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ous devons reconnaître qu’Ahmed Mahour Bacha a un caractère bien trempé. Celui des
populations des Hauts Plateaux et du massif montagneux des Aurès qui s’affirme
par ce « taghenant », ce « jusqu’auboutisme »,
cet entêtement sublimé dans cette expression populaire caricaturale indiquant
que, en fin de compte, quoique puisse en penser les autres, lorsque tous les
arguments ont été passés en revue, « c’est une chèvre même si elle
vole ». Ahmed Mahour Bacha
affirme, sur sa page « officielle » Facebook,
maintenir les propos écrits adressés au président de la FAA et au ministre de
la jeunesse et des sports. Une correspondance par laquelle il « refuse désormais que la préparation de mes
athlètes en vue des jeux Olympiques soit ‘’ managée ‘’ par le COA » et dans laquelle il indique qu’il souhaiterait
« que les services concernés du MJS reprennent la prise en charge et le
contrôle de la préparation de Bourraâda Larbi ».
Ahmed Mahour Bacha s’adresse,
nous nous devons de le préciser, à ses amis, dans cet espace privé mais ouvert
au public qu’est le réseau social Facebook.
Nous ne connaissons pas les
positions antérieures d’AMB vis-à-vis du comité olympique algérien.
Aujourd’hui, il nous décrit cette « Organisation Non Gouvernementale »
comme étant le synonyme « Du vent, du Tbal3ite,
de la langue de bois, des menaces, l'exclusion d'un journaliste et des
mensonges. Plein de mensonges ».
Le commentaire
facebookien débute, et en cela Ahmed
Mahour Bacha, démontre que l’exercice journalistique n’est pas aussi aisé qu’on
voudrait le croire et que sa perception, si son métier était de rapporter des
événements, est biaisée (il évoque un journaliste exclu alors que le concerné
écrit qu’il est sorti de son plein gré) par une charge contre le comité
olympique et son président décrit comme « le patron d’une ONG ».
Dans cette intimité
qu’est le commentaire Facebook, Mahour Bacha fulmine. Le président du COA
menace les entraîneurs récalcitrants des foudres de l’autorité qui lui est
déléguée. On apprend également que la raison de la colère de ces entraîneurs
est la tutelle exercée sur la prise en charge de la préparation olympique par
ce comité olympique qui n’aurait pas de raison d’être et auquel devrait se
substituer le ministère. Selon Mahour Bacha, cette préparation doit être
« prise en charge et contrôlée par le Ministère de la Jeunesse et
des Sports, à travers ses directions du sport de performance ainsi que celle
des équipes nationales ».
Ici, la logique
discursive est prise à défaut. Mahour Bacha fait preuve d’incohérences. Pourtant,
il appartient au milieu sportif depuis des …décennies. Les jeux olympiques sont
une organisation sportive du comité international olympique dont la
représentation en Algérie est le comité olympique algérien qui est, ainsi qu’il
l’affirme, une organisation non gouvernementale. Dans son esprit, nous devons
supposer que cela signifie qu’il s’agit d’une organisation indépendante de l’Etat
algérien. A ce titre, elle ne relève pas des structures étatiques.
Il oublie ce faisant
que la participation au plus grand événement sportif planétaire n’est possible
que par l’intermédiation du COA censé être autonome financièrement mais
bénéficiant d’une aide financière de la part des pouvoirs publics. Une aide qui
incontestablement s’ajoute aux apports (logistiques, matériels et financiers)
d’autres structures sportives également financées par les pouvoirs publics
(Etat et collectivités locales) telles que le ministère, les directions de
wilayas des sports, les fédérations, les ligues et les clubs.
Contrairement à ce que pense Mahour Bacha et
les entraîneurs qui le soutiennent l’Etat Algérien ne s'est pas « débarrassé
du volet de la prise en charge des athlètes d'élites et de haut niveau en
permettant ainsi à une ONG de gérer les deniers de l’État ( l'argent des
contribuables Algériens) dans l'opacité la plus totale ». C’est
justement la transparence inhabituelle ou le refus de se plier à certaines
exigences qui est la cause de cette crise médiatique et sportive.
Au nom de cette idée
fort louable par ailleurs, Mahour Bacha refuse l’autorité du comité
olympique en lançant un défi car,
affirme-t-il avec assurance « je n'ai qu'un seul employeur et qu'une
seule tutelle et qui est le MJS ». Sur le plan administratif, il
est difficile de lui donner tort. Cependant, les entraîneurs devraient se
souvenir que la préparation olympique via le COA est complémentaire au
financement ministériel et fédéral.
Comme le dit si bien Mahour Bacha « la
boite de Pandore a été ouverte, alors que chacun assume les conséquences».
Nous verrons qu’elles sont lourdes.
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