samedi 14 novembre 2015

Domiciliation de l’E.N, Vraie-fausse candidature de Constantine

L
e match de la super-coupe, ayant opposé l’Entente de Sétif (vainqueur du championnat de la Ligue 1) au MO Béjaïa (vainqueur de la Coupe d’Algérie), s’est disputé à  Constantine dans un contexte de grande confusion et de polémique, sur un fond de rivalités culturelle et linguistique entre deux cités (Constantine et Béjaïa) ayant porté, dans un passé plus ou moins lointain, le statut envié de ₺capitale₺, de ₺centre d’un empire₺ et de ₺lieux de connaissances₺, déclenchée sans doute par des communicants avides de rehausser le prestige de ce match (anecdotique en d’autres circonstances) en l’intégrant dans le programme des manifestations de « Constantine, capitale 2015 de la culture arabe ».
Bien que rémunérateur (1.5 milliard de centimes pour le vainqueur et 1 milliard pour son adversaire), les supporters les plus inconditionnels et les plus politisés du MO Béjaïa ont fait pression sur les dirigeants de leur équipe pour boycotter le rendez-vous inscrit le jour d’une date commémorative (1er novembre) symboliquement porteuse. Ce match était donc un cocktail très explosif composé autour de divergences linguistiques, culturelles et politiques.
En marge de cette rencontre de gala attirant comme il se doit les notables locaux et nationaux, le wali a proposé au président de la fédération algérienne de football d’envisager de programmer une rencontre de l’équipe nationale sur ce même stade Chahid Hamlaoui. Pour les autorités administratives et sportives de cette wilaya, le retour à Constantine de l’EN qui n’y a plus joué depuis les beaux jours du football national et des stars formés par les clubs algériens, soit trois décennies), serait une victoire indicible, un accessit à porter à leur actif.
Pendant longtemps, la capitale de l’Est a été lourdement handicapée par l’absence d’infrastructures hôtelières d’un standard susceptible d’assouvir les besoins de confort de plus en plus élevés des décideurs nationaux et internationaux et de leurs armées d’accompagnateurs tout aussi exigeants sur ce plan-là et bien d’autres. Depuis la mise en service des hôtels Ibis, Novotel et Marriot à qui revint l’insigne honneur d’héberger les deux équipes (auxquels il faudrait ajouter à quelques encablures de la ville aux 8 ponts)  les hôtels Arc en ciel d’El Khroub ou Hocine (nouvelle ville Ali Mendjeli), les installations du tourisme, urbain relevant du secteur étatique (Cirta et Panoramic) ne sont plus orphelines.  Le mal rédhibitoire d’antan ayant été effacé, les passionnés de ballon  se permettent de rêver de voir en action, balle au pied, les joueurs actuels. Un changement formidable pour les Sanafirs  qui n’en seraient plus à se contenter d’admirer des ₺has been₺, les dribbles et les passes  de ceux qui en firent partie et terminent grassement payés leurs carrières dans les rangs d’un CSC sans éclat particulier (Mansouri, Bezzaz et Meghni).
Le stade de Constantine se prévaut aussi d’une capacité importante, à mi-chemin entre celle du stade Tchaker de Blida et du stade du 5 juillet et d’une pelouse en gazon naturel dont on fait les éloges. Un stade qui serait (avec une telle affiche) rempli comme il ne le fut jamais avec les seuls aficionados débordant d’enthousiasme du ₺Club₺. Mais, voila la programmation d’une rencontre internationale de l’EN à Constantine dérangerait beaucoup de petites habitudes logistiques solidement ancrées et rodées dans les sphères du football national.  

Le premier responsable de la wilaya de Constantine, dans une de ces discussions qu’impose le protocole, s’est certainement laissé emporter par l’ambiance envoûtante qui enveloppe ce genre de manifestations. Porté par ce sentiment animant le  supporter qui sommeille en tout Algérien lorsqu’il s’agit des Fennecs, il a indubitablement perdu de vue qu’un tel match bouleverserait la quiétude conservatrice des responsables locaux du secteur des sports qui n’ont su, depuis des lustres, mettre à niveau les installations sportives de la ville avec un stade d’athlétisme-annexe anémié, un stade Benabdelmalek qui ne répond à aucune norme, un projet de ₺grand stade₺ toujours dans les tiroirs, la nouvelle salle Berchache inachevée près de 6 ans après le début du chantier, le nouveau siège (prévu initialement pour être une auberge de jeunesse) de la DJS toujours fermé, des disciplines sportives autrefois louées par les instances nationales et internationales quasiment disparues ou en voie de l’être.

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