontre des supporters des équipes adverses que l’on voudrait décourager d’accompagner leur équipe favorite. Les foules de supporters étant, dans leurs perspectives réductionnistes, considérées comme une arme de dissuasion massive, comme un élément pouvant s’agréger aux 11 joueurs alignés sur le terrain, devenir ce fameux « douzième homme » qui survolte, sublime et pousse à la victoire.
Moh Cherif Hannachi, président de la JS Kabylie, club mythique aux multiples étoiles africaines s’est engagé dans cette voie qui excite anormalement les supporters des deux équipes en les invitant presque à s’affronter en n’accordant aux supporters du MOB que …500 places, soit (il le dira après coup) le quota habituellement réservé aux équipes visiteuses.
Les Crabes ont connu à deux reprises ce genre de situation. La première fois, à la veille d’une rencontre de championnat face au RC Arbaâ, puis quelques jours plus tard, avant la demi-finale de la Coupe d’Algérie contre l’Entente de Sétif. On sait ce qui se passa. La délégation bougiote affirma avoir été malmenée au stade Saïd Makhlouf et à Sétif, le MOB se qualifia pour la finale après que les dirigeants du club bougiote eurent su prendre de la hauteur. La décision de Hannachi a été prise avec une certaine philosophie à Béjaïa. Du moins, il n’y eut pas de réactions intempestives dans les colonnes des journaux.
Il est vrai également que ce furent les Tizi Ouzéens (opposants à Hannachi et comité des supporters) qui se sont chargés de réagir avec une certaine véhémence. Mourad Amara (ancien joueur) eut une tirade digne en rappelant que de « nombreux supporters de cette région sont décédés dans des accidents de la route pour la JSK »  avant de leur souhaiter la bienvenue « chez eux à Tizi ». Il citera aussi les joueurs de la vallée de la Soummam qui ont fièrement arboré et « défendu avec hargne  les couleurs de la JSK » (Amara, Bahbouh, Dali, Bouiche, Rahmouni, les frères Amaouche).
Les supporters n’oublient la qualité de l’accueil qui leur est réservé. Ceci expliquerait a posteriori certains comportements, pour le moins inamicaux,  constatés des mois ou des années plus tard. Ceux de la JSK n’ont été oublieux. On rapporte que, par le biais de leur comité officiellement agréé, ils auraient imposé aussi bien à la direction de la JSK (fortement partagée sur le sujet) et à la commission de sécurité que les Crabes disposent d’un quota supérieur à celui distribué au MCA (1 200 places). Au delà de cette action positive, le président du comité des supporters a rappelle la qualité des liens qui unissent les deux galeries. Le président des supporters dira  « On a été chaleureusement accueillis au match aller » avant d’observer ce qui, à ses yeux, est dans doute le plus important « on a accédé au stade avec les maillots du club alors qu’on était toujours sanctionnés ». Interdits d’entrer dans les enceintes sportives algériennes, ils ne le furent pas à Béjaïa.
A la suite de la réunion de la commission de sécurité et à la polémique suscitée par sa décision, Moh Cherif Hannachi  tentera habilement (grâce à l’expérience acquise en une vingtaine d’années à la tête du club) de renverser la vapeur et de tirer la couverture à lui. Il déclara à la presse que «d’habitude, on accorde 500 places aux supporters des équipes visiteuses. Les Crabes veulent 1 000 places. Moi, je leur donnerai 1 200 places. L’important pour moi est que le match se déroule dans un fair-play total». Une manœuvre dilatoire que, dans d’autres circonstances,  on appellerait manipulation ou récupération.
Finalement, les premiers articles publiés dans la presse sportive disent que le quota n’a pas été utilisé par les Crabes₺. Seulement 700 supporters bougiotes auraient fait le court déplacement (une centaine de kilomètres au maximum) entre les villes et villages de la wilaya de Béjaïa et le stade de Tizi Ouzou. Encore une fois une tem^pete dans un verre d’eau et un dirigeant en déphasage avec la réalité profonde.


Gestion des clubs, "C’est pas le moment !"

                                                                                                                                (

L’expression « c’est pas le moment » est savoureuse. On l’attend partout et pour n’importe quoi. Chaque fois que l’on veut renvoyer aux calendes grecques une activité ou la concrétisation d’une obligation que l’on sait être dans une impossibilité d’évitement. Un jour ou l’autre, dans une semaine, un mois, une année, inévitablement, on devra s’y consacrer, lui trouver la solution adéquate.
C’est aussi une formule que l’on retrouve dans les milieux du football de l’élite du football professionnel, chaque fois que l’équipe est en situation de crise….financière et ne peut donc assurer ses engagements envers d’abord les joueurs, puis envers les tiers créanciers. Une façon très raccourcie et allusive de dire « vous savez que nous pas les moyens. Nous vous payerons plus tard quand les subventions seront rentrées. Faites nous confiance ! ». Alors que la confiance n’est plus.
Un discours mimétique, emprunté à d’autres sphères sociétales que le milieu sportif, qui permet adroitement de faire taire les oppositions au nom de la cohésion sociale, de l’amour des couleurs que l’on voudrait préserver lorsque les temps sont durs et que les contradicteurs font pression.
Cette expression a été entendue, lue à au moins deux reprises ces derniers temps. La première fois dans la bouche d’Abdelkrim Raïssi, le PDG de la SSPA du MCA, lorsqu’un ancien responsable du club (Kaci Saïd) décida de faire exécuter une décision de justice qui lui était favorable. Sa décision fut ébruitée on ne sait par qui. Cependant, l’ancien joueur international et ancien manager ayant déclaré qu’il n’était pas à l’origine de la fuite (« je ne voulais pas que cette affaire s’ébruite pour qu’elle paraisse dans la presse »), on peut supposer à juste raison qu’elle le fut par la partie adverse.
Après avoir indiqué que la question sera examinée par la justice, le président Raïssi déclara à la presse que, cela est fort suggestif, « de toute façon, je pense que ce n’est pas le moment de faire un tel manège». Certains journalistes embarqués se sont engouffrés dans la voie ainsi ouverte en écrivant que le timing choisi (par Kaci Saïd ? Ou par l’auteur de la fuite) n’était pas le plus opportun car l’équipe préparait alors une rencontre très importante pour l’avenir du club algérois face au CRB. Comme si cela ne suffisait pas, notre confrère écrivit  « d’ailleurs, pour beaucoup, cette affaire n’avait pas lieu d’être à ce moment précis de la saison ».
C’est à peu de choses près la même argumentation qui fut proposée lorsque Omar Ghrib (un ancien président déchu du MCA, radié du mouvement sportif national pour avoir pris maladroitement la défense des intérêts du club) fit valoir ses droits à être payer pour ce qui lui était du. Le moment n’étant pas adéquat (difficultés de trésorerie et crise de résultats, etc. obligent), le débiteur (détenteur, a-t-on dit, d’une reconnaissance de dettes établie dans les règles de l’art) obtint gain de cause auprès des tribunaux. Les dirigeants mouloudéens étant restés sourd à la requête, Ghrib fit bloquer les comptes de la SSPA l’obligeant par ce moyen à payer instamment plus de 7 milliards de centimes pour que la SSPA puisse retrouver sa liberté de manœuvre et d’exercer les pressions avec une certaine efficacité (spécialité des clubs en difficulté) sur leurs joueurs.

Si ces atermoiements ou pratiques dilatoires sont (dans une certaine mesure) compréhensibles de la part des dirigeants ou de supporters, elles ne le sont guère du point de vue d’un ancien joueur. Pourtant, ce fut la voie choisie par Ismail Gana, ancien joueur et capitaine du NAHD qui, après avoir convenu qu’il est « inconcevable qu’un club comme le NAHD rétrograde trois fois en cinq ans » , fustigea ses successeurs en déclarant , qui plus est à la télévision, que « les joueurs n’avaient pas raison lorsqu’ils ont demandé l’argent en cette période délicate du championnat ». Après les avoir accusés d’être à l’origine de la situation catastrophique, il ajoutera, en substance que les questions gênantes pourraient être soulevées  à un autre moment, plus tard  au nom de « l’union sacrée pour essayer de sauver le club de la relégation ».   

Passation de marchés, Les fédérations doivent en respecter les règles

                                                                                                                           

Des informations nous sont parvenues indiquant qu’une fédération sportive olympique serait impliquée dans une (ou plusieurs)  affaire (s) susceptible (s) d’être traitée(e) par les tribunaux. L’une d’elles ressemblerait à s’y méprendre (ou du moins relèverait de faits initiaux identiques) à une accusation portée par Moh Chérif Hannachi (le président indétrônable de la JS Kabylie) à l’encontre d’un de ces prédécesseurs (et actuel opposant à sa politique de gestion de la JSK) pour le discréditer au nom de valeurs véhiculées par la morale religieuse ambiante.
Une autre, qui nous semble beaucoup plus sérieuse, serait actuellement au cœur d’une discussion entre certains responsables du ministère des sports habilités à intervenir dans les affaires des institutions sportives et un membre de l’assemblée générale de la fédération en question. Le débat aurait pour objet le sujet très sérieux et très sensible de la passation de marchés par la dite fédération.
La réglementation (décret présidentiel 10-236 du 07 octobre 2010) définit (en son article 4) les marchés publics comme étant  «  des contrats écrits au sens de la législation en vigueur, passés dans les conditions prévues dans le présent décret en vue de la réalisation, pour le compte du service contractant, de travaux, d’acquisition de fournitures, de services et d’études ».
L’article 2 du décret définit les entités auxquelles s’appliquent ses dispositions. Nous devons relever que les fédérations n’y sont pas listées en tant que ₺services contractants₺.  Mais, pourraient l’être au titre du passage suivant « Les entreprises publiques économiques et les établissements publics, lorsqu’ils ne sont pas soumis aux dispositions du présent décret, conformément au dernier tiret du présent article, sont tenus de l’adopter et de le valider respectivement, par leurs organes sociaux et leurs conseils d’administration sauf dans ses dispositions relatives au contrôle externe». On peut donc dire que tous les administrations, institutions, entreprises, tout ce qui appartient en totalité ou en partie ou relève du fonctionnement de l’Etat doit en appliquer les dispositions ou au moins s’en inspirer pour être en conformité avec le cadre général.
On observera également qu’une fédération sportive nationale reconnue d’utilité publique et d’intérêt général (elles le sont toutes ou devrait l’être) exerce ses missions par délégation du ministère des sports. Une fédération, bien que ne faisant pas partie du domaine privé de l’Etat, au même titre que les entreprises publiques économiques, est une personne morale. Son le statut est toutefois hybride. Notons également qu’en plus de la délégation du ministère public, elle bénéficie des subventions de l’Etat et ses démembrements (ligues régionales et de wilayas, associations sportives amateurs et professionnelles) ne survivent, n’exercent leurs missions que grâce au financement des collectivités locales (APC et wilayas). Elles sont, cela coule de source, assujetties à l’application des règles et normes mises en place par la comptabilité publique.
De prime abord, les fédérations ne semblent pas concernées pas l’application du décret présidentiel portant passation des marchés publics. Il est vrai que ceux-ci ne sont perçus qu’en tant que pratique à mettre en œuvre lors de la réalisation de projets de constructions (réhabilitation et rénovation) d’infrastructures qui dans notre système économico-politique sont à la charge des pouvoirs publics. La seule fédération qui le pourrait est la fédération algérienne de football qui n’est pas la fédération visée par la présente chronique.
Cependant, toutes les fédérations, au titre des fournitures, des prestations d’études et de services se doivent d’appliquer la réglementation dès que le montant de la prestation dépasse 4 millions de dinars. Le décret (art. 6) précise que pour des montants inférieurs il n’en est pas fait obligation mais ne l’interdit pas. Cependant, l’alinéa 2 de ce même article 6 prévoit, dans ce contexte, la consultation de 3 prestataires qualifiés.
On peut comprendre, qu’en situation exceptionnelle, au cours d’un même exercice budgétaire, une fédération soit amenée à passer plusieurs commandes à un même fournisseur dont le montant final excède la limite de 4 millions. La fédération est alors dans l’obligation de passer un marché en bonne et due forme  (incluant les commandes antérieures) qui est présenté à l’organe compétent de contrôle.
Ce même article 6 autorise toutefois la passation de commande de prestations sans consultations pour des montants inférieurs à 200 000 dinars à condition que cela n’intervienne pas dans le cadre d’un fractionnement.  


NAHD - MCEE, Des "histoires" pour refaire… l’Histoire

                                                                                                                                  

Le débat polémique entre les Chenaoua, supporters du Mouloudia d’Alger et les Sanafirs, supporters du CSC est connu comme l’est le mythe du monstre du Loch Ness. Il fait d’ailleurs le bonheur de la presse sportive à sensation qui le remet souvent sur le tapis et des enragés des deux clubs lorsque s’approchent les confrontations entre les deux équipes. Un thème bâti autour d’une question-marronnier : quel est le plus vieux club algérien ? Pour confondre l’autre partie, chacun des supporters des clubs en présence fait appel aux archives personnelles sensées faire foi et loi. Pourtant, les personnes morales (les associations sportives)- tout comme les personnes physiques (les individus) sont inscrites à l’état civil mis en place à la fin du 19ème siècle par l’administration française à leurs naissances, à leurs mariages et à leur décès - ont aussi une généalogie (l’enregistrement des associations).
Pour consolider les preuves qu’ils ont à leur disposition et s’arroger le titre de doyen du football algérien, les historiens des deux clubs, en artistes avérés du ballon pouvant dribbler même leurs ombres, battent le rappel des ancêtres, les associations sportives qui ont précédé le fruit de leurs amours. Un peu comme si chacun de nous disait être leur père, le grand père ou même arrière-grand-père et pourquoi pas faire remonter la lignée jusqu’à l’apparition de la lignée en se revendiquant de Jugurtha, Massinissa et pourquoi pas Noé ou Adam.
La polémique qui vient de naitre entre le NA Hussein Dey, club de la périphérie algéroise, et le MC El Eulma, cité des Haut Plateaux, capitale du commerce, ressemble à s’y méprendre à ce débat haut en couleur qui épuise les Chenaoua et les Sanafirs.
Elle a débuté par une réplique née d’un de ces fameux leurres, ballons de baudruche que lancent des dirigeants désarçonnés, désemparés par la défaite de leur équipe pour désamorcer la colère de leurs supporters. Sauf, que ce qui semblerait n’être qu’une manipulation (le président du club ayant démenti avoir tenu les propos qui lui ont été imputés, à savoir que certains de ses joueurs auraient triché) a débouché sur une histoire de ….grandeur, de palmarès.
Le président du MCEE, répondant aux accusations de corruption, s’est fendu d’une mise au point percutante dans laquelle il a affirmé que son club, qualifié pour un prochain tour d’une compétition continentale dans un stade acquis à son adversaire, n’avait pas les moyens financiers (car redevables vis à vis de ses propres joueurs) d’₺arranger₺ une rencontre contre « la plus faible équipe du championnat » de la Ligue 1. Dans ces propos, il est vrai quelque peu dédaigneux de la part du premier responsable d’une équipe eulmie guère mieux classée que celle d’Hussein Dey, il y a cependant une part de vérité qui répond à un débat qui est peut avant tout interne au NAHD. Et qui est aussi récurrent à quasiment chaque fin de saison.
La réponse est venue des supporters du NAHD indignés par le qualificatif attribué à leur équipe. La direction s’étant tue, prenant de la hauteur, laissant sans doute passer l’orage et ne voulant certainement pas envenimer les relations pour une futilité qui n’avait aucune raison d’être (les propos initiaux n’étant pas revendiqués et la réponse reflétant  la réalité provisoire du classement) les Sang et Or rappelle la grandeur ….passée d’un club prestigieux (ayant accédé cette saison en Ligue 1 et retournera probablement en Ligue 2 à l’issue du championnat) vivant sur son passé et jouant à « l’ascenseur » entre les deux paliers  du foot pro.
S’il est impossible d’occulter l’apport (sous toutes les formes) du NAHD au football algérien, il n’en demeure pas moins que cela  n’est que revivre le Bon Vieux Temps heureux alors que le présent est amer. Pour faire bonne mesure, ces mêmes supporters utilisent des épithètes maladroites pour stigmatiser leurs semblables. En fait, tout ce qu’il faut pour pimenter les futures rencontres entre les deux équipes.    

    

Football professionnel algérien, Un spectacle…déshumanisé


                                                                                                                               

Le football est un spectacle ! Nous le savions et nous en avons eu une nouvelle fois la preuve le weekend dernier. Malgré les péripéties malheureuses qui font partie de la vie, un spectacle doit continuer jusqu’à la dernière seconde, « the show must gone one » disent les artistes anglophones. Le programme doit être mené à son terme quelle que soit les circonstances.  Devant la mort, le clown doit continuer à faire comme si de rien n’était, à faire rire les spectateurs. Il  doit continuer… son cirque.
La veille de la rencontre de la 25ème journée de Ligue 1, s’étant disputée entre le MCA et le CRB, un derby algérois frappé de huis clos, l’emblématique joueur du Mouloudia, chouchou de la presse, Abderrahmane Hachoud a été meurtri par le décès de sa sœur ainée. Après un rapide déplacement entre Alger (lieu de l’activité professionnelle du joueur) et El Attaf (sa ville natale et de résidence de sa sœur) le joueur est revenu rejoindre ses coéquipiers pour se mettre à la disposition de son coach et de son équipe décimée par les suspensions et les blessures. Pour ce faire une force de caractère est nécessaire. Comme l’amour des couleurs d’ailleurs. Hachoud doit être loué pour le sacrifice consenti au nom de la noble…cause du Mouloudia. On rapporte que les Chenaoua (les supporters du MCA) ont apprécié ce geste et ils auraient affirmé, sur les réseaux sociaux, leur solidarité avec leur idole.  
Si le geste du joueur doit être apprécié à sa juste valeur, il n’en demeure pas moins que, dans quelques semaines, dans quelques mois, il sera….oublié et le défenseur, connu pour sa spécialité de marquer des buts sur coups de pieds arrêtés qui en font un des butteurs de son équipe,  sera durement critiqué pour avoir manqué un pénalty. Le public et, encore plus les dirigeants, sont versatiles. Ce ratage lui sera même reproché, avec les mots les plus durs qui soient, par…..les journalistes, supporters invétérés du Mouloudia qui aujourd’hui le porte aux nues.
Au-delà de ces événements présents et probablement futurs, c’est le fonctionnement du Mouloudia qui doit être mis au pilori. La présence de Hachoud sur le terrain aurait du - qu’elle qu’en soit les conséquences pour une équipe jouant pourtant son avenir en Ligue1 - être humainement refusée par le fameux peuple du Mouloudia (supporters, joueurs, dirigeants, coachs) qui aurait été au premier rang du cortège, présent auprès des siens si la mort avait touché un de ses proches. D’autant plus que Hachoud, malgré son apport inestimable, n’est pas le seul joueur sur lequel le MCA peut compter. La Sonatrach a tant investi sur les joueurs. Le temps d’un match, aussi important soit-il, il peut (il doit, serait plus exact) être numériquement remplacé par d’autres joueurs de la liste des 25, de l’équipe Espoirs et même, si la situation est vraiment critique, par un junior.
Notons aussi que le football professionnel est régi par le code du travail qui autorise des absences exceptionnelles de 3 jours, dans des cas particuliers connus de tous les salariés relevant des secteurs publics et privés (mariages, naissances, décès, etc.). Les joueurs de football n’auraient-ils pas droit à cet avantage socioprofessionnel ? Quand pourront-ils en bénéficier puisque la réglementation  les oblige à en jouir dans les quinze jours et que les joueurs ne peuvent que difficilement s’absenter?
Disposer de ces 3 jours légaux d’absence (dont l’importance est primordiale au moment de l’événement heureux et surtout malheureux) devient un véritable parcours du combattant (présence obligatoire au match et aux entrainements) que les dirigeants des clubs (et les correspondants locaux) rendent plus difficile encore par leurs insinuations.

Une nouvelle preuve que le professionnalisme, existant pourtant dans les textes législatifs et réglementaires, n’a pas encore atteint les esprits de toutes les parties impliquées dans son bon fonctionnement. Le football professionnel algérien ne diffère guère de l’organisation des jeux de l’arène romains, que les joueurs ne sont que des gladiateurs régis par un seul mot d’ordre « marche ou crève ! ».    

Communication, Au cœur d’enjeux divers


                                                                                                                              

Nous retrouvons dans cette chronique, le Mouloudia de Béjaïa qui, profitant de son statut de leader du championnat de Ligue 1 et de finalistes fait parler de lui en recommandant à ses joueurs de pas accorder des interviews avant les rencontres importantes qui vont se succéder dans les jours à venir dont une finale de la Coupe d’Algérie. La direction du club avait pris la même initiative dans la semaine très mouvementée (le président de l’ESS s’étant dédit d’une promesse faite au sujet de places à remettre aux Bougiotes ayant alimentée chaudement le chronique médiatique) qui avait précédée la demi-finale de cette même Coupe qui s’est jouée au stade du 8 mai 1945 de Sétif contre l’équipe de la capitale des Hauts Plateaux.
Cette même stratégie de communication est remise sur le tapis. Cette fois-ci pour encore une histoire de places et de domiciliation (jouer au stade du 5 juillet au lieu du stade de Blida). En intimant le silence aux joueurs, elle leur évite, croit-elle, une pression supplémentaire inutile. Si une certaine sagesse avait prévalue dans les rangs bougiotes, cette fois-ci, ce sont eux qui placent le couteau sous la gorge des responsables politiques et du football algérien en annonçant que 30 000 supporters du MOB accompagneront leur équipe favorite et en réservant 1 200 microbus de 30 places chacun qui viendront de chaque village de la wilaya. On verra qu’elle sera la réaction des autorités confrontées à des fans déchaînés mais aussi refoulés des stades Smaïl Makhlouf de l’Arbaâ et de Sétif sans aucune réaction des autorités sportives.
Cette action-réaction bougiote est intellectuellement compréhensible. Ce qui l’est un peu moins est celle de correspondants de quelques titres de la presse sportive nationale qui critiquent une démarche qui n’est pas appréciée par eux et qui font valoir une demande exprimée par les admirateurs de l’équipe. On oublie, dans notre corporation à Béjaïa (mais aussi partout ailleurs sur le territoire national), que beaucoup de joueurs sont jeunes et manquent de maturité communicationnelle en se laissant emporter, malgré eux,  dans des discours à la fois maladroits et empreints  d’émotions qui ne diffèrent pas encore de celles qui étaient les leurs lorsqu’ils étaient supporters. Ce sont ces exagérations qui sont exploitables par les boutefeux.
C’est aussi faire peu cas des conditions déplorables dans lesquelles évoluent nos clubs où justement l’absence de règles d’organisation permet tous les débordements. Pourtant, beaucoup de nos confrères connaissent les pratiques usitées sous d’autres cieux où les zones mixtes₺, les conférences de presse, les points presse sont programmés pour autoriser à chacun d’accomplir son travail dans de bonnes conditions, où les entretiens avec n’importe qui (joueurs, entraineurs, dirigeants, souvent accompagnés par un spécialiste de la communication cadrant et recadrant, autant de fois que nécessaire, les discussions) s’inscrivent dans un programme de travail, à des heures et en des lieux préalablement définis. La communication du club en un mot est régulée, lissée. Les dérapages (toujours craints par une institution) sont ainsi minimisés.
C’est aussi de ce contexte communication institutionnelle excessivement restrictif où les mêmes informations à décrypter, et à analyser pour qu’elles prennent sens, sont communiquées à tous. La verve journalistique fera la différence le lendemain (ou les jours suivants) lorsque l’information sera publiée dans les journaux.
Il existe également un travail de collecte d’informations qui s’écarte de cette approche et se veut ₺journalisme d’investigation₺ ou de ₺recherche de scoops₺, adoptant une démarche de détective privé ou de paparazzi qui s’investit dans les observations par le trou de la serrure. Et, donc n’est pas très regardant sur les méthodes employées. Ce travers propre à la nature humaine intervient aussi lorsque les civilisations, les sociétés humaines se renferment sur elles même, érigeant des enceintes carcérales empêchant non pas de sortir mais d’entrer. Oubliant que ce sont les oukases prononçant  prohibitions et autres interdictions qui encouragent les pratiques qui sortent des sentiers ordinaires.

   

mercredi 6 mai 2015

M.C. Alger, A l’avant-garde du vrai professionnalisme


                                                                                                                                

M.C. Alger, le grand et immense Mouloudia, a de tout temps été à l’avant-garde du sport algérien qui se résume malheureusement dans l’imaginaire de la majorité des sportifs au seul football. Il en est même, disent ses adorateurs invétérés, la vitrine. Bien que son palmarès ne puisse pas rivaliser à celui d’autres grosses cylindrées du championnat  (CR Belcourt ou Belouizdad, USM Alger, ES de Sétif, JS Kabylie), il a toujours été un pionnier (un titre revendiqué également par le CSC ce qui ouvre chaque fois que la question est abordée un débat sans fin que les généalogistes du sport n’ont su conclure formellement). Un club porteur, y compris dans ses outrances, d’avancées incontestables mais aussi de dérives intolérables.
Les avancées, il les a connues du temps du sport de performance mis en place par la Réforme sportive de 1976 lorsque ses sections si elles n’étaient pas de véritables sélections nationales en étaient bien proches. C’est lorsque le Mouloudia était géré par la Sonatrach qu’il a connu ses plus belles heures de gloire sous la houlette d’un dirigeant (et de son staff) dont on ne rappelle pas souvent les mérites, Mohamed Djouad. Jouissant d’une santé financière jalousée par tous les autres clubs, le Mouloudia attirait en ces temps bénis l’élite sportive nationale, les meilleurs athlètes, les meilleurs techniciens, les meilleurs dirigeants. Chacun professionnel dans son domaine jusqu’….au bout des ongles. Un professionnalisme d’Etat, certes, comme dans les pays de l’ex-Europe de l’Est,  mais où chacun avait sa place et, dans la mesure de ses moyens, tentait d’apporter un plus à la communauté sportive à laquelle il appartenait.
Après avoir accédé aux revendications des dirigeants de l’ex-sport civil de leur rendre « leur bien historique », Sonatrach s’est désengagé du vieux club algérois avant d’y revenir à la demande de ces mêmes dirigeants (ou leurs successeurs, peut importe) dans le cadre du sport professionnel₺ en permanente gestation, adapté aux pratiques qui ont cours dans l’économie informelle qui traverse le pays.
Le retour aux affaires de la compagnie nationale pétrolière ne s’est pas fait sans dégâts. Les méthodes de travail, les mentalités, les modes de gestion, le savoir-faire acquis ont manifestement été atteints par la médiocrité ambiante. Le Mouloudia ne vaut guère mieux que les autres SSPA.
Sauf, qu’il vient d’être rappelé à l’ordre par une décision de justice qui a donné, avons- nous compris, à un ex-salarié de la SSPA au détriment d’un dirigeant issu de la compagnie pétrolière. Il s’agit de l’affaire Kaci Saïd- Boumella que le plaignant (Kaci Saïd), à qui le juge a donné raison,  prolonge en demandant sa réintégration ou un dédommagement. L’aboutissement de cette action en justice importe peu. Quoiqu’il en soit, le traitement de cette affaire par la voie judiciaire  insère le ₺football professionnel₺ dans une démarche où le droit retrouve une place qu’on lui avait déniée et amorce un début de jurisprudence dans l’univers sportif.
L’₺effet Kaci Saïd₺ a, sans qu’on n’y prenne garde, ouvert une brèche à travers laquelle peuvent s’introduire dorénavant tous les conflits individuels de travail qui, sous la forme récurrente de rupture unilatérale de contrats de travail (joueurs et entraineurs), alimente les chroniques médiatiques et les discussions de supporters. Les deux instances sportives de règlements jamais satisfaisants de ces situations éprouvantes (CRL, commission de règlement des litiges et TAS, tribunal d’arbitrage sportif) risquent d’être débordées par une avalanche d’affaires portées devant la justice au sujet des paiements par chèque de salaires et des primes non honorés.  

C’est dans cet ordre d’idée que s’inscrit l’action par voie de justice qu’a enclenché concomitamment  le joueur Boukemacha en déposant,  entre les mains d’un huissier, pour recouvrement, un chèque demeuré impayé, depuis la saison 2011-2012, par un dirigeant du MC Oran une autre grand stature du football algérien.  

Relations CSA-SSPA, Guerre de chiffonniers ou de pouvoir ?


                                                                                                                             

La situation actuelle de l’USMH interpelle une population plus large que celles des fanatiques supporters des « Verts et Jaunes ». L’approche de cette équipe de l’élite est séduisante. Beaucoup plus que celle suivie par les grandes écuries footballistiques (MCA, USMA, Entente , JSK, CSC, etc.) qui surfent sur des milliards de centimes pour l’obtention de résultats sportifs qui ne sont guère meilleurs que ceux de cette équipe de la banlieue algéroise qui investit sur une forme de formation très approximative, éloignée du sens que l’on pourrait attribuer à ce terme, mais qui est cependant fort sympathique parce qu’elle fait appel à de jeunes joueurs de talents méconnus qu’elle révèle au grand public plutôt qu’à de supposés grands noms du football.
Ceci étant dit, on doit malheureusement constater que ce club est traversé par les mêmes et sempiternels débats que ceux qui animent et agitent les clubs sportifs professionnels algériens. A l’USMH, les entités légales  (CSA et SSPA) ont, comme ailleurs, des relations tendues, de malaise, d’exaspérations qui se nourrissent, s’abreuvent – il est vrai  de l’insuffisance relative de résultats sportifs – surtout à des ressentiments d’espérances inavouées et d’ambitions refoulées de faire plus avec moins sans prendre en considération l’instabilité technique qui a prévalue et la décapitation de l’équipe ayant perdu ses cadres₺.
C’est dans cette situation de crise de résultats et financière que reviennent à la surface à l’USMH (comme dans les autres clubs) des ressentiments gommés, effacés, tus du temps où les résultats suivaient. C’est en ces moments difficiles à surmonter que réapparaissent les divergences de vue étouffées (bon gré-mal gré) quant tout va bien, lorsque des accords sont conclus (formellement ou non) pour un partage de responsabilités arrangeant toutes les parties avides toutefois d’un pouvoir plus grand mis en instance jusqu’à la prochaine crise qui permettra aux futurs opposants potentiels tapis dans les recoins de l’organisation de faire valoir leurs capacités à gérer prétendument supérieures à celles des autres. 
Du point de vue de la loi, le CSA et la SSPA sont deux entités différentes, autonomes dont chacune dispose d’une personnalité morale distincte. Pourtant, il existe un lien de filiation entre les deux, un cordon ombilical qui crée une forme de subordination éthique favorable au CSA considéré comme le père (la société mère) de la SSPA (celle-ci, qui est l’entité juridique qui fait que l’équipe de football possède la qualité de club professionnel, ne peut exister sans le bon vouloir du CSA) qui en est une filiale. De fait, le CSA est un actionnaire parmi les autres dont la responsabilité et l’importance de ses droits juridique et financier sont  engagées à hauteur de sa participation dans le tour de table (du nombre - et du pourcentage - d’actions détenues).
Si ceci a le mérite de la clarté juridique et de situer la position de l’un et de l’autre  (la SSPA est juridiquement autonome et donc responsable de ses actes et le CSA détient à la fois un droit de vote, d’information, de parole et de partage éventuel des bénéfices dégagés par la SSPA), il n’empêche qu’il existe une certaine ambigüité dans les relations entre les deux entités juridiques dues nous semble-t-il à des accommodements avec la loi. La SSPA n’aurait pas le droit de jouir de subventions mais en dispose cependant via le canal du CSA.

Le conflit actuel de l’USMH est lié à cette question. Il ne peut être résolu que par examen impartial des intitulés des opérations comptables enregistrées au niveau des deux structures. Cependant, nous noterons que s’y ajoute toutes les questions inexprimées de la recherche d’une exposition médiatique et populaire, d’une présence effective ou virtuelle dans la gestion de l’équipe, de la qualité des relations entre les divers partenaires qui peuvent envenimer ou pas (en fonction des circonstances et des intérêts des unes et des autres) le contexte.

C.A. Bordj Bou Arreridj, Le wali, premier gestionnaire du club

Le C.A. Bordj Bou Arreridj, club représentant de la capitale algérienne de la fabrication de produits d’électronique, a connu une saison 2013-2014 très difficile qui lui a valu une rétrogradation en Ligue 2. L’ambition pour la saison en cours était de retrouver sa place dans l’élite du football algérien. A ce titre, il postulait pour une accession rapide. Ces projets se sont réduits comme une peau de chagrin  en raison de la crise financière qui le frappe et des difficultés qu’ont les membres du conseil d’administration à renflouer des caisses désespérément vides tandis que les dettes vis à vis des joueurs s’accumulaient.
La presse sportive rapporte que, dans une intervention à la radio locale, le président de la SSPA, M. Kamel Boudjelal a reconnu les difficultés rencontrées. Il a observé qu’il se trouvait dans une situation intenable qui le conduisait à déposer sa démission d’abord et qu’il comprenait la réaction de boycott des entrainements par les joueurs. Il avoua même qu’il était solidaire de leur action. Un comble, soit dit en passant, pour un notable de la ville, pour un gestionnaire qui n’a pas pu être à la hauteur de son mandat. Mais, là n’est pas la question !
La crise financière du CABBA a été atténuée par le wali qui en regroupant les 11 membres du CA de la SSPA a réussi à leur faire débloquer une participation financière de 2 millions de DA chacun et à obtenir un prêt (1 milliard de centimes) d’un ancien président. Ce tour de table a permis au CABBA de collecter 32 millions de dinars (3,2 milliards de centimes) autorisant ainsi le paiement de 2 mois de salaires et une prime de match nul.
Par son action, le wali a réussi un sauvetage inespéré qui fait de lui le premier responsable, le premier gestionnaire du club à la place des gestionnaires de la structure sportive. Mais, au delà de cette action salvatrice, le wali de Bordj Bou Arreridj (d’autres l’ont précédé dans cette voie) a aussi fait la preuve, malheureusement,  encore une fois renouvelée, que le football professionnel n’est pas viable sans un soutien fort des pouvoirs publics.
Comme si cette action bénéfique pour le CABBA n’était pas elle-même suffisante, les collectivités locales (DJS et l’APC) ont octroyé des subventions dont le montant global est équivalent à celui collecté auprès des opérateurs économiques membres du CA. Finalement, le CABBA terminera, financièrement parlant, la saison à l’aise.
Nous remarquerons, en revisitant le passé récent du club des Bibans, que le scénario a été  à maintes reprises expérimenté avec succès et qu’il est aussi en usage dans d’autres parties du territoire.
Ce mode de financement par les collectivités locales étant apparemment définitivement ancré dans les mœurs du football algérien. Il serait sans doute nécessaire de baliser la démarche à travers deux approches. La première serait d’en faire des actionnaires de la SSPA au même titre que les autres et donc d’avoir droit au chapitre via une représentation au conseil d’administration et en conséquence à un droit de regard (qui ne serait pas de pure forme) sur la manière dont est géré l’apport financier des contribuables.
La seconde (qui n’est pas inconciliable avec la première) est de considérer les collectivités locales comme des sponsors devant bénéficier, tout comme les opérateurs économiques privés et privés, d’une véritable exposition médiatique en contrepartie du versement de la subvention.

L’apport financier de ces collectivités étant souvent déterminant dans la vie (et la survie) des clubs professionnels, il s’agirait de dépasser la simplissime apparition du nom de la localité (C.A. Bordj Bou Arreridj, W.A. Tlemcen, R.C. Arbaa,  A.S.O. Chlef, etc.) dans la dénomination officielle ou médiatique du club, par l’apposition, sur les tenues de l’équipe et autres supports, d’un logo (d’un blason s’il existe ou à créer dans le cas contraire) ou tout autre moyen pour matérialiser effectivement et symboliquement la présence de la commune ou de la wilaya dans la vie du club. Sans compter évidemment la mise en place de panneaux publicitaires autour du terrain.

Finalistes de la Coupe d’Algérie, Ils possèdent les gènes de leurs "pairs"


Au début du mois de mai, à une date et un lieu qui reste (pour l’heure) à déterminer, deux petites équipes (par le palmarès) de la Ligue 1 de football seront aux prises pour la rencontre finale de la Coupe d’Algérie 2015. Le R.C Arbaa et le M.O. Béjaïa, sortis ensemble de l’antichambre (il y a deux ans) de l’élite footballistique algériennes (Ligue 2) se rencontreront dans une finale inédite dans les annales de « Dame Coupe ».   
Malgré ce court vécu parmi le gotha du foot national, les deux équipes possèdent à n’en pas douter les mêmes gênes que les autres équipes de championnat ou de celle qui les ont précéder avant de rétrograder en division inférieure.
Les deux équipes sont suivis par des supporters passionnés qui (selon les performances de l’objet de leurs passions) peuvent être les auteurs de dérives (devenues normales₺ dans et en dehors des enceintes sportives) ou d’accompagner par milliers, à des centaines de kilomètres, leurs favoris. Que ce soient les ₺Vikings ₺ (supporters du RCA) ou les ₺Crabes₺ (ceux du MOB), ils sont aussi excentriques et démesurés les uns et les autres dans leur addiction et dans leurs pratiques cathartiques.
Avant cette finale, les deux parties présentent cependant des différences. Le RCA qui n’est pas très à l’aise dans le championnat offre le triste spectacle des formations en difficulté en utilisant tous les moyens imaginables pour déstabiliser l’adversaire du jour. Les dernières rencontres disputées par cette équipe (contre le MOB en championnat et l’ASO en demi-finale de la Coupe) en font l’affligeante démonstration. Les délégations officielles des deux équipes visiteuses et leurs supporters se sont plaints, auprès de leurs gazetiers locaux, des conditions qui leurs ont été faites. Sur cet aspect, le MOB, pour l’instant semble exemplaire. Il est vrai que le positionnement du club (né dans l’année du déclanchement de la révolution) dans le classement lui ouvre les portes d’une popularité temporaire mais possible avec l’éventualité d’un doublé qui transcende positivement et épanouit les cœurs.
Comme leurs pairs des ligues professionnelles 1 et 2, les deux clubs comptent leurs sous. Ceux qu’ils ont en caisse. Et, ceux qu’ils vont empocher. Les montants déjà acquis et ceux qui sont à envisager compris entre 7,5 milliards de centimes (actuellement acquis grâce au statut de finalistes de la Coupe) et 15 milliards (dans le cas d’une victoire). Sans compter les ₺bonus₺ que pourraient bien débourser les sponsors transportés par l’allégresse si la coupe est ramenée au ₺bled₺.
Sur ce plan, le MO Béjaïa fait fort. Les dirigeants profitent de cette bonne passe (finaliste de la coupe d’Algérie et leader du championnat) pour négocier, aux mieux de leurs intérêts (il est, n’est-ce pas, de bonne guerre d’utiliser ses atouts présents et l’exposition médiatique exceptionnelle offerte), une revalorisation que l’on ne pourrait pas obtenir autrement.
Après avoir acquis (semble-t-il) une augmentation de 50% de la subvention de l’APC, ils souhaitent un doublement de l’apport de Cevital qui déjà a accepté une augmentation substantielle (un demi-milliard de centimes qui, en d’autre temps, aurait été acceptée sans sourciller mais certainement n’aurait jamais été exprimée) et transigera sans aucun doute pour un autre demi-milliard, soit la moitié de la somme souhaitée par les dirigeants du club (augmentation de 2 milliards, doublant le versement actuel). On ne peut que constater que cela fait partie des règles du jeu.     

A Béjaïa, on a les mêmes travers que dans les autres clubs. Le RCA n’en est certainement pas exempt bien que, pour le moment, cela n’ait pas été expressément formulé. Ces entrées financières inespérées serviront, selon nos confrères de la ville balnéaire, à renforcer l’effectif en prévision des confrontations continentales à venir (si tout se passe pour le mieux).  Il ne fait aucun doute qu’une partie de l’effectif sera libérée et remplacée par les  ₺meilleurs joueurs₺ du championnat local ou des divisions inférieures françaises (nationale, CFA). Une destruction d’une œuvre encore imparfaite de deux années en Ligue 1. Comme si les exemples fournit par les MCA et JSK n’étaient pas suffisamment explicites de ce qu’il ne faut pas faire.

La qualification du MOB, Une question de nif


Les deux équipes devant se rencontrer en finale de la Coupe d’Algérie sont aujourd’hui connues. Le MOB rencontrera le RC Arbaa. Un remake de la rencontre qui s’est jouée il y a quelques semaines au stade Saïd Makhlouf de l’Arbaa dans des conditions plus que douteuses pour ceux qui en ont été les témoins par presse interposée. On se souvient que l’équipe locale n’avait autorisé que la présence d’une cinquantaine de Bougiotes qui auraient assisté (en dehors du carré vert) à un spectacle indigne du fair-play sportif. Les membres de délégation officielle du MOB ont prétendu, dans les jours qui suivirent cette rencontre, dans les colonnes de la presse, avoir fait l’objet de manœuvres d’intimidations verbales et physiques. Des accusations récusées, il va s’en dire, par les dirigeants de l’équipe de la Mitidja.
Depuis cette rencontre, les deux équipes ont remporté leurs demi-finales respectives face à l’ASO Chlef et l’Entente de Sétif. Deux matchs aussi mouvementés (dans leurs à-côtés) l’un que l’autre. A l’instigation des deux équipes qui finalement furent vaincues. Il semblerait d’ailleurs que, cette saison, le spectacle footballistique n’a pas lieu seulement dans le stade, sur le terrain de foot, mais aussi dans les colonnes des journaux où les propos provocateurs sont monnaie courante au grand bonheur des lecteurs et des supporters entrainés par l’exhibitionnisme outrancier de certains dirigeants sportifs à la dérive.  
Ce qui pourrait n’être  qu’un épiphénomène récurrent de la part de clubs qui ne peuvent faire autrement l’actualité (JSK, MCA, ASO) faute de résultats probants et doivent donc désamorcer par ce biais des situations critiques envenimées par des promesses (réelles ou imaginaires) non tenues de faire partie du gotha du foot national. Sans que ne soit exclue l’hypothèse d’une démarche commerciale incitative et populiste (très « presse-people- foot ») fort rentable de la part de certains journaux  Nous noterons ici que le cas de l’Entente de Sétif est l’exception qui confirme la règle.
Il est patent que les discours (et les actes) préliminaires à la rencontre ESS- MOB ne s’inscrivaient pas dans cette perspective au vu de sa place dans la hiérarchie actuelle aux plans national et africain. Les dirigeants du MOB avaient apparemment perçu les approches déstabilisatrices des « Noirs et Blancs » (popularisés par l’enfant disparu de la vallée de la Soummam, le cinéaste Abderrahmane Bouguermouh), icônes incontournables de « Dame Coupe » où ils alignent un palmarès impressionnant et à nul autre pareil.
Ayant saisi le sens de la démarche des dirigeants du club des Hautes Plaines, les Bougiotes ont laissé faire, ont laissé parler leurs adversaires en leur donnant rendez-vous sur le terrain et en les prenant au piège de la billetterie en refusant le quota de la discorde. Un refus qui obligea les Sétifiens à se charger d’une corvée où, techniquement, ils laissèrent des plumes.
Sur le stade du 8 mai 1945, les enfants de la capitale des Hammadites (nouveaux venus dans l’élite footballistique nationale) ont donné du fil à retordre aux joueurs de l’Entente à l’expérience éprouvée sur tous les terrains d’Algérie et d’Afrique. Les obligeant à jouer d’abord les 90 minutes réglementaire puis les prolongations et enfin les tirs aux buts, ils leur firent perdre ce fameux « second souffle » qui fait partie de la légende sétifienne.
Certains ont noté la performance de l’équipe bougiote qui, dans cette édition de la Coupe d’Algérie, ont joué 4 fois 120 minutes (et les tirs aux buts) contre des équipes du même palier (Ligue 1) pour se hisser au match ultime, la finale. Une façon très sportive de démontrer que le « second souffle » sétifien est dépassé par le « troisième poumon » bougiote. La démonstration également que la réussite passe surtout par le travail et non par les gesticulations.
La victoire récente du MOB confirme aussi que c’est dans les situations difficiles que les clubs à ascendance berbéro-numide affichée (le MOB a été précédé dans cette voie par la JSK, l’US Chaouia, l’AS Aïn M’Lila, la JSM Béjaïa) ont démontré que le « nif » fait partie des gênes.

La finale se jouant certainement au stade du 5 juillet rénové, sur un terrain neutre, le président Amani (ancien joueur international, ancien agent de joueur) du RCA ne pourra jouer la carte qu’il a l’habitude de jouer.         

Attribution de la CAN 2015, Une année à oublier rapidement


La saison 2014-2015 est bien douloureuse pour le football algérien qui prend eau de toutes parts après une un fin de saison 2013-2014 somptueuse, rehaussée par une phase finale de la Coupe du Monde qui marque les mémoires avec ces inoubliables et belles rencontres face aux meilleures nations de la planète.
En 2015, les icones du football national font triste figure. Les grosses cylindrées du championnat national (JSK, MCA) flirtent jusqu’à présent avec les dernières places et pourraient bien connaitre une fort désagréable rétrogradation. L’équipe nationale s’est faite éliminée en phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations pendant que la FAF se faisait évincer des organisations des prochaines éditions qui sedisputeront au cours de la prochaine décennie. Même celle qui semblait la plus facile à obtenir (celle de 2017, suite à la défection de nos voisins libyens) nous est passée sous le nez. Les responsables du football algérien fustigent la mauvaise foi de certains de leurs pairs africains qui ont joué un mauvais tour à la FAF.
Les dirigeants sportifs algériens ne sont pas fair-play. On le savait bien qu’en certaines circonstances, ils sont capables de l’être, dans les situations où ils sont position de force.
Ce dernier camouflet infligé par le bureau exécutif de la CAF devrait nous permettre de remettre les pieds sur terre et de ne plus rêver comme de grands enfants. En position de domination à l’intérieur de nos frontières, les dirigeants du football algérien ont cru qu’il en serait de même dans les enceintes sportives africaines. C’était oublié qu’ici comme ailleurs les instances footballistiques sont minées par les mêmes maux. Il est de notoriété publique que ces instances ont un fonctionnement de type maffieux, qu’elles sont organisées selon un organigramme en réseaux étendant ses tentacules vers les plus petites unités qui  les composent fondées elles aussi sur la base d’une cooptation qui se donne des allures démocratiques. Au plus haut niveau de l’univers du football international, l’instance suprême (la FIFA) est aussi engluée dans des scandales beaucoup plus médiatiques et médiatisées telles que les attributions de l’organisation de Coupe du monde à des nations peu appréciées (pour le moins) par les représentations des états fonctionnant selon les règles du marché agissant,  réagissant et maitrisant à la perfection aux manœuvres des réputées « mains invisibles » qui le sous-tend.
 La réalité est dure à accepter. Nos dirigeants sportifs ne veulent pas la voir. Le prétendu « dossier solide » n’était en fait qu’un ballon de baudruche offert à la communication domestique. Un assemblage de rêves, de projets d’infrastructures sportives à rénover (Alger et Annaba) ou à terminer (Oran et Baraki). Un montage qui aurait pu causer à beaucoup, stress, infarctus, AVC ou tant d’autres maladies chroniques silencieuses. Malgré les discours pompeux, l’Algérie se serait sans doute retrouver dans une situation identique à celle qu’ont connue les responsables brésiliens avant la Coupe du monde 2014 ou ceux de la Guinée équatoriale avant la Coupe d’Afrique 2015. Achever à la va-vite les stades devant abriter les rencontres.
Suite à la décision du bureau exécutif de la CAF d’attribuer au Gabon l’organisation de la Coupe d’Afrique qui était en jeu, nos dirigeants sportifs incriminent naïvement le travail de coulisses (ce fameux lobbying qui fait partie des mécanismes de gouvernance dans toutes les activités et dans tous les systèmes idéologiques) qui pourtant chez nous est l’objet d’une expertise à maintes reprises validées. 
Après cet échec, les réactions des hauts responsables sportifs ressemblent à celle d’une vierge effarouchée. L’un d’eux (Berraf, président du COA) propose – si nous avons bien compris sa déclaration – de délaisser les compétitions organisées sous l’égide de la CAF et de valoriser les compétitions maghrébines.  
Un autre  (Mecherara, ancien président de la Ligue nationale de football) demande, dans les colonnes de la presse nationale, une enquête sur l’attribution de cette Coupe et accuse le président de la CAF d’avoir le bureau de cette instance sportive à sa botte. Il serait judicieux de lire (ou de relire) la biographie (par C. Baudouin) du psychanalyste des profondeurs, le Suisse C.G Jung. En particulier le passage sur la théorie de la projection-perception.