mercredi 11 mai 2016

Préparation olympique (12), Mahour Bacha et la boite de Pandore

N
ous devons reconnaître qu’Ahmed Mahour Bacha a un caractère bien trempé. Celui des populations des Hauts Plateaux et du massif montagneux des Aurès qui s’affirme par ce « taghenant », ce « jusqu’auboutisme », cet entêtement sublimé dans cette expression populaire caricaturale indiquant que, en fin de compte, quoique puisse en penser les autres, lorsque tous les arguments ont été passés en revue, « c’est une chèvre même si elle vole ». Ahmed Mahour Bacha  affirme, sur sa page « officielle » Facebook, maintenir les propos écrits adressés au président de la FAA et au ministre de la jeunesse et des sports. Une correspondance par laquelle il « refuse désormais que la préparation de mes athlètes en vue des jeux Olympiques soit ‘’ managée ‘’ par le COA » et dans laquelle il indique qu’il souhaiterait « que les services concernés du MJS reprennent la prise en charge et le contrôle de la préparation de Bourraâda Larbi ».
Ahmed Mahour Bacha s’adresse, nous nous devons de le préciser, à ses amis, dans cet espace privé mais ouvert au public qu’est le réseau social Facebook.
Nous ne connaissons pas les positions antérieures d’AMB vis-à-vis du comité olympique algérien. Aujourd’hui, il nous décrit cette « Organisation Non Gouvernementale » comme étant le synonyme « Du vent, du Tbal3ite, de la langue de bois, des menaces, l'exclusion d'un journaliste et des mensonges. Plein de mensonges ».
Le commentaire facebookien  débute, et en cela Ahmed Mahour Bacha, démontre que l’exercice journalistique n’est pas aussi aisé qu’on voudrait le croire et que sa perception, si son métier était de rapporter des événements, est biaisée (il évoque un journaliste exclu alors que le concerné écrit qu’il est sorti de son plein gré) par une charge contre le comité olympique et son président décrit comme « le patron d’une ONG ».
Dans cette intimité qu’est le commentaire Facebook, Mahour Bacha fulmine. Le président du COA menace les entraîneurs récalcitrants des foudres de l’autorité qui lui est déléguée. On apprend également que la raison de la colère de ces entraîneurs est la tutelle exercée sur la prise en charge de la préparation olympique par ce comité olympique qui n’aurait pas de raison d’être et auquel devrait se substituer le ministère. Selon Mahour Bacha, cette préparation doit être « prise en charge et contrôlée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports, à travers ses directions du sport de performance ainsi que celle des équipes nationales ».
Ici, la logique discursive est prise à défaut. Mahour Bacha fait preuve d’incohérences. Pourtant, il appartient au milieu sportif depuis des …décennies. Les jeux olympiques sont une organisation sportive du comité international olympique dont la représentation en Algérie est le comité olympique algérien qui est, ainsi qu’il l’affirme, une organisation non gouvernementale. Dans son esprit, nous devons supposer que cela signifie qu’il s’agit d’une organisation indépendante de l’Etat algérien. A ce titre, elle ne relève pas des structures étatiques.
Il oublie ce faisant que la participation au plus grand événement sportif planétaire n’est possible que par l’intermédiation du COA censé être autonome financièrement mais bénéficiant d’une aide financière de la part des pouvoirs publics. Une aide qui incontestablement s’ajoute aux apports (logistiques, matériels et financiers) d’autres structures sportives également financées par les pouvoirs publics (Etat et collectivités locales) telles que le ministère, les directions de wilayas des sports, les fédérations, les ligues et les clubs.
 Contrairement à ce que pense Mahour Bacha et les entraîneurs qui le soutiennent l’Etat Algérien ne s'est pas « débarrassé du volet de la prise en charge des athlètes d'élites et de haut niveau en permettant ainsi à une ONG de gérer les deniers de l’État ( l'argent des contribuables Algériens) dans l'opacité la plus totale ». C’est justement la transparence inhabituelle ou le refus de se plier à certaines exigences qui est la cause de cette crise médiatique et sportive.
Au nom de cette idée fort louable par ailleurs, Mahour Bacha refuse l’autorité du comité olympique  en lançant un défi car, affirme-t-il avec assurance « je n'ai qu'un seul employeur et qu'une seule tutelle et qui est le MJS ». Sur le plan administratif, il est difficile de lui donner tort. Cependant, les entraîneurs devraient se souvenir que la préparation olympique via le COA est complémentaire au financement ministériel et fédéral.

 Comme le dit si bien Mahour Bacha « la boite de Pandore a été ouverte, alors que chacun assume les conséquences». Nous verrons qu’elles sont lourdes.

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