lundi 28 septembre 2015

Affaire Rafik Boussaid, La preuve de l’amateurisme du foot algérien


L’ « affaire Rafik Boussaid », ce dossier de dopage dans lequel est impliqué le joueur éponyme du RC Arbaâ, présidé par un ancien international, ancien joueur professionnel  en Turquie et agent de joueur, interpelle les observateurs avertis de la scène sportive algérienne. Comme beaucoup de joueurs professionnels algériens de Ligue 1, Rafik Boussaid, un manieur de ballon pourtant mature, ne mérite le statut de professionnel que par ses qualités techniques et le nombre de zéro alignés sur sa fiche de paye. On ne peut certes lui en vouloir, il n’est pas porteur des dimensions culturelles et éducationnelles que recouvre, en d’autres lieux, cette qualité.
Les informations qui ont fuité dans les colonnes de la presse ne font pas de Rafik Boussaid un tricheur. Une qualification que malheureusement on peut attribuer sans trop de réflexion à d’autres athlètes épinglés par le passé par la patrouille de contrôle anti dopage. Nous pensons ici plus particulières (malgré les dénégations des athlètes) à Ali Saidi Sief, Zahra Bouras, Larbi Bouraâda, Hichem Chaabane et bien d’autres.
Bien que le produit décelé dans les urines de Boussaid n’ait pas été dévoilé par les instances du football national (LNF et FAF) – ce qui laisse penser qu’elles veulent étouffer dans l’œuf les suspicions naissantes ( ?) sur les pratiques du football algérien - il apparaitrait (contrairement aux cas précédents dont on connait le produit incriminé synonyme souvent d’intention volontaire de la part de l’athlète et/ou de son entourage) que les circonstances précédant le contrôle positif appartiennent justement à cet amateurisme idéologique qui est le label du football national.
Rafik Boussaid aurait été « contaminé » par des produits pharmaceutiques prescrits par ordonnance médicale délivrée par un médecin du secteur libéral  et obtenu auprès d’une pharmacie agréée par les services sanitaires de l’Etat. Sur la base de ces informations (restant cependant à confirmer, l’intention délibérée de tricherie ainsi que le recours à un réseau occulte de commercialisation des produits dopants ne serait pas avérée. Comprenons-nous bien, les traces de produits prohibés par la réglementation nationale et internationale font que Rafik Boussaid est un sportif dopé.
Ce qui dérange les observateurs est cette pratique généralisée dans le domaine sportif qui fait que des sportifs de haut et très haut niveau aient justement recours à n’importe quel médecin pour traiter une angine ou un rhume (ce n’est pas faire injure à ces médecins souvent respectables peu accoutumés à ces patients différents des autres, aux besoins sanitaires très spécifiques et pour qui un traitement permettant une guérison rapide n’est pas toujours approprié).
Rafik Boussaid est à peine sanctionné que l’on apprend toujours par la presse sportive que l’entraineur en chef de la JSK vient de s’entendre (pour juguler le phénomène de l’absentéisme à la reprise des entrainements et non pas pour lutter contre le dopage, ce n’est pas sa fonction essentielle) pour refuser tous les arrêts de travail délivrés par des structures sanitaires (privées et publiques) et de n’accepter que ceux validés par médecin-chef du club.
On voit donc bien qu’un club supposé faire partie des clubs algériens les mieux organisés (malgré les difficultés qu’il connait présentement) n’a pas pris en charge cette problématique. Nous devons croire qu’il en est de même au RCA et à l’USMA, le club auquel est affilié Youcef Belaïli, sanctionné pour le même motif de dopage positif, quasiment à la même date, par la CAF, l’instance dirigeante du football continental.
Il n’est pas interdit à Rafik Boussaid (ou à tout autre joueur professionnel ou sportif) de tomber malade, de se traiter avec les produits pharmaceutiques disponibles sur le marché. Mais, cela l’est de le faire à l’insu d’un médecin maitrisant ces subtilités négatives pour son avenir, pouvant lui substituer un autre plus adapté à sa situation de joueur professionnel de football, d’enregistrer la prescription interdite et de l’empêcher (avec l’accord de l’entraineur et des dirigeants) de prendre part à une quelconque rencontre tant que les traces du produit peuvent être déceler dans un contrôle ou encore, dans le pire de cas (celui où sa présence sur le terrain serait absolument nécessaire, compte tenu des contingences clubardes qui prennent toujours le dessus sur toute autres considérations) de détenir et de présenter immédiatement le dossier médical. 


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